Tout est-il bon dans le cochon ?

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, qu’il aurait greffée à son épouse défigurée par brûlure dans un accident de voiture, si celle-ci ne s’était pas ensuite défenestrée. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau résistante aux balles et véritable cuirasse contre toute agression. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offrent les biotechnologies : cette peau provient de porcs génétiquement modifiés.
Après des années de mise au point en secret, Robert, alias Antonio Banderas, va expérimenter sa peau résistante à tout sur Vera, son cobaye (Elena Anaya) qu’il tient enfermée sous sa garde et celle de sa complice Marilla (Marisa Paredes). Almodovar aime les histoires compliquées, à tiroirs, avec des personnages qui changent d’identités comme de peau ou de sexe. En dire plus reviendrait à déflorer un scénario tarabiscoté, mais diablement efficace (à mon goût).
Quant à la réalité, elle rattrape parfois la fiction puisqu’Inf’OGM signalait dès septembre 2000 que des porcs génétiquement modifiés étaient créés en vue de xénogreffes sur l’homme. Mais nous signalions également que « l’ADN du porc contient un rétrovirus proche de l’HIV qui, bien qu’inoffensif pour le porc, pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les hommes ».

La piel que habito, Film de Pedro Amodovar, 2h00, 2011