Inf'OGM le journal est un trimestriel de 20 pages qui vous informe sur l'actualité des OGM et des semences de façon critique et contextualisée.

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Une récente publication, par une équipe chinoise [1], devrait conduire, s’il existe encore un peu de rigueur dans le monde de la biologie, à un bouleversement des conceptions traditionnelles. Certes, ce bouleversement aurait déjà dû se produire à l’occasion au moins de la découverte des prions, de l’épigénétique et bien d’autres choses encore, mais on arrive, avec le travail de Zhang et collaborateurs, à une limite que les plus conservateurs des biologistes ne sauraient éviter. Entre autre, cette équipe a montré que du matériel génétique issu du règne végétal pouvait interférer avec le fonctionnement génétique d’animaux ayant ingéré des végétaux (du riz, en l’occurrence).

Christophe Noisette, L
Graf de Miss Tic

Un appel, signé par 3422 personnes, a été lancé à l’initiative de Joël Candeau, professeur à l’Université de Nice, pour la création d’un mouvement Slow Science qui, à l’instar des mouvements Slow Food, Slow City ou Slow Travel, défendrait un ralentissement généralisé de l’activité des chercheurs et des enseignants afin de « donner du temps au temps de la science ».
L’appel commence ainsi : « Hâtons-nous de ralentir ! [...] Cessons de vouloir courir toujours plus vite pour, finalement, faire du surplace, quand ce n’est pas de la marche arrière ! [...] Nos institutions et, bien au-delà, la pression sociétale, promeuvent une culture de l’immédiateté, de l’urgence, du temps réel, des flux tendus, des projets qui se succèdent à un rythme toujours plus rapide. Tout cela se fait [...] aux dépens de nos vies - tout collègue qui n’est pas surmené, stressé, [...] passe aujourd’hui pour original, aboulique ou paresseux [...]. La Fast Science, tout comme le Fast Food, privilégie la quantité sur la qualité »
Le mouvement Slow Science dénonce une dégénérescence des métiers de chercheur et d’enseignants, mais estime qu’elle n’est pas inéluctable. Des propositions sont faites comme par exemple « préserver au moins 50% de notre temps pour cette activité de recherche  » et refuser « toute tâche qui empiéterait sur ces 50% » ; cesser « de privilégier la quantité dans les CV. Des universités étrangères donnent déjà l’exemple, en limitant à cinq le nombre de publications que peut mentionner un candidat », etc.
Cependant, cet Appel peut sembler incantatoire... Il dénonce en trame de fond un système qu’il ne mentionne pas et les causes de cette Fast Science ne sont pas évoquées en profondeur... Ni ce qui différencierait bonne et mauvaise slow science, et quel rôle les citoyens pourraient avoir.
Que va-t-il se passer ? Les signataires ont décidé, en respect avec l’esprit du texte, de ne pas se précipiter. Une réunion sera organisée pour voir comment avancer à partir des commentaires très riches adossés à l’Appel.

Au cœur de l’été, la publication de cinq décrets a fait beaucoup de bruit dans le monde des associations de protection de la nature et de l’environnement (APNE) (1). Ces textes conditionnent la possibilité pour ces associations de participer au débat au sein d’instances consultatives, en précisant les conditions d’obtention de l’agrément et les critères de représentativité. Pour comprendre cette réforme et en démêler les avancées et limite, Inf’OGM a interrogé deux associations, France Nature Environnement (FNE) ET Générations Futures, d’abord séparément, puis les a fait réagir sur chacune de leurs réponses respectives.

Plusieurs évènements font rebondir le dossier des OGM, à Bruxelles comme dans les États membres : miel contenant du pollen transgénique, avec son corollaire d’éventuelle interdiction d’importation et donc de pressions des pays lésés ; discussions techniques pour préparer le terrain à la prochaine génération de PGM ; épreuve de force entre États membres et Commission européenne (CE) sur le moratoire, avec le retour du Parlement européen sur ce dossier.Une synthèse s’impose.

Interdiction de commercialisation du miel contenant du pollen de maïs GM, rachat par Monsanto de la société Beelogics, débat au HCB sur la coexistence, difficile notamment du fait des abeilles : trois éléments récents mettent à la une de l’actualité les liens entre OGM et apiculture.

La loi française sur les OGM prévoyait l’adoption de plusieurs textes réglementaires, nécessaires pour préciser de nombreux points et rendre applicable la loi. Parmi eux, figurait celui concernant l’utilisation des OGM en milieu confiné, adopté finalement le 23 septembre 2011. L’occasion de revenir sur ces OGM moins connus.

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, qu’il aurait greffée à son épouse défigurée par brûlure dans un accident de voiture, si celle-ci ne s’était pas ensuite défenestrée. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau résistante aux balles et véritable cuirasse contre toute agression. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offrent les biotechnologies : cette peau provient de porcs génétiquement modifiés.
Après des années de mise au point en secret, Robert, alias Antonio Banderas, va expérimenter sa peau résistante à tout sur Vera, son cobaye (Elena Anaya) qu’il tient enfermée sous sa garde et celle de sa complice Marilla (Marisa Paredes). Almodovar aime les histoires compliquées, à tiroirs, avec des personnages qui changent d’identités comme de peau ou de sexe. En dire plus reviendrait à déflorer un scénario tarabiscoté, mais diablement efficace (à mon goût).
Quant à la réalité, elle rattrape parfois la fiction puisqu’Inf’OGM signalait dès septembre 2000 que des porcs génétiquement modifiés étaient créés en vue de xénogreffes sur l’homme. Mais nous signalions également que « l’ADN du porc contient un rétrovirus proche de l’HIV qui, bien qu’inoffensif pour le porc, pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les hommes ».