Inf'OGM le journal est un trimestriel de 20 pages qui vous informe sur l'actualité des OGM et des semences de façon critique et contextualisée.

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Les entreprises sortent leurs armes sur le dossier des Plantes Génétiquement Modifiées (PGM). Ce dossier, qui en France a pu paraître calme depuis l’adoption du moratoire en janvier 2008, est aujourd’hui l’objet d’une offensive assez visible des entreprises. Leurs différentes stratégies (annonces médiatiques, tentative de recrutement d’ambassadeur pro-OGM ou publication d’un rapport à charge...) annoncent une année 2012 mouvementée. Nous avons déjà abordé le calendrier législatif à venir dans le précédent numéro du journal [1]. Nous allons maintenant voir comment les entreprises s’y préparent.

Graffiti sur le mur de Montreuil
Copyleft : Christophe Noisette, L’aire de rien
Souvent, les scientifiques fabriquent des animaux transgéniques au prétexte de « soigner les hommes » (cf. notamment les chameaux, Inf’OGM n°111 et les chiens, Inf’OGM n°112). Ici, ils ont créé des chats transgéniques pour prévenir leur infection par le virus de l’immunodéficience féline (VIF), un virus de la même famille que celui du sida chez l’Homme [2]. Ce VIF est inactif chez l’homme car ce dernier est protégé par la protéine TRIMCyp. Le Pr. Poeschla de la clinique Mayo aux Etats-Unis a obtenu des chats GM exprimant cette protéine. Les cellules du système immunitaire de trois chatons GM, analysées ex vivo, se sont avérées résistantes au virus. Reste à vérifier que les chats eux-mêmes sont résistants au virus... Un des trois chats a développé plusieurs maladies pour lesquelles les chercheurs « ne peuvent exclure » que la cause soit l’insertion du transgène. Ce projet est mené depuis 2007, mais le Pr. Poeschla n’a pas répondu à Inf’OGM quant à son budget. Créer des chats GM résistants au VIF : pour quelle finalité ?

Depuis la loi de 2008 sur les OGM, était attendu un texte encadrant la définition de l’étiquetage « sans OGM ». Depuis plusieurs années, le gouvernement, à l’aide du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) (qui a déjà émis deux avis [3]), travaillait sur ce texte, objet de nombreux tiraillements. La Commission européenne n’a pas fait de remarque dans le délai imparti sur ce projet de décret. Il doit désormais passer devant le Conseil d’État, dernière étape formelle, avant d’être adopté définitivement par le gouvernement et donc publié au JO.

La collection Emergence, des éditions Pour l’émergence d’une Université du Vivant (PEUV), s’est enrichie d’une brochure consacrée à la problématique de la sélection participative, démarche novatrice en matière de création semencière, promue par le Réseau Semences Paysannes. Ce livret présente des expériences de sélection participative déjà en cours. En outre, il expose à la fois un cadre éthique indispensable au respect mutuel entre chercheurs et paysans, les composantes de la vision que les paysans ont de leur relation à la plante d’une part et avec la recherche d’autre part, et les étapes nécessaires à la consolidation de cette démarche. Ce travail est essentiellement issu des travaux d’un séminaire qui s’est déroulé en février 2011 à Angers dans le cadre du projet REPERE coordonné par la Fondation Sciences Citoyenne (FSC). L’édition de cette brochure s’inscrit dans un projet transversal entre plusieurs organisations impliquées dans la création d’une plateforme d’échanges et de recherche sur une connaissance et une utilisation respectueuse du vivant. Ce projet transversal dont le moteur est l’association PEUV fait apparaître un dénominateur commun dans l’intérêt porté aux interactions entre êtres humains et plantes. La plante se trouve au coeur d’enjeux pluriels visant une nouvelle culture de la connaissance et de l’écologie.

« Visions paysannes de la recherche dans le contexte de la sélection participative : comment co-construire et mutualiser les connaissances sur les plantes ? », éd. Peuv, coll. Emergence, 2011, 60p. , 7 euros, à commander au Réseau Semences Paysannes

Le 28 novembre 2011, le Conseil d’État a annulé le « moratoire français » qui interdisait la culture de maïs MON810 en France. Cette nouvelle est venue ébranler le monde agricole et les associations de protection de la biodiversité. Inf’OGM revient sur la décision du Conseil d’État et envisage les possibilités d’un nouveau moratoire.

Une expertise collective Inra – CNRS vient de rendre ses conclusions sur les avantages (faibles) et impacts négatifs avérés (nombreux) de l’utilisation de variétés tolérantes aux herbicides. Ce qui n’empêche pas les entreprises de continuer à en proposer de nouvelles…

La législation européenne pour les procédures d’autorisation des plantes génétiquement modifiées (PGM) vient d’être évaluée par deux cabinets de consultants. Leurs rapports ont été rendus publics en octobre 2011 par la Commission européenne. L’occasion pour Inf’OGM de faire le point, à la fois sur les deux procédures d’autorisation commerciale dans l’Union européenne ; et sur certaines propositions des acteurs du dossier (entreprises, États membres, organismes européens, associations...), pour « améliorer » ce fonctionnement.

Les techniques de biotechnologies ne sont pas les seules à avancer en laboratoire. La recherche fondamentale aussi. Cette nouvelle compréhension du vivant, toujours en mouvement, modifie souvent les modèles existants. La méthylation de l’ADN, une des nouvelles techniques de transformation du vivant, est un exemple type des avancées en science fondamentale et en biotechnologies. Inf’OGM a interrogé Vincent Colot, spécialiste de cette méthylation, sur les changements de vision du vivant que ces nouvelles connaissances peuvent impliquer.