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COREE du SUD – Des graines perdues disséminent des OGM dans l’espace public

Par Christophe NOISETTE

Publié le 18/07/2013

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En Corée du Sud, l’institut national de recherche environnementale procède, annuellement, à des analyses pour détecter la présence de plantes génétiquement modifiées (PGM). Cet institut a publié, en juin 2013, son rapport pour l’année 2012 et constate une augmentation notable de la présence de transgènes interdits à la culture mais autorisés à l’importation en Corée du Sud. 42 échantillons sur 626, prélevés dans 22 municipalités, se sont en effet révélés transgéniques. En 2009, des PGM avaient été détectées dans huit municipalités, dix en 2010, et de même en 2011 [1].

L’institut a prélevé en tout 626 échantillons de quatre espèces : maïs, soja, coton et colza, dans des zones autour des ports les plus importants du pays et des usines qui transforment les PGM importées, dans les zones d’élevage et le long des routes qui relient ces différentes zones. Le maïs est la PGM qui a été la plus détectée. La majorité des plantes GM découvertes sont issues de semences tombées pendant le transport ou restées au sol après le stockage. Dans son rapport, l’Institut se dit inquiet de ces transgènes qui se promènent en liberté et contaminent les écosystèmes sauvages et cultivés. Il craint aussi que ces PGM puissent avoir des impacts non contrôlés sur les micro-organismes du sol ou des arthropodes.

En revanche, le blé génétiquement modifié, découvert dans l’Oregon aux États-Unis [2], n’a pas été retrouvé par les services des douanes de Corée du Sud qui avaient enclenché des analyses systématiques des importations. Cependant, Monsanto n’a pas encore fourni à l’Union européenne, et donc a priori sans doute pas non plus à la Corée du Sud, de méthode fiable et spécifique de détection du transgène découvert [3].

De son côté, Inf’OGM cherche à savoir auprès des autorités françaises, avec pour l’instant quelques difficultés pour obtenir les réponses, si des possibles disséminations de plantes GM, notamment celles de colza, sont l’objet d’un suivi. Rappelons qu’une telle dissémination avait été retrouvée en Suisse l’an passé [4].

La Corée du Sud et les OGM : quelques éléments de contexte

La Corée importe plusieurs milliers de tonnes de soja annuellement, en provenance des États-Unis, du Brésil et d’Argentine. Ce pays exige du soja tracé « non OGM » pour la production de tofu et autres aliments destinés à l’alimentation humaine. Et la loi coréenne sur l’étiquetage n’oblige pas que l’origine « génétiquement modifiée » ou non de l’huile de soja ou du sirop de fructose issu de maïs GM soit précisée, du fait de l’absence de la protéine transgénique dans le produit final. Les autorités, sous la pression citoyenne, réfléchissent actuellement à étendre l’obligation d’étiquetage à ces produits.. Elle n’impose pas non plus d’étiquetage des produits issus d’animaux nourris avec des OGM. Au final, comme dans l’Union européenne, très peu de produits sont étiquetés « produit avec des OGM ». Aucune culture commerciale de PGM n’est autorisée, mais des essais en champs ont déjà été implantés.

NIER
La présence de PGM en Corée d’après les analyses du NIER
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