n°60 - janvier 2005

ARGENTINE – La double filière coûterait 40 millions de dollars

Par Christophe NOISETTE

Publié le 30/11/2004

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En réponse à une demande d’assistance technique déposée par le gouvernement argentin, la FAO a entrepris une étude pour quantifier les investissements et les coûts impliqués dans la différenciation des chaînes de production, du transport et de l’embarquement du soja et du maïs GM et non-GM. Ces procédés de différenciation sont imposés par l’article 18.2.a du Protocole de Cartagena. Il sera plus facile pour les gros agriculteurs de différencier les filières à 0,9% (car le transport s’effectuera en une seule fois du champ au port d’embarquement). A contrario, pour les moyens et petits agriculteurs, il y aura des étapes intermédiaires de stockage et regroupement sources possibles de mélanges… En Argentine, l’adoption de maïs transgénique n’a pas été massive ; en revanche, “la production et la vente de semences de soja non OGM ont été interrompues par les semenciers, il faudra donc quelques années pour disposer d’un matériel non OGM compétitif et en quantité suffisante”. Une ségrégation à 0,9% pour le soja nécessitera d’investir 40 millions de dollars pour chaque million de tonnes de soja, alors qu’une ségrégation à 5%, seulement 10,2 millions de dollars pour le soja (et 7,4 pour le maïs). Pour une ségrégation à 0,9%, le marché demande une prime de 12,2 dollars/tonne pour le maïs (+14,7% du prix actuel), et 18,3 dollars/tonne pour le soja (+10,7%). Si l’Argentine ratifie le protocole de Cartagena, le nombre d’analyses nécessaires pour l’exportation doublerait, mais ses laboratoires ont la capacité d’y faire face. 55% des grains (maïs et soja) exportés d’Argentine sont OGM (dont 97% pour soja). Les marchés qui ne sont pas très stricts sur les seuils (5%) offrent des débouchés pour l’Argentine (Japon, Chine). Le Japon paie déjà le soja non OGM 6% de plus que le prix du marché. L’autorisation provisoire du soja OGM au Brésil fera encore grimper les prix du soja non OGM. La réaction des consommateurs européens sera un facteur de poids dans l’évolution des prix du marché non OGM.

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