Les chercheurs de l’institut Leibniz pour la biochimie des plantes ont caractérisé et isolé un gène du colza codant pour les deux enzymes responsables de la synthèse de substances phénoliques amères dans les graines. Ainsi les scientifiques du laboratoire de l’union allemande des semences et de l’université de Göttingen ont alors produit des plants de colza génétiquement modifiés contenant plus ou moins de molécules amères. Cependant, aucune information sur les influences de cette modification génétique sur les caractéristiques agronomiques de la plante ne sont disponibles, mais des études sont en cours pour y répondre. Ces recherches ont pour objectif de rendre les protéines de colza utilisables comme additif alimentaire.

Le Pr. Devlin, du Département d’aquaculture de Pêche et Océan Canada, a étudié les relations entre saumons transgénique et saumon naturels dans le cadre d’une coexistence marine. Le saumon transgénique étudié a été modifié génétiquement par le Pr. Devlin en 1994, pour exprimer une hormone de croissance dont la synthèse ne s’arrête pas durant la saison d’hiver1. En élevant dans les mêmes bassins des saumons transgéniques et non transgéniques pour étudier la compétition entre les deux espèces pour les ressources alimentaires, Devlin a montré que l’espèce transgénique s’avérait systématiquement plus vorace que les saumons sauvages. Cette voracité a pour conséquence d’exercer une pression de sélection sur les populations. Poussée plus avant, l’expérience montre que, quand les ressources alimentaires sont maintenues à un niveau faible, des individus dominants émergent, qui sont invariablement transgéniques et qui développent un comportement cannibale à l’égard des poissons plus petits tout en accaparant les quantités limitées de nourriture. De plus, tous les groupes contenant des saumons génétiquement modifiés se sont éteints ou ont connu une réduction dramatique de leur population quand les ressources alimentaires étaient faibles. En comparaison, dans les mêmes conditions, les groupes composés exclusivement de saumons sauvages ont un bon taux de survie. Ces données soulignent non seulement la pression que pourrait exercer les espèces transgéniques sur les populations sauvages une fois lâchées dans la nature, mais aussi l’importance de l’interaction entre un génotype modifié et un environnement naturel.

Le Professeur V. Makarenkov, du département d’informatique de l’Université du Québec à Montréal, a mis au point un outil informatique permettant de développer, tester et valider de nouveaux modèles d’évolution des organismes vivants. Grâce à des serveurs et ordinateurs puissants et une base de données bioinformatique unique, V. Makarenkov et ses collaborateurs devraient pouvoir étudier et analyser à grande échelle des mécanismes génétiques importants tels que le transfert horizontal de gènes, l’hybridation d’espèces, l’évolution parallèle, la duplication et la perte de gènes au cours de l’évolution. Ces travaux permettront par exemple d’examiner l’impact potentiel sur l’environnement des organismes génétiquement modifiés et de nouvelles espèces créées par hybridation. Ces questions du domaine de la santé publique font actuellement l’objet d’études de plusieurs entreprises publiques et privées au Québec. Une telle analyse phylogénétique contribuera ainsi à l’identification des différents transferts de gènes survenus au cours de l’évolution.

Deux scientifiques italiens, dans un article paru dans Science, démontent la thèse selon laquelle le scepticisme que suscitent les biotechnologies est dû à un manque de culture scientifique, entretenu par une représentation alarmiste et déformée de la part des médias. Leur démonstration se base sur de larges études d’opinion réalisées en Italie. Pour eux, même si les lacunes scientifiques sont évidentes, il est impossible de tisser des liens de cause à effet entre exposition aux médias, degré de conscience et attitude envers les biotechnologies. “En d’autres mots, il n’est pas suffisant d’être mieux informé pour être plus ouvert aux biotechnologies ; en fait, le contraire est parfois le cas”, écrivent-ils.

La nouvelle Ministre espagnole de l’Environnement, C. Narbona, a indiqué que le gouvernement espagnol veut consulter des “chercheurs indépendants” au sujet des risques posés par les cultures d’OGM. “L’Espagne est devenue ces dernières années le grand grenier à maïs transgénique de l’Europe”, a déploré Mme Narbona devant des journalistes, en rendant coupable l’ancien gouvernement conservateur d’avoir “autorisé cette extension de cultures sur lesquelles la communauté scientifique ne parvient pas à tomber d’accord. [...] Certains disent que les OGM ne doivent pas susciter d’inquiétude et d’autres scientifiques, plus indépendants des recherches financées par les entreprises (utilisant des produits) transgéniques, ont une autre opinion”, a-t-elle souligné.

Une nouvelle variété non transgénique de coton, pour un semis de printemps et une récolte avant la mousson, vient d’être obtenue par le Dr. RP Singh, de l’Institut Indien de Recherche Agricole (IARI). Cette variété, de par sa saison de culture, présente l’avantage de ne pas être sujette aux attaques d’insectes car ces derniers ne sont pas encore présents. Des essais en champs sont en cours et des premiers résultats obtenus dans le Bengale de l’Ouest apparaissent positifs avec un rendement de 20 quintaux par Ha avec une période de culture de 110 jours au lieu de 150 jours. Selon le Dr. Nagarajan, membre de l’équipe de recherche, la période de culture permet à l’agriculteur de n’utiliser aucun insecticide, au contraire des autres variétés qui nécessitent 12 à 13 pulvérisations ou l’utilisation de coton transgénique Bt pour se protéger du Ver des Racines américain, du virus de la feuille enroulé ou de Helicoverpa armigera. Le programme de recherche et de développement de ces variétés est réalisé dans le cadre du projet national de technologie agricole, en partenariat avec la Banque Mondiale. Le gouvernement indien prévoit d’intervenir auprès des gouvernements du Bangladesh et du Sri Lanka afin qu’ils adoptent ces variétés.

GenOway, une entreprise lyonnaise, a reçu, en mai 2004, une subvention de 250 000 euros de la part du Conseil Régional pour la mise au point de rats transgéniques sensés avoir un ADN plus proche de l’homme et destinés à l’expérimentation animale. Précisons que ce même Conseil Régional avait voté, en avril 2004, une motion contre les essais en champ d’OGM. 

Le distributeur de vins japonais, Suntory, a annoncé la commercialisation de la première rose bleue transgénique d’ici à quatre ans. La couleur de cette nouvelle fleur provient en totalité d’une molécule colorante, la delphinidine, dont le gène, présent dans la pensée, a été implanté dans la rose. Problème pour l’entreprise, le bleu de la rose vire au violet, et “davantage de recherche est nécessaire pour obtenir une couleur bleu ciel” grâce à l’apport de composants chimiques, a précisé T. Tanaka, responsable du projet. Le groupe Suntory a dépensé 22,8 millions d’euros pour mettre au point sa rose bleue ainsi que des œillets et d’autres fleurs modifiées génétiquement pour être de couleur bleue. Deux ans et demi de tests et de vérifications seront nécessaires avant que la dite fleur soit reconnue sans danger pour l’environnement, a souligné Suntory. L’entreprise pronostique un chiffre d’affaires total estimé à 30 milliards de yens, avec le lancement au niveau mondial de ces fleurs OGM. En 1990, Suntory s’était associé à Calgene Pacific pour mener à bien ce projet avant d’acquérir en 2003 la société rebaptisée Florigene.