La proposition législative de la Commission européenne, présentée le 5 juillet 2023, de déréglementer la plupart des OGM issus des nouvelles techniques de modification génétique (dits « NTG ») ne rencontre pas l’approbation des citoyens autrichiens. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par l’agence Marketagent pour le compte de l’association Arbeitsgemeinschaft für Gentechnik-frei erzeugte Lebensmittel (Groupe de travail pour des aliments produits sans OGM), qui regroupe des entreprises du secteur de l’alimentation humaine et animale (dont Lidl, Spar, Metro...) et des associations de protection de l’environnement, des consommateurs et de représentation des agriculteurs (chambre d’agriculture, association d’agriculture biologique autrichienne...) [1].
Sur mille personnes interrogées, au mois de juillet 2023, 83,1 % souhaitent que les produits issus des nouvelles techniques de modification génétique soient contrôlés et réglementés aussi strictement que les OGM actuels. Autre résultat significatif : la proposition de la Commission européenne de supprimer l’obligation d’étiquetage est très majoritairement rejetée puisque 89,9% des sondés souhaitent que l’étiquetage obligatoire soit également appliqué aux OGM issus des nouvelles techniques, et ce directement sur les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux.
Les résultats de ce sondage vont dans le même sens qu’un sondage réalisé dans ce pays en août 2022 par l’Institut Mindtake [2]. Ce sondage était commandé par la fédération du commerce et l’association de protection de l’environnement GLOBAL 2000, la branche autrichienne des Amis de la Terre. Il montrait que 92% des Autrichiens exigeaient que les denrées alimentaires, les aliments pour animaux et les semences issus des nouvelles techniques de modification génétique continuent d’être contrôlés aussi strictement que les OGM transgéniques et que les risques pour la santé et l’environnement soient examinés.
De sondage en sondage, les citoyens interrogés dans divers États européens se prononcent majoritairement en faveur de l’étiquetage et de l’encadrement strict des OGM issus des nouvelles techniques de modification génétique [3].
L’opposition des citoyens autrichiens à la proposition de déréglementation de la Commission européenne est partagée par le gouvernement fédéral, composé du parti conservateur Österreichische Volkspartei et des Verts, ainsi que par des partis d’opposition [4].