Ces plantes génétiquement modifiées (PGM) avaient été testées au préalable en champ au Viêt Nam. Selon le directeur de l’Institut de génétique agricole, Le Huy Ham, ces premières autorisations pourraient ouvrir la voie pour des cultures d’OGM de masse au Viêt Nam [4]. Mais, comme partout dans le monde, ces PGM ne font pas l’unanimité.


Ainsi, le Dr. Tran Hong Uy, ancien directeur de l’Institut de recherche sur le maïs, qui dépend du ministère de l’Agriculture, considère que ce serait une erreur d’importer des semences transgéniques, leurs rendements n’étant pas supérieurs à ceux des variétés vietnamiennes [5] et que « développer les cultures d’OGM rendra les agriculteurs vietnamiens dépendants des semenciers étrangers ». Même son de cloche chez le Dr. Tran Dinh Long, responsable de l’association vietnamienne des semences de plantes qui souligne que les variétés transgéniques n’ont pas un rendement meilleur en cas de sécheresse [6].
Mais cette opposition aux OGM est plus large. Selon le média Vietnamnet, des « agences gouvernementales » avaient donné leur avis favorable à ce qu’un moratoire sur les OGM dans l’alimentation soit adopté dans le cadre des discussions à l’Assemblée Nationale sur la révision de la loi d’investissement [7]. Mais le ministre du plan et de l’investissement, Dang Huy Dong, s’était prononcé contre, en déclarant, en septembre 2014, « nous allons interdire les animaux GM mais autoriser la culture d’OGM » [8]. Finalement, le 26 novembre, les députés n’ont pas donné suite à la position du ministre et n’ont pas inscrit les animaux GM sur la liste des activités commerciales interdites établie dans la loi vietnamienne sur l’investissement [9]. Olivier Massmann, du cabinet d’avocats Duane Morris qui a suivi de près les discussions du parlement, précisait à Inf’OGM que la question des animaux GM « sera abordée via les décrets d’application de la loi qui devraient être adoptés dans les mois à venir ». Aujourd’hui, si la loi ne les exclut pas explicitement, l’absence de législation vietnamienne sur les animaux GM implique qu’aucun projet de développement d’animaux GM ne peut avoir lieu. En conséquence, le 23 décembre 2014, le ministre de l’Agriculture a demandé l’arrêt d’un projet de recherche sur des vers à soie GM, arguant que « le Vietnam doit encore adopter une loi sur la production d’animaux GM. Aucun texte législatif ne permet d’évaluer les impacts des animaux GM sur l’environnement et la biodiversité » [10].