Inf'OGM le journal est un trimestriel de 20 pages qui vous informe sur l'actualité des OGM et des semences de façon critique et contextualisée.

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Autorisé en 1997 en Chine, le coton Bt génétiquement modifié pour tuer les ravageurs de la famille des lépidoptères (Helicoverpa armigera et Pectinophora gossypiella, principalement) représente près de 70% des surfaces nationales de coton. Dans certaines provinces - Hebei, Henan ou la Vallée du fleuve Yangtsé (VFY)-, le taux d’adoption dépasse les 90%. On peut donc parler d’une adoption rapide et massive. La littérature scientifique et l’industrie mettent souvent en avant l’efficacité de ce coton Bt pour réduire l’utilisation des pesticides et procurer un gain de rendement, comme explication à cet engouement. Cependant il a été « rapporté un faible impact du coton Bt en termes de réduction du nombre de traitements chimiques et de gain de rentabilité. [...] Il y aurait ainsi un paradoxe, jamais signalé, d’une large adoption du coton Bt dans la VFY en dépit de faibles avantages spécifiques » [1].

Depuis le début de l’année 2010, les occasions pour les Etats membres et les régions pour manifester leur opposition aux plantes génétiquement modifiées (PGM) ont été très nombreuses. Cette opposition s’accentue, notamment à l’occasion de la proposition de la Commission européenne de permettre aux Etats membres d’interdire des OGM déjà autorisés au niveau européen. Petit tour des récentes mesures anti-OGM en Europe.

Le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a fêté en grande pompe sa première année d’existence le 17 juin 2010. Instauré par la loi sur les OGM du 25 juin 2008, le HCB réunit des experts qui doivent fournir au gouvernement français des avis sur les OGM. Composé de deux comités, le Comité Scientifique (CS) et le Comité Ethique, Economique et Social (CEES), le HCB devait prouver qu’il était capable de fonctionner en dépassant les postures des uns et des autres et que son travail ne tournait pas à l’affrontement idéologique : pari gagné, selon le ministre de l’Ecologie, qui voit dans ce comité « un nouveau modèle de démocratie » et « une agence des enjeux du XXIe siècle ».

Interview de Bénédicte Bonzi, collectif 13/84 sans OGM

La Commission européenne (CE) propose aux Etats membres de leur fournir les outils nécessaires pour décider d’interdire nationalement la culture d’une plante génétiquement modifiée (PGM). Cette proposition, dont le contenu a été rendu public début juin, est perçue différemment selon les acteurs impliqués dans le débat. Pour une entreprise comme Dupont, il s’agit d’un grand pas en avant. A l’inverse, certains considèrent qu’il s’agit d’un jeu de dupes que la Commission propose pour alléger son travail sur le dossier des PGM et accélérer les autorisations européennes. Pour d’autres, il s’agit d’une proposition qui pourrait être discutée mais après que la Commission ait préalablement répondu à certaines questions. Et nombreux sont ceux qui se retrouvent justement sur les réponses à obtenir de la Commission avant même de se prononcer sur sa proposition. Dans tous les cas, les discussions s’annoncent vives. Tour d’horizon des réactions.

Le dossier OGM et biotechnologies ouvert depuis plus de dix ans présente une particularité notable : pour la première fois, en France et en Europe, une forte médiatisation a accompagné la mise en application d’une nouvelle technologie et a permis d’en éviter sa généralisation. Cela n’a pas été le cas aux Etats-Unis, pas plus qu’en France sur le nucléaire civil et militaire ou sur la téléphonie mobile. Cette médiatisation, notamment due aux actions militantes, a ralenti et, pour le moment, presque arrêté la culture des PGM. Nous allons voir qu’il y a eu d’autres conséquences positives mais qu’il reste encore beaucoup à faire.