n°119 - novembre / décembre 2012

Etude Séralini – L’onde de choc internationale

Par Christophe NOISETTE

Publié le 27/11/2012

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L’étude de G.-E. Séralini a eu un retentissement international, dans la presse et au sein de certains gouvernements. Ainsi, le gouvernement marocain précise qu’« en application du principe de précaution, les aliments transgéniques sont interdits à la consommation humaine. Aucune présence d’OGM n’est admise dans les produits importés destinés à la consommation humaine, ils sont absents dans la production agricole nationale […] même pour des fins d’alimentation animale ». Mais il ne dit rien sur l’accord de libre échange qui le lie depuis 2004 avec les Etats-Unis… Le gouvernement russe a également annoncé le 24 septembre qu’en attendant les résultats de l’expertise nationale sur l’étude « Séralini », les importations de maïs GM NK603 seraient « temporairement interdites sur le territoire de la fédération de Russie », ce qui ne devrait que peu affecter le commerce international car, comme le précise Sébastien Poncelet, expert chez Agritel, sur RFI : « Aujourd’hui, la Russie n’est quasiment pas importatrice de maïs ». Idem pour le Kazakhstan, qui vient de décréter un moratoire sur les importations de maïs NK603. Quant à l’Ukraine, elle vient de décider de créer un centre scientifique pour tester les OGM.

Au cours de la Conférence internationale du Protocole de Cartagena, qui s’est déroulée en Inde en octobre, le Deccan Development Society a mis en avant à plusieurs reprises l’étude de G.-E. Séralini. A cette occasion, Frances Loore Lappe, une des personnes mobilisées par la campagne en Californie pour le « Oui à l’étiquetage », a souligné que cette étude avait consolider sérieusement l’argumentaire de leur campagne. Pour ces associations, comme le résume René Segbenou, de la Coalition ouest-africaine contre les OGM (Copagen) : « c’est un tremplin énorme pour le débat sur les tests d’innocuité et le principe de précaution. Quelle que soit la suite, les choses ne peuvent plus se passer comme avant ». Au Brésil, une coalition de plusieurs organisations a écrit au gouvernement pour qu’il réévalue le maïs NK603 autorisé en 2008. En Chine, Chen Lichouan, de l’alliance internationale Terre citoyenne, nous précise que « quoi qu’il en soit, la publication de l’étude de Séralini et les vives réactions qu’elle a suscitées dans le monde a alerté l’opinion chinoise sur la question des OGM et provoqué dans la société chinoise un débat salutaire qui va bien au-delà de la valeur scientifique de cette étude ».

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