Inf'OGM le journal est un trimestriel de 20 pages qui vous informe sur l'actualité des OGM et des semences de façon critique et contextualisée.

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Les 18 et 19 avril 2009, à Toulouse (France), ont été organisés les Etats généraux des OGM et de la biodiversité, avec deux jours de rencontres, de réflexions et de formations. 200 personnes, venues de la France entière, membres d’organisations paysannes ou altermondialistes, écologistes ou responsables de collectifs locaux d’opposition aux OGM, ont réaffirmé que la lutte contre les OGM ne s’arrêtera pas, que le moratoire sur le Mon810 est une victoire mais pas la fin du combat.

Depuis la fin de l’année 2008, plusieurs avancées dans le dossier des PGM témoignent d’une démarcation de plus en plus grande entre la Commission européenne d’un côté et Etats-membres et Parlement européen de l’autre. Car, les priorités de chacune de ces instances diffèrent. Or, dans ce dossier, la prise de décision fait intervenir Commission européenne et Etats-membres : la question est donc de savoir qui aura le dernier mot.

André Cicolella, porte-parole du Réseau Environnement Santé (RES), a publié un avis scientifique sur l’évaluation par l’Afssa du Bisphénol A, une molécule utilisée dans les biberons. Inf’OGM a souhaité publier ce texte car il montre pourquoi l’Afssa, en tant qu’instance d’évaluation, ne peut garantir l’innocuité sanitaire. C’est donc la méthodologie entière de l’Afssa qui doit être réformée et notamment son incapacité à prendre en compte des études qui contredisent ses conclusions.

La récente actualité des PGM tourne en partie autour du travail de l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (AESA) (suite aux conclusions du Conseil « environnement » du 4 décembre 2008, cf. Inf’OGM n°96, UE - Evolution de l’encadrement des OGM : débat entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Marco Contiero). Au centre de l’évaluation des PGM avant autorisation, son rôle théorique est de donner un avis scientifique sur les dossiers présentés. Mais ce travail n’échappe pas à la controverse qui anime le dossier des PGM. Nouvelle procédure d’évaluation, nouvelles études, relation avec les États membres : points de vue croisés sur cette clef de voûte du dossier PGM.

Comme rarement, les deux derniers mois ont apporté énormément d’eau au débat sur les plantes transgéniques. Que ce soit pour la santé ou l’environnement, des études et des faits viennent corroborer ce que les militants affirment depuis plus de dix ans : la transgénèse présente des risques et sa diffusion dans l’espace social n’est pas maîtrisée.

L’Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles pour le développement (IAASTD, de l’anglais International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development) est, à l’instar du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un travail intergouvernemental, interdisciplinaire et polyphonique (des ONG, des entreprises, des Etats et des instituts de recherche, en tout 55 personnes membres du bureau de l’IAASTD). C’est d’ailleurs l’ancien président du GIEC, Robert Watson, qui a piloté le processus de l’IAASTD. Les participants ont produit cinq évaluations régionales, et un rapport de synthèse de plus de 110 pages. Approuvé par 59 gouvernements à Johannesburg, le 12 avril 2008, cette recherche qui a mobilisé plus de 400 experts internationaux sur trois ans, vise à évaluer « la pertinence, la qualité et l’efficacité des connaissances, sciences et technologies agricoles (CSTA) ainsi que l’efficacité des politiques du secteur public et privé, tout comme les accords institutionnels relatifs à ces CSTA » et de définir les voies que devrait suivre la recherche agronomique pour relever le défi alimentaire des prochaines décennies. Cet article fait le point sur ce rapport, notamment sur la partie concernant les plantes génétiquement modifiées.