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Des Plantes naturellement génétiquement modifiées ?

Par Eric MEUNIER

Publié le 03/01/2011, modifié le 01/12/2023

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Selon les résultats publiés par le Pr. Vallenback de l’Université de Lund en Suède, le transfert horizontal de gènes entre plantes non compatibles sexuellement est confirmé [1]. Ce chercheur et ses collègues ont en effet démontré que le gène PGIC fut transféré « il y a peut-être 700 000 ans » [2] d’une graminée des prés à une fétuque ovine. Selon le communiqué de presse de l’Université de Lund [3], ces résultats posent donc la question :« si les sauts de gènes peuvent avoir lieu naturellement entre des plantes appartenant à des espèces différentes, cela signifie-t-il qu’il n’y a plus de raisons de s’opposer aux OGM ? ». Cette question semble prématurée car les présents travaux établissent l’existence d’un phénomène de transfert horizontal mais ne renseignent pas la fréquence d’un tel transfert, qui rappelons-le semble avoir eu lieu il y a 700 000 ans ! Or les plantes transgéniques sont générées en quelques jours et en abondance dans les laboratoires. Par ailleurs, si la notion de fréquence est mise de côté, la même question pourrait être tournée à l’inverse puisque ces résultats pourraient également questionner la probabilité, jusque là officiellement écartée, d’un transfert horizontal des transgènes entre espèces non sexuellement compatibles. Et ainsi renforcer les possibilités de dissémination non contrôlée des PGM. L’amalgame induit par le communiqué de presse de l’Université semble donc non justifié.

[1« Structure of the Natural Transgene PgiC2 in the Common Grass Festuca ovina », Vellenback P. et al., 2010, PLoS ONE 5(10) : e13529. doi:10.1371/journal.pone.0013529

[3Université de Lund, 1 novembre 2010, http://www.lunduniversity.lu.se/o.o…

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