n°46 - octobre 2003

ROYAUME-UNI – Essais en champs négatifs

Par Eric MEUNIER

Publié le 16/12/2003

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Des experts indépendants, nommés par le gouvernement britannique et placés sous la tutelle de la Société Royale de Science, ont présenté le résultat d’études1 menées depuis 1999 sur l’effet environnemental des OGM. Ces études s’appuient sur 250 essais en champ, concernent le maïs, le colza et la betterave et auront coûté au final 8 millions d’euros. Les résultats montrent que le colza et la betterave transgéniques ont un impact négtif sur les oiseaux et les insectes. L’étude impliquant le maïs ne peut être concluante car les scientifiques ont utilisé de l’atrazine, un herbicide, interdit en Europe. Concrètement, les scientifiques ont noté une baisse de la quantité de mauvaises herbes (donc de leurs graines) et une réduction de leur diversité. Or, les oiseaux utilisent ces graines pour constituer leurs réserves de nourriture pour l’hiver. De plus, les scientifiques observent une moindre fréquentation de ces champs par les insectes, notamment les abeilles et les papillons. Le professeur C. Pollock, responsable en chef de ces études, estime que « ces résutats seraient les mêmes partout en Europe ». De son côté, D. Gibbons, membre du comité scientifique, s’est déclaré surpris par « ces résultats si dramatiques » : « Il y aura clairement moins de nourriture pour les oiseaux si ces cultures devenaient commerciales ». Quant à M. King, conseiller scientifique du premier ministre britannique, s’il reconnaît que « le gouvernement encourageait fermement, en 1999, les cultures transgéniques », il admet « aujourd’hui, [qu’] il est moins évident que les plantes transgéniques créeront de la richesse, tandis que leur non-adoption ne menace pas le reste de notre industrie biotechnologique, qui est très dynamique »2. La Société Royale des Sciences a refusé de publier le neuvième article de ce rapport, considéré comme non-scientifique, lequel présentait une synthèse et un commentaire du Comité scientifique. Ce document était considéré comme le plus important et le plus accessible par le grand public3. Dans le même temps, Bayer a décidé d’arrêter ces essais en champs de plantes transgéniques, suite à l’obligation de rendre publique la localisation précise de chaque essai. Pour Bayer, cette nouvelle contrainte expose les essais aux destructions par les opposants aux OGM : cette entreprise aurait préféré n’avoir à révéler que le nom de la région où l’essai était pratiqué

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