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Certaines protéines issues d’OGM perturberaient les cellules humaines

Par Eric MEUNIER

Publié le 22/03/2012

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L’équipe du Pr. Séralini vient de publier les résultats d’analyses des effets des protéines Cry1Ab (présentes dans le maïs Bt MON810 par exemple) et Cry1Ac (présentes dans le coton Bt MON531 par exemple) sur des cellules humaines embryonnaires de reins [1].

Pour les auteurs, les résultats montrent que les toxines Bt modifiées (celles exprimées par les plantes transgéniques), peuvent avoir un effet négatif sur des cellules humaines et que des effets combinés avec l’herbicide RoundUp peuvent également avoir lieu. Ils considèrent donc d’une part que « les toxines Bt modifiées ne sont pas inertes sur cellules humaines [et que] les implications in vivo devraient être étudiées », et d’autre part que « de plus amples expériences sont nécessaires pour examiner d’autres effets combinatoires potentiels dans des conditions variables » [2].

Les scientifiques expliquent en effet avoir observé des effets négatifs de la protéine Cry1Ab modifiée dont, par exemple, des altérations des membranes des cellules. Certes, ces effets ont été observés avec de fortes concentrations des protéines Cry1Ab modifiées ; mais pour les chercheurs, cela impose de pousser plus avant les recherches. En effet, les protéines entières peuvent s’accumuler dans les organismes (la dégradation des protéines Bt dans le corps humain n’étant pas complète selon les auteurs) et donc atteindre des concentrations plus élevées. Or comme aucune étude in vitro des impacts de protéine Bt sur cellules humaines n’est exigée dans les dossiers de demandes d’autorisations commerciales, on ne peut repérer systématiquement ces éventuels effets. Concernant de possibles effets combinés des protéines Cry avec le RoundUp, les auteurs indiquent avoir observé une réduction de la toxicité du RoundUp en présence de protéines Cry1Ab modifiée et Cry1Ac modifiée.

Joint par Inf’OGM, le Pr. Mesnage, co-auteur de l’article, nous explique que « ces résultats qualitatifs confirment que la toxicité des protéines Cry sur cellules humaines doit être étudiées plus avant in vivo, ainsi que les effets combinatoires avec le RoundUp ». Pour se faire, « l’expérience idéale pour étudier les toxicités des protéines Cry modifiées, en combinaison ou non avec du RoundUp, serait des analyses de deux années sur rats avec des plantes transgéniques exprimant la protéine Cry et préalablement traitées au RoundUp, des analyses non fournies car non demandées dans les dossiers de demandes d’autorisation ».

L’étude présentée dans l’article a été « soutenue par la fondation GEKKO (Allemagne) » [3]

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