Qu Dongyu sera le prochain directeur de la FAO, l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Le vice-ministre de l’Agriculture chinois a obtenu 108 voix, la candidate française Catherine Geslain-Lanéelle, 71 voix et le candidat géorgien Davit Kirvalidze, 12 voix. L’élection a eu lieu à Rome, le dimanche 23 juin. 194 délégués étaient réunis et chaque pays, indépendamment de sa surface ou de sa population, avait une voix.
Le nouveau directeur a promis qu’il ferait tout « pour être impartial et neutre ». Qu Dongyu s’est engagé à être « dans le concret » pour lutter contre la faim dans le monde. Il s’est aussi engagé à "réformer" cette agence onusienne pour en " faire une FAO nouvelle, plus jeune et plus dynamique ".
Les mandats à la FAO sont de quatre ans. Celui-ci s’étalera du 1er août 2019 au 31 juillet 2023. Le ministre chinois succède au Brésilien José Graziano da Silva, qui a exercé deux mandats.
Le secteur privé à l’honneur
Peu avant l’élection, M. Qu a prononcé un ultime discours dans lequel il a annoncé vouloir attirer plus de moyens financiers venant du privé pour développer les secteurs agro-alimentaires, notamment ceux des pays en développement. À ce titre, il entend travailler autant avec le géant chinois de la distribution Ali Baba, la fondation américaine Bill et Melinda Gates, qu’avec la Banque Mondiale.
Interrogée par l’AFP, Catherine Geslain-Lanéelle se dit "déçue" du résultat, tout en souhaitant le "succès" de la FAO pour "éradiquer la faim et la pauvreté grâce à des systèmes agricoles durables et efficients" [1]. En coulisse, une source diplomatique européenne, elle aussi citée par l’AFP, a dénoncé "une campagne agressive" du candidat chinois. Selon ces rumeurs, que ni la FAO ni la délégation chinoise n’ont démenties ni commentées, certains pays membres de la FAO « auraient miraculeusement vu leurs arriérés de paiement au budget ou des dettes disparaître juste avant le scrutin » [2].
Actuellement, des responsables chinois se trouvent à la tête de l’OACI (aviation civile internationale), de l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel) et de l’UIT (Union internationale des télécommunications).