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Toxicité des OGM : l’étude égyptienne ne peut conclure

Par Eric MEUNIER

Publié le 27/04/2015

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L’équipe du Dr. Oraby a nourri des rats de la race Wistar, pendant 90 jours avec du maïs ou du soja GM (tolérant des herbicides à base de glyphosate mais sans précision du transgène inséré). Il conclut son article [1] en affirmant qu’un tel régime alimentaire présente « des dangers sanitaires » (histopathologiques, histochimiques, biochimiques et génétiques).

Cependant, le groupe de rats utilisés comme contrôle, c’est-à-dire ne recevant pas d’aliments génétiquement modifiés, a été nourri avec du blé. Selon le Dr Oraby, ce choix a dû être fait car « tous les échantillons de maïs et sojas trouvés étaient génétiquement modifiés […] Nous avons donc dû choisir un autre régime alimentaire comme contrôle ». Pourquoi les auteurs n’ont-ils pu trouver du maïs ou du soja non GM ? Une question qui mériterait une réponse. Mais dans l’immédiat, il ne nous semble donc pas possible de faire le lien entre le caractère génétiquement modifié du maïs et les impacts sanitaires observés.

Les chercheurs précisent aussi avoir mené un travail de recherche fondamentale et non de recherche appliquée. Ils ne revendiquent en aucun cas avoir suivi les normes existantes de la recherche appliquée (type OCDE).

Une des différences entre une recherche fondamentale et une recherche appliquée est effectivement une plus grande liberté de protocole expérimental pour la première. Mais il apparaît nécessaire que ces résultats soient complétés par d’autres afin de savoir quel facteur – caractère GM ? maïs ? soja ? autre ? – a conduit à observer des différences d’impacts, afin de répondre au questionnement initial des auteurs de l’étude qui visait à « évaluer l’impact potentiel d’un régime alimentaire à base d’aliments GM ».

[1« Biological impact of feeding rats with a genetically modified-based diet », Oraby H. et al., 2015, Turk J Biol, 39 :265-275, http://journals.tubitak.gov.tr/biology/lastIssue.htm

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