Les herbicides, comme tous les pesticides, sont composés d’une molécule déclarée active par le fabricant et de co-formulants (appelés antérieurement adjuvants) considérés comme neutres par le fabricant et les agences règlementaires : HBG (par exemple Roundup) = glyphosate + co-formulants. Ainsi, seule la molécule déclarée active, le glyphosate, a été testée pendant deux ans sur des rats avant la mise sur le marché. Or, pas un agriculteur au monde n’utilise du glyphosate seul.
Des études qui prouvent la toxicité des co-formulants
Dès 2007, plusieurs études du Criigen (une association dont est membre le Pr Gilles-Éric Séralini) montraient déjà la toxicité sur cellules humaines du Roundup [1] [2]. En 2013, mise en évidence de la différence de toxicité entre le glyphosate et les co-formulants dont le POEA, ainsi que la différence entre plusieurs types de Roundup dans leur formulation commerciale [3]. Ces résultats sont confirmés en 2014 sur trois herbicides, trois insecticides et trois fongicides [4]. La seule étude au monde, testant pendant deux ans un Roundup, a montré en 2012 la toxicité sur les reins et les foies à la dose de 0,1 ppb (dose dans l’eau du robinet) [5]. En 2016, nous avons montré que les co-formulants de treize Roundup testés seuls sont des perturbateurs endocriniens (PE) [6].
Mais les PE peuvent interférer sur la sécrétion, le transport, l’action et la dégradation de nos différentes hormones. Or, les hormones constituent l’un des principaux moyens de communication entre les cellules, les organes, afin de maintenir l’équilibre de notre organisme (homéostasie) et peuvent également perturber le système nerveux, l’immunité et être potentiellement cancérigènes.
L’action perturbatrice endocrinienne est confortée par de nombreuses études non soutenues par le Criigen : impact sur les glandes surrénales [7], sur l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien [8] ; toxicité sur la reproduction des rats [9] ; perturbation endocrine et lésions ovarienne [10]. Tout dernièrement une étude montre que le glyphosate seul ainsi qu’un HBG en période périnatale a un impact sur la spermatogenèse chez la souris mâle [11].
Doses journalières admissibles minimisées
Le fait de ne tester que le glyphosate, ou la molécule déclarée active de tous les pesticides et non pas le mélange (molécules déclarées actives + co-formulants) a un impact très important sur le calcul des Doses Journalières Admissibles des pesticides (DJA) [12], qui devraient être selon le cas de 10 à 10 000 fois inférieures aux DJA réglementaires, comme l’explicite le schéma suivant :

Nous avons donc tous les arguments scientifiques pour exiger le retrait des HBG ainsi que la refonte totale de la toxicologie règlementaire afin de protéger la population mondiale et les écosystèmes dont elle dépend.