Inf'OGM le journal est un trimestriel de 28 pages qui vous informe sur l'actualité des OGM et des semences de façon critique et contextualisée.
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Édito - Une information pour que la société civile décide
Le 23 mars, à Paris, Inf’OGM tiendra son Assemblée Générale à laquelle vous êtes tous les bienvenus. Comme pour toute association, c’est un moment fort : un temps d’échange et de rencontre mais aussi l’occasion de faire le bilan et de se remettre en question... afin de continuer à revendiquer un autre aspect de notre structure.
Car au-delà de notre mission d’information, Inf’OGM, c’est aussi « un laboratoire social » : égalité, transversalité, décisions à l’unanimité (ou au consensus), absence de (...)
Dossier : Biopiraterie, comment s’en sortir ?
Décembre 2016, Cancun (Mexique). Lors de la COP13 (p.17), cinq « prix du Capitaine Crochet (Captain Hook Award) » ont été remis à des lauréats qui s’en seraient bien passés. Il s’agissait de dénoncer la biopiraterie, vol de savoirs et de ressources de populations autochtones, par des entreprises, gouvernements, projets internationaux... Parmi ces lauréats, l’entreprise française de cosmétiques Clarins, mais aussi le projet international DivSeek, banque informatique de gènes, ou encore l’entreprise Coca-Cola pour son usage de la stevia dans le Coca-Cola Life...
Ce dossier remonte aux origines de la biopiraterie et relate plusieurs cas, anciens ou récents, notamment sur les gènes natifs. Un juriste et l’entreprise Aïny nous proposent une esquisse d’un commerce équitable sans biopiraterie.
Mais finalement, à qui appartiennent les ressources ? Aux États, aux entreprises, à l’humanité ? Légalement, aux États et aux communautés autochtones depuis 1992. Mais éthiquement ? Les éléments de ce dossier permettront à chaque lecteur d’avoir sa propre opinion.
Presque dix ans après la signature de la CDB, P.W. Johnson revient sur le phénomène de la biopiraterie [1] en proposant un nouvel éclairage de cette notion et de celle de biocommerce éthique. Analysant les enjeux de la biopiraterie et les textes juridiques pertinents, P.W. Johnson montre comment la lenteur des États pour traduire les principes de la CDB dans leurs législations nationales a laissé aux entreprises une latitude pour les interpréter et mettre en place des partenariats avec les communautés autochtones. Mais il montre que les relations entre les entreprises et les producteurs et communautés locales sont plus ou moins étroites et horizontales selon leur taille. P.W. Johnson propose aussi une évaluation de la pertinence des labels et des systèmes de garantie pour garantir le respect de ces nouveaux principes et des pistes pour élaborer des modèles de préservation et de partage des savoirs liés au vivant.