n°5 - janvier 2000

Poissons transgéniques : études et contexte

Par Christophe NOISETTE

Publié le 31/12/1999

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Poissons transgéniques : La société A/F Protein a créé des saumons transgéniques : le premier a reçu le gène du flet qui code la protéine antigel (Anti-Freeze Protein – AFP) et le second a reçu un gène qui code pour l’hormone de croissance. Le premier peut donc être élevé même dans les zones froides (nord du Canada par exemple), le second grandit 4 fois plus vite que la moyenne. Ces brevets (AquAdvantage) sont actuellement à l’étude auprès de la Food and Drug Administration pour une éventuelle autorisation de commercialisation. Les recherches sur les poissons transgéniques se font principalement aux Etats-Unis, au Canada, au Japon, en Angleterre et en Chine. Ces pays réunis représentent environ 70% de toutes les expérimentations. Ces expérimentations se font sur une vingtaine de variétés de poissons, dont des saumons, des truites, des tilapias… Pour le ICSF, ces deux créations sont une aberration car elles permettront de produire plus de saumons. Or en dix ans, l’indice du prix de gros du saumon a chuté de 6 à 2 $. L’année dernière, les membres de the International Salmon Growers Association ont voté majoritairement contre les poissons transgéniques. « Si quelqu’un est assez idiot pour essayer cela, il risque de bouleverser toute la structure de cette industrie » a déclaré Joe McGonigle, président de l’Association d’Aquaculture du Maine. Les opposants aux OGM voient dans le développement de ces poissons une grave menace pour l’environnement car il est fort possible qu’un imprévu vienne libérer ces poissons dans la mer, et le croisement entre espèces sauvages et espèces transgéniques peut être catastrophique (cf. ci-dessous).


— – Omkar G. Krishnan, International Collective in Support of Fishworkers, Inde, tél : 91 44 8275303 et e-mail : icsf@vsnl.com, http://altern.org/infogm/bull5/frankenfish.htm

Pour en savoir plus, consulter le rapport de Greenpeace : Poissons Transgéniques, à contre courant de la raison, écrit par Dr. Jan van Aken, présenté à l’ouverture du protocole de biosécurité à Montréal. Pour le recevoir, joindre Véronique Papon : +33 (0)1 53 43 85 82.

William Muir et Richard Howard, de l’Université Purdue, en Indiana, ont modélisé le croisement de poissons transgéniques avec des des populations sauvages. Première constatation : la grosseur des poissons transgéniques en fait de spartenaires sexuels privilégiés. Au cours des reproductions successives, le gène modifié se retrouve chez presque toute la population de poissons. Mais, seconde constatation : le transgène serait responsable d’une diminution de la viabilité de l’espèce, car seul un tiers de la population de poisson transgénique atteint l’âge adulte. Des simulations faites par ordinateur par les deux chercheurs américains démontrent qu’en libérant 60 poissons transgéniques parmi 60 000 individus, le groupe entier disparaît en 40 générations.


— – New Scientist, 4 décembre 1999, article intégral sur http://altern.org/infogm/bull5/poisson.htm, bmuir@purdue.edu

Indonésie : Le département de l’agriculture a confirmé que des poissons transgéniques nageaient dans les eaux de l’île de Bali.


— – Riza VT, PAN Indonesia, biotani@rad.net.id , tél/fax : (021) 8296545

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