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Le premier blé transgénique autorisé est argentin

Par Frédéric PRAT

Publié le 22/10/2020

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Un blé transgénique, modifié pour mieux tolérer des conditions de sécheresse, ainsi qu’un herbicide, a été autorisé le 8 octobre par les autorités argentines.

Le Conseil national de la recherche scientifique et technique d’Argentine (Conicet) a cependant précisé que « pour être commercialisé en Argentine, il [devait] être approuvé par le Brésil, principal et historique marché du blé argentin  ». La CTNBio, instance brésilienne susceptible de délivrer cette autorisation d’importation, s’est réuni le 22 octobre pour en débattre.

Inf’OGM s’en était fait l’écho en septembre 2019 et on retrouvera tous les détails de la genèse de ce blé transgénique, plus résistant à la sécheresse qu’un blé normal et tolérant, de plus, les herbicides à base de glufosinate d’ammonium, dans notre article [1].

Ce blé a été mis au point dans le cadre de l’entreprise Trigall, joint venture de l’entreprise argentine Bioceres, avec la société française Florimond-Desprez.

L’article 2 de la résolution d’autorisation du blé transgénique émise par le Secrétariat des aliments, bioéconomie et développement régional du ministère argentin de l’Agriculture stipule que l’entreprise demandeuse devra « s’abstenir de commercialiser ces variétés de blé avec l’événement IND-ØØ412-7 jusqu’à ce qu’elle obtienne le permis d’importer dans la République du Brésil » (voir document joint à cet article, en espagnol).

22 octobre : audience publique au Brésil pour statuer sur le sort du blé transgénique

La Commission technique nationale de biosécurité (CTNBio) est l’instance qui évalue les OGM pour le commerce et la recherche au Brésil. Le 22 octobre, la CTNBio a organisé une audience publique virtuelle ouverte à tous les secteurs de la société civile [2], afin d’évaluer ce blé OGM pour la consommation humaine et animale, ainsi que pour d’éventuelles cultures. L’Association brésilienne de l’industrie du blé (Abitrigo) a confirmé son opposition à une telle commercialisation, argumentant que la demande pour le blé OGM est inexistante [3]. Sonia Cristina Romani, directrice technique de l’Association brésilienne des industries de biscuits, de pâtes, de pain et de gâteaux industriels (Abimapi), a ajouté qu’outre le manque d’acceptation de la société brésilienne, il n’existe pas non plus de marchés étrangers pour les produits fabriqués à partir de farine produite avec du blé génétiquement modifié. Une campagne de rejet à ce blé OGM vient d’être lancée par plusieurs organisations de la société civile [4].

Après cette étape, la CTNBio prendra sa décision « en son temps », a affirmé le secrétariat de la CTNBio à Inf’OGM.

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