La caractéristique de rendement plus élevé est obtenue par l’entreprise via sa « technologie de rendement accéléré » (AYT). Cette technique repose sur l’utilisation de « marqueurs moléculaires et de techniques d’amélioration végétale brevetées [qui permettent aux scientifiques de l’entreprise] de localiser et sélectionner les gènes natifs associés à ces rendements supérieurs » [2] et de les introduire dans les variétés que Pioneer souhaite commercialiser. Les caractères de résistance aux herbicides sont eux introduits par transgenèse comme l’entreprise nous l’a confirmé. Dupont Pioneer détient, aux États-Unis, des brevets sur les caractéristiques insérées ainsi que sur les variétés. Ce qui implique, comme nous l’a bien rappelé l’entreprise, « que les agriculteurs n’ont pas le droit de replanter les semences » !
Dans le même temps, début février 2014, Dupont Pioneer a également annoncé un partenariat avec un laboratoire de la fondation Two Blades (Sainsbury laboratory en Angleterre) et un laboratoire de l’université fédérale de Vicosa au Brésil [3]. Ce partenariat vise à « identifier de nouveaux gènes conférant une résistance durable à la rouille asiatique du soja », une maladie causée par des champignons du genre Phakopsora. L’objectif pour Pioneer est bien sûr, à terme, de « développer des variétés de soja minimisant les pertes dues » à cette maladie. Rappelons que la fondation Two Blades est connue pour détenir les droits sur une des nouvelles techniques de biotechnologie, les protéines TALENs [4]. Ces protéines sont utilisées comme ciseaux pour couper l’ADN et introduire une mutation ou un gène à l’emplacement de la coupure. Elle a d’ailleurs déjà signé plusieurs accords de licence avec des entreprises comme Pioneer, Monsanto ou d’autres [5].