Inf'OGM le journal est un trimestriel de 20 pages qui vous informe sur l'actualité des OGM et des semences de façon critique et contextualisée.

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Édito - Quand la transparence avance, le politique recule ?

Que d’évènements en lien avec la transparence sur OGM et herbicides ces derniers temps !
Aux États-Unis, la justice a obligé Monsanto à rendre publics des documents internes. Les fameux « Monsanto Papers » montrent que l’entreprise avait des alertes internes sur la potentielle toxicité de son produit phare, le glyphosate… En Europe, la Commission européenne attend d’un comité de scientifiques qu’elle a nommé qu’il se positionne sur le statut des produits issus des nouvelles techniques de modification (...)

Dossier - 20 ans de mobilisations citoyennes

1997 : un fauchage d’une parcelle de colza transgénique marque le début de vingt ans de fauchage. Les Faucheurs ont surpris, dérangé par leurs actions à visage découvert. Mais leur pratique a été comprise par une large frange des opposants.

Le Réseau Semences Paysannes (RSP) a publié un court métrage (réalisé par l’association de production de documentaires La Troisième porte à Gauche) pour informer les consommateurs de l’arrivée imminente de « nouveaux OGM ». Le RSP dénonce aussi la volonté des entreprises agro-chimiques et de certains responsables politiques de passer en force. Comment ? Tout simplement en refusant que ces « nouveaux OGM » soient considérés comme des OGM, et donc soumis à la législation européenne sur les OGM qui impose un étiquetage et une évaluation a minima. Les entreprises connaissent l’opinion publique toujours défavorable aux manipulations génétiques et ne veulent donc pas que les projecteurs gâchent leur profit. Dans cette bataille, le Haut conseil sur les biotechnologies (HCB) a été au cœur d’une polémique. Ce film retrace cet épisode et explique pourquoi les organisations paysannes et de la société civile ont démissionné de cette instance qu’elles considèrent aux mains de scientifiques souvent proches de l’industrie.

« Faire émerger de l’inefficace excès d’informations ce que tout citoyen devrait connaître absolument » : telle est l’ambition de Pierre Rabhi et Juliette Duquesne. Ils ont réalisé ces « carnets d’alerte » pour secouer le lecteur sur des questions cruciales et d’une extrême gravité : la faim dans le monde, les semences et les OGM, la place de la finance, l’utilité ou non de la croissance…
Ce tour d’horizon rapide, et cependant actualisé (il met en scène les « nouveaux OGM » dans la dernière partie) fait appel aux témoignages de nombreux acteurs, tant du côté des pro OGM que des antis. Réseau semences paysannes, Confédération paysanne, Crii-Gen… ; chercheurs, juristes, et même journaliste, comme notre collègue Éric Meunier : belle brochette d’interviews pour, au final, défendre une agriculture biologique, donc sans OGM.
Les solutions préconisées ? Changer la loi sur les semences, pour permettre d’échanger et de vendre des semences plus librement ; interdire les brevets sur le vivant ; et promouvoir les semences paysannes… sont quelques-unes d’entre elles. Et il y a urgence, car, comme le répète Pierre Rabhi, « ce que nous faisons à la nature, nous le faisons à nous-mêmes. Car (…) nous sommes la nature ».

Le 27 mars, plus de 200 organisations de la société civile ont adressé une lettre ouverte à l’attention de la Commission européenne pour demander le rejet de la fusion imminente des plus grandes entreprises mondiales de l’agrochimie et des semences.

Les textes de l’Union européenne (UE) encadrant les OGM sont complexes et n’incitent guère les citoyens européens à leur lecture… Pourtant, ces derniers sont majoritairement opposés aux OGM et donc désireux de savoir quels OGM sont autorisés, en attente de renouvellement d’autorisation, pour quelle(s) finalité(s) ils sont autorisés, et quelles utilisations en sont faites in fine.

Pour certains, les modifications obtenues par les nouvelles techniques de modification génétique sont non détectables, non traçables... Mais la littérature scientifique ne confirme pas cette affirmation. Alors que manque-t-il ? Que la Commission européenne finance un projet de recherche européen visant à établir les protocoles d’analyse, comme pour les OGM transgéniques.

L’association Grain a publié en 2016 de nouvelles données sur près de 500 cas d’accaparement des terres dans le monde entier. Cet accaparement est le fait de puissances financières (publiques ou privées), souvent les mêmes qui poussent le développement des OGM. En accord avec Grain, Inf’OGM publie une synthèse de ce texte [1].