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ETATS-UNIS – Deux « super maïs » OGM tuant six ravageurs et résistant à deux herbicides

Par Eric MEUNIER

Publié le 29/05/2012

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Deux grosses pointures chez les semenciers, Dow AgroScience et Syngenta, ont annoncé le 17 mai 2012 avoir signé un accord de licence pour commercialiser du maïs à plusieurs évènements transgéniques [1]. En empilant leurs transgènes dans une même lignée, les deux entreprises annoncent vouloir commercialiser deux maïs. Le premier, nommé Agrisure 3220, est modifié pour exprimer les protéines Vip3A, Cry1Ab et Cry1F afin de tuer le ver de l’épi de maïs (Helicoverpa / Heliothis zea), la pyrale (Ostrinia nubilalis), le ver gris occidental du haricot (Loxagrotis albicosta Smith) et le ver gris (Agrotis ipsilon Hufnagel). Il disposera également d’une résistance aux herbicides à base de glyphosate et glufosinate. Le second, le maïs 3122, est modifié pour exprimer les protéines Cry1Ab, mCry3A, Cry34/35Ab1 et Cry1F pour tuer la pyrale, la chrysomèle du maïs, et résister également aux herbicides à base de glyphosate et de glufosinate.

Ces maïs sont donc conçus pour tuer différents insectes ravageurs. De tels empilements de transgènes permettent, selon les entreprises, de réduire la taille des zones refuges dans les champs de culture. Les zones refuges sont des zones de culture au sein d’un champ de plantes génétiquement modifiées (PGM), cultivées avec des plantes non GM afin de diminuer l’exposition des insectes cibles aux toxines transgéniques et donc de limiter l’apparition de résistance.

Cette politique de réduction de la taille des zones refuges du fait de l’empilement de gènes a été remise en cause en 2011 par des scientifiques aux États-Unis. Cette année-là, un cas d’insectes résistants à la protéine Cry3Bb1 (protéine non présente dans les deux maïs de Dow AgroScience et Syngenta) avait amené 22 entomologistes à tirer la sonnette d’alarme auprès du gouvernement étatsunien afin d’éviter, tant qu’il est encore temps, d’importants problèmes agricoles. Car pour ces scientifiques, « l’utilisation généralisée de maïs hybrides Bt dans des zones où cela ne se justifie pas économiquement, l’utilisation répétée d’hybrides exprimant la même toxine année après année, les violations des règles de mise en place de zones refuge et la disponibilité décroissante d’autres modes de gestion des parasites » sont autant de facteurs alarmants même si le cas de résistance ne concerne aujourd’hui qu’une seule espèce d’insectes [2].

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