Inf’OGM vous informe : 20 ans déjà

En juin 1999, le Journal Officiel annonçait la création d’Inf’OGM. Objectif de cette nouvelle association : produire de l’information en français sur l’actualité des OGM en France, en Europe et dans le monde. Produire une information pour permettre à chacun de se forger une opinion sur les OGM, un sujet alors au centre de nombreuses attentions.

Les premières importations arrivaient dans les ports, une conférence de citoyens avait eu lieu un an auparavant en France, des actions non violentes d’organisations de la société civile ponctuaient l’actualité médiatique, et les douces promesses des entreprises inondaient les citoyens : les OGM sont sans risque, ils résoudront la faim dans le monde, et les évaluer et les étiqueter coulera l’économie et la recherche agricoles européennes… Si la société civile réclamait un débat public, elle avait aussi besoin d’informations : Inf’OGM, « veille citoyenne », était donc créée.

Dix ans plus tard, Inf’OGM organise un colloque à l’Assemblée nationale avec une quinzaine d’organisations oeuvrant à l’information dans les domaines techno-scientifiques pour prendre conscience de ce rôle de veille et envisager des mutualisations.

2019 : point de colloque cette fois, ni de grande fête, mais une collecte de témoignages d’acteurs et de personnes, liées à l’association, qui débutent avec ce numéro. Un anniversaire plus modeste donc, car les ressources disponibles ont stagné, alors que le débat s’est complexifié...

D’autres témoignages seront recueillis jusqu’en 2020 pour alimenter notre réflexion sur ce que fut, ce qu’est et ce que sera Inf’OGM. En attendant le fruit de cette réflexion, bonne lecture à toutes et à tous.

Je me suis engagée dans le combat contre les OGM en 2007. Avant cela, je n’en pensais pas du bien, mais je ne savais pas vraiment quoi faire. Je me contentais d’être admirative du mouvement des Faucheurs volontaires, de suivre les sorties médiatiques de José Bové en pleine campagne présidentielle. Puis, après m’être installée dans le Vaucluse, j’ai eu le déclic !

Militer sur le terrain, c’est souvent s’informer en amont pour mieux informer le grand public en aval. Témoignage d’une Faucheuse volontaire.

Le 14 mai 2019, Inf’OGM organisait son Assemblée Générale. Sa vingtième Assemblée Générale ! Témoignage fort de l’intérêt suscité, l’association recevait une trentaine de personnes de presque autant d’organisations investies dans le débat sur les OGM, commencé pour nous en 1999.

L’Appel de Poitiers s’est mobilisé contre les colzas et tournesols génétiquement modifiés, dont les fameuses variétés rendues tolérantes aux herbicides. Une mobilisation marquée en 2018 par l’arrêt de la Cour de justice de l’UE sur les OGM obtenus par mutagénèse.

L’histoire d’Inf’OGM fut et est toujours celle de la production d’une information sur les OGM et les semences. Mais, au fil des années, Inf’OGM s’est également dotée d’une mission d’explication et d’éducation à destination des plus néophytes. Un travail mené en permanence avec l’idée que chacune et chacun a le droit à la parole dans ce débat de société.

Inf’OGM, c’est avant tout de l’information : sur les OGM, les biotechnologies au sens plus large, et aussi sur les semences. Mais ce sont aussi de nombreux échanges avec nos partenaires, français ou étrangers, des volontés de rapprochement, et d’aides à la création d’autres veilles de ce type dans le monde. Quelques exemples choisis.

La Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme (FPH) est une fondation de droit suisse engagée dès le début des années 90 dans l’appui à l’émergence d’une société écologique. Dans ce cadre, la démocratie technique constitue l’un de ses soucis majeurs, notamment dans le domaine agricole. D’où son intérêt pour les OGM.

Participer à la fondation d’une veille citoyenne et revenir dessus vingt années plus tard ! L’occasion de faire un constat en forme de question : le projet initial d’informer, de débattre pour décider en raison et agir pour un monde respectueux du bien vivre ensemble sur cette planète est-il encore possible dans ce temps manifeste d’effondrement de notre système-monde ?

Avant même la création d’Inf’OGM en juin 1999, plusieurs acteurs de la société civile, dont José Bové, étaient impliqués dans un des programmes de la Fph autour de l’agriculture [1]. Ayant identifié un besoin criant d’informations autour du nouveau thème des OGM, quelques réunions plus tard, ils montaient Inf’OGM. José Bové témoigne du chemin parcouru depuis lors.

Militant de la première heure, et pas seulement sur les OGM, Guy Kastler a accompagné Inf’OGM depuis ses débuts, au nom de la Confédération paysanne, de Nature et Progrès, mais aussi du Réseau semences paysannes ainsi qu’en tant qu’administrateur d’Inf’OGM sur un mandat. Jean-Luc Juthier, syndicaliste comme lui à la Conf’, a rejoint le conseil d’administration d’Inf’OGM en 2018. Tous deux témoignent des apports d’Inf’OGM.