Le Fish and Wildlife Service, que dirige dorénavant l’ancienne cadre de Monsanto, Aurelia Skipwith, s’occupe de la gestion et la préservation de la faune. Il gère aussi les quelque 520 aires protégées et 66 écloseries, et a la charge de la préservation des zones humides. Les garde-chasses et garde-pêches sont placés sous son autorité. Grâce à Aurelia Skipwith, les cultures transgéniques peuvent à nouveau être disséminées dans les refuges nationaux de la faune sauvage.
Un parcours pro-OGM...
Aurelia Skipwith avait auparavant travaillé pour Alltech.inc., une entreprise de biotechnologie. Spécialisée en nutrition animale et « amélioration des plantes », Alltech.inc. est implantée dans de nombreux pays (dont les Philippines, l’Inde…), et a acquis de nombreuses autres entreprises (Ridley, Keenan, Mc Cauley’s, etc.). Cette entreprise a pris position dans le débat sur les OGM, notamment en faisant la promotion du film de propagande pro-OGM Food Evolution [3] et en organisant des projections. Et notamment un débat qui « opposait » Jack Bobo, un célèbre lobbyiste pro-OGM, actuellement employé chez Intrexon et Crystal Mackay, président du Canadian Centre for Food Integrity, et une « ONG » financée par Corteva, Bayer, Syngenta (entre autres) et dont l’objectif est « d’aide[r] le système agroalimentaire à poser les bons gestes pour nourrir la confiance du public, en proposant des recherches, des ressources, des formations et des pistes de dialogue ». Un débat équilibré, cela va de soi.
Un des chercheurs d’Alltech, Richard Lally, est un ardent partisan de Crispr et des OGM. Dans un entretien [4], il affirme tout simplement qu’il « ne [voit] aucun défaut dans l’utilisation des OGM ».
Le mari d’Aurelia Skipwith, Leo Giacometto, est aussi un des lobbyistes spécialisé sur les questions environnementales pour Gage International. À ce poste, il a travaillé pour le Westlands Water District entre 2005 et 2010 (le contrat entre le WWD et Gage International s’élèverait d’après The Guardian à 200 000 dollars) pour influencer le Congrès sur les politiques liées aux questions de gestion des ressources en eau.
… et anti-environnement
L’administration Trump n’a de cesse de réduire les réglementations en faveur de l’environnement. Sans surprise, en 2018, le Fish and Wildlife Service a annulé l’interdiction des cultures OGM et de certains pesticides dans les refuges nationaux de la faune sauvage adoptée en 2014 par l’administration Obama [5]. Aurelia Skipwith, alors secrétaire adjointe de cette agence, en a été l’une des chevilles ouvrières. Les documents obtenus par Public Employees for Environmental Responsibility (PEER), en vertu de la loi sur la liberté de l’information, indiquent clairement que cette dernière a participé activement, entre 2017 et 2018, à cette annulation [6]. Pour la remercier, quelques jours après, elle a été nommée Directrice de cette agence. En 2017, elle avait aussi signé la note de service permettant de modifier les conditions de chasse des ours, loup et autres coyotes, notamment en autorisant des techniques de chasse « extrêmes » : appâter les animaux avec des beignets gras, piéger les mères et leurs petits dans leurs tanières, etc.
Le Center for Food Safety a porté plainte devant la Cour de district de Washington contre la modification de la loi sur la protection de la faune sauvage [7].