n°49 - janvier 2004Tribune

Exemplaire moratoire européen pour le FSM de Mumbaï

Par Dominique Mourlane, ATTAC

Publié le 06/02/2004

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A Mumbai sur l’ancien site du parc des expositions de Goreagon, se tient le 4ème Forum Social Mondial. Les installations sont grandioses, tous les ateliers ont été construits avec du bois, de la toile et de la corde ; mais il y a des ventilateurs partout qui brassent la chaleur, la poussière et la pollution. Difficile de se retrouver dans la masse des 1200 séminaires et ateliers. Les technologies génétiques (OGM) sont six fois à l’affiche sur 2 jours, sur des horaires identiques. Dur, dur.

Vandana Shiva pilote un atelier et est annoncée sur un autre à la même heure. Au final les deux ateliers se regroupent. Un tour d’horizon mondial de l’implantation des OGM et du lobbying exercé par les entreprises semencières multinationales est brossé.

Pour ce qui concerne l’Europe nous pouvons sérieusement nous inquiéter de l’expansion des OGM dans les pays de l’Est, car l’objectif des multinationales est aussi d’attendre l’élargissement de l’Europe à ces pays en 2007. L’argument est déjà en place : “nous ne pouvons pas laisser mourir des milliers de paysans en Europe de l’Est sous prétexte qu’ils cultivent des OGM. Il faut donc les accepter”. Et hop le tour est joué.

Pour l’Europe le combat est simple, aider les ONG qui luttent contre les OGM en Europe de l’Est et maintenir par tous les moyens le moratoire européen. Ce moratoire est un exemple et un encouragement pour l’ensemble des pays de la planète ; c’est pourquoi il est si sévèrement attaqué par les entreprises semencières.

A travers le monde, les multinationales utilisent tout l’arsenal possible pour imposer les OGM : la persuasion, la fraude, la corruption, la menace directe ou indirecte et même des méthodes de voyous par exemple au Mexique où les entreprises promotrices de biotechnologie polluent volontairement le maïs pour faire disparaître la diversité biologique. Nous sommes confrontés à un fonctionnement de type mafieux qui ne recule devant rien pour imposer un système agricole qui n’a d’autres buts que d’augmenter la masse financière des actionnaires et asservir les peuples. Dans les ateliers sur la souveraineté alimentaire, la nécessité d’une autonomie pour ce qui concerne l’alimentation et l’eau est revenue de manière très forte.

Le combat des peuples est là.

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