Des chercheurs de l’université de Guelph (Ontario) viennent d’annoncer la naissance de porcelets génétiquement modifiés, appelés Enviropig, susceptibles de produire un purin dont la teneur en phosphore serait inférieure de 20% à 50% à la normale. Cette recherche a été financée, entre autres, par la fédération des éleveurs de porcs de l’Ontario, Ontario Pork qui a obtenu en échange les droits exclusifs sur la commercialisation de ce porc transgénique.

Des chercheurs du Centre de recherche en culture et reproduction des plantes à Wageningen ont fait butiner des abeilles sur des plantes transgéniques afin de produire des médicaments plus agréables à ingérer. En effet, il a été constaté que, du nectar au miel, les protéines passent directement sans être digérées par l’abeille. La première concrétisation a été de modifier un pétunia pour lui faire produire un vaccin contre une maladie du chien.

Les résultats d’une étude du Département Américain à l’Agriculture, publiés dans le Daily Mail (1), nous apprennent que, dans 12 cas sur 18, les semences génétiquement modifiées n’ont pas de meilleurs rendements que les traditionnelles. De même, on apprend que les agriculteurs, dans 7 cas sur 12, n’ont pas réduit l’usage des pesticides.

Par ailleurs, une étude réalisée par le Dr. Charles Benbrook (2), membre de l’Académie des Sciences des Etats Unis, démontre que le soja RoundUp Ready n’a pas de meilleur rendement que le soja traditionnel.

D’après les travaux du Dr Pusztai, l’insertion d’un même gène dans deux plants de pommes de terre identiques peut produire des produits relativement différents (variation de 20% du taux de protéine, par exemple). En effet, on ne peut pas prévoir avec précision quelle place le gène inséré va occuper sur l’ADN. Or, c’est autant la place que la nature du gène qui semble déterminer ses qualités.

Yong-Biao Liu a démontré que la stratégie de zones refuges ne permet pas d’éviter l’apparition d’insectes résistants au Bt. Le Bt, en effet, ralentit la maturation sexuelle des larves et donc empêcherait le croisement attendu entre souches résistantes et souches non résistantes au Bt. Cela est valable autant pour le maïs Bt que pour le coton Bt.

D’après trois chercheurs de l’Université Rockefeller de New York, il est possible d’éviter d’utiliser des gènes de résistance aux antibiotiques dans l’élaboration d’OGM pour identifier les cellules qui ont intégré le transgène. Cette fonction peut être assurée par un gène qui produit seulement une hormone de croissance de la plante, la cytokinine, et qui doit, en outre, être active par une molécule chimique. Munies de ce nouveau marqueur, les cellules transformées sont repérées non plus grâce à leur résistance à un antibiotique mais plus simplement par leur réponse à une molécule chimique, la dexaméthasone, qui active le gène de l’hormone de croissance.
Or, l’usage des gènes résistants aux antibiotiques est controversé. Pour les experts comme Patrice Courvalin, de l’Institut Pasteur, l’utilisation de ces gènes de résistance est révélatrice d’une totale “ignorance de l’écologie de la résistance aux antibiotiques et des mécanismes de résistance et de leur évolution”. En effet, R. Havenaar, de l’institut de Recherche sur la nutrition à Zeilst (NL) a créé un intestin articifiel, TIM, pour modéliser la digestion. Il a alors découvert que l’ADN des bactéries avait une durée de vie de 6 minutes dans le gros intestin et que, affirme-t-il, cela est suffisant pour transmettre le gène modifié aux bactéries intestinales. Même si cette transformation a une chance sur 10 millions d’avoir lieu, ce n’est pas anodin, puisqu’il y a mille milliards de bactéries dans l’intestin.