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OGM – La « violence » des faucheurs volontaires : décryptage

Par Christophe NOISETTE

Publié le 21/07/2020

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10 juillet 2020 : une vingtaine de faucheurs volontaires ont tenté d’entrer dans l’enceinte du Conseil régional de Bretagne à Rennes pour dénoncer le modèle agricole. Suite à quelques bousculades, certains élus ont porté plainte.

Une vingtaine de faucheurs volontaires se sont introduits dans l’enceinte du Conseil régional de Bretagne à Rennes, dans la matinée du vendredi 10 juillet 2020. Les conseillers régionaux, réunis en session, ont bloqué les militants à l’entrée de l’hémicycle. La Région, Fanny Chappé (maire de Paimpol et élue régionale) et Olivier Allain (vice-président du Conseil régional) ont décidé de porter plainte.

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L’article du télégramme [1] évoque des « personnes violentes », et titre « Stupeur, émoi et grosse panique ». Des mots qui laisseraient penser que contrairement à leurs habitudes, les Faucheurs volontaires, partisans de l’action directe non violente, n’auraient pas respecté leur propre charte. Qu’en est-il réellement ?

Pousser la porte : une violence inacceptable ?

La session du 10 juillet au Conseil régional était consacrée à la biodiversité, et animée par le vice-président à l’Environnement, Thierry Burlot. Les militants anti-OGM ont dénoncé, depuis les couloirs (mais pas encore dans l’hémicycle), les pratiques agricoles bretonnes : « Changez de modèle agricole ! Ça suffit ! Les OGM, on n’en veut pas ! Donnez-nous la parole ! ». Ils visaient plus particulièrement le vice-président de la Région en charge de l’Agriculture, Olivier Allain. Certains d’entre eux portaient des portraits de l’élu avec la mention « Wanted ». Ce panneau a été l’objet de commentaires déplacés de la part des élus. Pour eux, les Faucheurs voulaient « Olivier Allain, mort ou vif », ce que contestent les Faucheurs qui se décrivent comme des militants non violents. Ils souhaitaient simplement s’entretenir avec M. Allain, et aucune menace n’a été proférée. Une demande de rendez-vous, sans réponse, avait été réitérée plusieurs fois avant cette intervention. Les Faucheurs nous précisent que « la violence » s’est limitée à pousser la porte d’entrée de l’hémicycle qui était bloquée par les élus…

Un élu a osé comparer les militants anti-OGM à des terroristes, en affirmant au Télégramme : « Il y a quelqu’un qui vient avec une Kalachnikov, c’est pareil ». Est-il nécessaire de préciser que non, ce n’est pas pareil, et qu’en absence d’armes, aucune blessure n’a eu lieu ?

Une vidéo [2] postée par Didier Gourin, journaliste à Ouest-France, sur son compte Twitter, ne montre aucun signe de violence de la part des Faucheurs. On voit simplement des élu.es qui bloquent la porte de l’entrée de l’hémicycle.

Jimly Bourlieux, membre du Rassemblement national, a traité les Faucheurs sur Twitter de « khmers verts », mais là encore, la toute petite vidéo postée [3] ne permet pas de voir de violence.

Quelques dizaines de minutes plus tard, la Police est intervenue et une seule sommation a suffi pour que les Faucheurs quittent les lieux.

Suite à cette action, les Faucheurs volontaires ont organisé un buffet de tartine d’algues à l’extérieur, clin d’œil aux algues vertes qui envahissent régulièrement les plages bretonnes.

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