Dans un tract intitulé « Huit doléances », un autre groupe de gilets jaunes demandait « une sortie de la PAC qui corrompt nos agriculteurs en n’allouant ses aides qu’aux productivistes et aux empoisonneurs répandant le cancer en France. Nos impôts ne doivent en aucun cas servir à financer Bayer-Monsanto »…
Le 6 décembre, Gil Rivière Wekstein, lobbyiste chevronné pro-OGM, twittait : « Agriculteurs et #giletsjaunes : les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Ce tweet renvoie sur une tribune que les Echos lui ont offerte et dans laquelle il écrit « les conséquences de la suppression du glyphosate sont identiques à celle de la taxe sur les carburants. Les solutions alternatives sont plus chères, mais aussi moins efficaces ». Aucun groupe, à notre connaissance, n’a pris position sur le glyphosate. Qui récupère qui ?
Et plusieurs manifestants à Trèbes ont clairement identifié le malaise d’une taxe carburant pour les « petits » alors que les cargos – notamment qui transportent du soja transgénique ou des aliments produits avec des normes plus faibles – bénéficient d’allègements fiscaux sur le gasoil importants. Produire un litre de glyphosate ou un litre d’engrais demande de grandes quantités d’énergie fossile. Les manifestants dénoncent clairement l’évasion fiscale qui interdit tout financement équitable de la transition écologique, comme d’autres groupes qui ont manifesté contre L’Oréal, Amazon...
La question de l’écologie a pu être utilisée pour diviser ce mouvement hétéroclite. Ce qui semble évident pour eux, c’est que l’écologie ne pourra être une alternative crédible que si elle a une dimension sociale. Cité par Basta Mag, un gilet jaune de Normandie souligne : « quand vous crevez la dalle, vous pensez avant tout à votre estomac. L’écologie, c’est pour l’instant un combat de riches alors que cela devrait être un combat populaire ! »…