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Un nouveau journal spécialisé tout public

Il y a plus de 16 ans, informer sur les OGM s’est révélé être une nécessité. Depuis le « 4 pages » noir et blanc, rempli uniquement de micro-brèves… quel chemin ! Peu à peu, nous avons évolué vers des enquêtes et des articles approfondis et originaux. Nos informations contextualisées et référencées sont reconnues comme fiables, tant chez les militant-e-s que chez les élu-e-s, les responsables techniques, les journalistes... Mais nous avons toujours eu du mal à réellement aborder ces questions complexes pour (...)

Dossier : Des nouveaux OGM au menu

« Édition de gène », NBT pour « New Breeding Techniques », Crispr/Cas9 ou mutagénèse dirigée… mais que sont ces nouvelles techniques ?
Ces nouvelles techniques de sélection - traduction littérale de NBT - sont en réalité des outils de laboratoire pour modifier génétiquement des plantes, des animaux ou des embryons humains. Il s’agit d’intervenir de façon non naturelle, en laboratoire, sur l’ADN de ces organismes vivants pour leur conférer de nouvelles propriétés. En cela, elles répondent notamment à la définition européenne d’un OGM. 
Certes l’industrie, on le verra au cours de ce dossier, espère passer sous silence le caractère « OGM » des produits modifiés avec l’une ou l’autre de ces nombreuses techniques de peur de devoir en évaluer les risques et les étiqueter. Les défenseurs de ces modifications génétiques parlent pourtant de « précisions », de « rapidité »… Quelle maîtrise en avons-nous vraiment ? Qu’en pensent les agriculteurs biologiques ?
Et à qui profitent ces innovations ? Ces techniques ouvrent en effet la boîte de Pandore des brevets sur le vivant et permettent de privatiser d’importantes ressources génétiques.
Enfin, ces techniques, extrêmement puissantes, se répandent sur la planète à une vitesse fulgurante, rendant la discussion éthique problématique, faute de temps.

Le groupe « Sciences en questions » de l’Inra organise des conférences débat qui interrogent la Science « en train de se faire  », et les retranscrit en petits manuels. Celui présenté ici est la synthèse de deux conférences de la docteure en droit Marie-Angèle Hermitte, du CNRS, en avril 2013 (Versailles et Clermont-Ferrand), bien heureusement actualisée jusqu’à février 2016 (loi biodiversité et possible rachat de Syngenta par ChemChina).
Marie-Angèle Hermitte retrace l’histoire de la brevetabilité du vivant, avec une analyse comparée entre les États-Unis et la France, qui recoupe partiellement, du moins dans les années 60-80, le clivage entre les pro-brevets et les pro-Certificat d’obtention végétale (COV). Sa lecture, que nous caricaturons un peu ici, est la suivante : les brevets et les COV reposent sur deux visions culturelles différentes. D’un côté, les pro-COV sont issus d’une vision héritée des paysans et agronomes, avec des pratiques de terrain ; de l’autre, les pro-brevets, avec une vision de la génétique comme des pièces d’un Meccano, sont issus de l’industrie chimique et des laboratoires.
Mais rapidement, les brevets l’emportent, aidés considérablement par la mise en place de l’Office européen des brevets (1973), avec « son propre système juridictionnel indépendant des États membres  », ce qui prouve, aux yeux de l’auteur, que « les responsables politiques se sont dessaisis de leurs prérogatives à son profit ». Et c’est là l’une des constatations principales de cet ouvrage : dans ce dossier des brevets sur le vivant, le politique a souvent été absent (complexité du dossier), voire impuissant, car arrivant « après la bataille ». A lire absolument.

Quand, en 2003, au Larzac-Solidarités qui rassembla près de 300 000 personnes, lors d’une conférence organisée par Inf’OGM, un homme suggère : « et si les citoyens allaient faucher les champs d’OGM », personne n’envisage alors l’ampleur que prendra ce mouvement.

La papaye est l’un des premiers fruits génétiquement modifiés à avoir été autorisé à la commercialisation. Développée dans l’état de Hawaii (États-Unis) pour résister à un virus, elle a été cultivée dès 1998 et représente aujourd’hui plus de 90% de la production de l’archipel. Entre expansion et contamination, où en est-on une vingtaine d’années plus tard ?

Diminution de la biodiversité cultivée, absence de goût des variétés commerciales, refus du monopole des semenciers et restrictions légales dans les échanges : voilà quelques-unes des raisons qui poussent de plus en plus de jardiniers à produire eux-mêmes leurs semences. Détail des enjeux et premiers pas pour agir.

Le dossier des OGM se retrouve dans de nombreux sujets connexes qu’Inf’OGM éclairera dans sa rubrique « ouverture ». Pour ce premier numéro, Inf’OGM a interviewé Yannick Jadot, eurodéputé vert, sur l’accord transatlantique (TTIP / Tafta).

RIR, et non pas rires, encore que ces rencontres très sérieuses se soient déroulées dans la bonne humeur. Alors en fait « RIR OGM » pour Rencontres Internationales des Résistances aux OGM. Les RIR OGM, premier événement du genre se déroulant sur le sol africain, ont été initiées par le Collectif Citoyen pour l’Agro-écologie en partenariat avec Ingalañ, une association bretonne qui, depuis 2004, fait la promotion d’un commerce équitable local et international exigeant, et Napam Béogo. Il s’est tenu à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, du 22 au 24 avril. Jacques Dandelot, administrateur d’Inf’OGM et Faucheur volontaire, y était.