Réalisée par le groupe « Hawk and Owl », une étude révèle que les cultures transgéniques pourraient avoir de sérieux impacts sur les oiseaux présents sur les terres cultivées. Par exemple, l’introduction de plantes tolérantes aux herbicides augmente les pressions imposées aux espèces volatiles comme les alouettes, linottes… R. Clarke, P. Combridge et N. Middleton ont réuni et analysés des données portant sur les conditions de survie lors de l’hiver de certains oiseaux dans les comtés du Cambridgeshire, Hampshire ou Norfolk nord. De nombreux oiseaux survivent en hiver grâce à un stockage de graines. Or, « le développement des herbicides, la densité croissante des cultures modernes ainsi que les pratiques d’ensemencement de céréales à l’automne plutôt qu’au printemps, provoquent une décroissance des quantités de graines disponibles. Les cultures transgéniques vont donc accroître ces menaces sur cette quantité de graines », explique R. Clarke.
Les journaux américains Science et anglais Nature, références en matière de publication scientifique, sont actuellement sous le feu de vives critiques. Trente-deux personnalités, dont l’ancien éditeur du New England Journal of Medicine, ont signé une lettre dénonçant l’absence de précision concernant les relations entre les travaux des chercheurs et d’éventuels intérêts financiers. Ils souhaitent que les commentaires et éditoriaux qui permettent aux scientifiques d’exprimer leur point de vue soient l’occasion de telles clarification. Selon le Center for Science in the Public Interest, un chercheur du Danforth Plant Sciences Center aurait publié un éditorial dans Science dans lequel il défendait les semences génétiquement modifiées. Or le Danforth Center est soutenu par Monsanto. De même, un contributeur de l’édition Nature Neuroscience, chargé de commenter différents traitements pour des troubles mentaux, s’est révélé détenir un brevet sur l’une des molécules en jeu. Science et Nature ont toutes deux promis de modifier leurs politiques éditoriales.
Une déficience en lactoferrine humaine du lait en poudre pour bébés par rapport au lait maternel explique une santé plus fragile des enfants non allaités au sein de la mère. Afin de pallier cette déficience, S. Nandi, du service de physiologie appliquée de l’Université de Sacramento, propose de compléter le lait en poudre avec du riz génétiquement modifié exprimant la protéine humaine. Des cellules de riz ont été transformées avec une construction génétique exprimant la protéine synthétique HLF, associée au promoteur d’expression Glutenine 1 du riz. Les taux d’expression obtenus représente 0,5% du poids du grain de riz sans cosse. Les chercheurs indiquent que le taux d’expression de la protéine est stable sur 4 générations, les propriétés biochimiques et physiques sont en partie identiques à la protéine humaine.
Le Ministère de l’Agriculture et des Forêts (MAF) a annoncé la fin d’essais avec un maïs transgénique contenant du matériel génétique non autorisé dans le pays (le maïs Bt11, c’est à dire producteur d’insecticide Bt et tolérant aux herbicides). Cette interdiction fait suite à des analyses effectuées au Japon sur un produit alimentaire ayant révélé la présence de maïs transgénique en provenance de Nouvelle-Zélande, à un taux inférieur à 0,1%. Cherchant l’origine de la contamination, le MAF a analysé les cultures environnantes des essais en champs dans un rayon de 300 mètres et la filière de traitement du maïs postérieure à la récolte. Cette étude a confirmé la présence de maïs Bt11 dans 3 essais en champs sur quatre, alors que les cultures alentours étaient exemptes d’OGM. Par ailleurs, la probabilité de contamination lors du traitement du maïs semble très faible. La contamination proviendrait donc de l’ensemencement. Le MAF travaille aujourd’hui avec les entreprises impliquées dans le traitement de ce maïs afin d’identifier des problèmes de contamination potentielle. Par mesure de précaution, toutes les graines issues des récoltes d’origine de ce maïs devront être détruites pour en éviter toute culture. Le MAF se concentre également sur l’amélioration des contrôles effectués à l’importation sur tout matériel vivant agricole.
Des résultats suggèrent qu’une bactérie génétiquement modifié pour secréter la protéine soluble CD4 (protéine naturellement présente à la surface de certaines cellules immunitaires, utilisée par le virus du VIH pour pénétrer dans la cellule) empêcherait l’entrée du VIH dans l’organisme. La bactérie choisie, Lactobacillus jenseniii est une bactérie qui peuple naturellement la flore vaginale. L’idée est donc de leurrer le virus en lui présentant de nombreuses cibles inutilisables. Les chercheurs envisagent la possibilité de faire exprimer par cette bactérie aussi bien des anticorps dirigés contre un virus, que des protéines ayant une activité viricide. Des tablettes lyophilisées de la bactérie, pouvant être stockées un an sans réfrigération, sont déjà prêtes. Mais cette stratégie s’avérerait efficace sur une seule voie d’infection du VIH.
Alors que l’Australie et l’Espagne s’apprêtent à lâcher des virus génétiquement modifiés (VGM) dans l’environnement pour contrôler les populations de lapins sauvages, la communauté scientifique se demande si elle a la capacité de réguler correctement des populations d’animaux. L’Australie veut éradiquer les lapins, tandis que l’Espagne cherche à les protéger.
Ainsi, des chercheurs australiens du Centre de Contrôles des Animaux Nuisibles (Pest animal control) ont mis au point un virus génétiquement modifié, dérivé de la myxomatose, en lui insérant un gène capable de provoquer une destruction des cellules reproductives fécondées et donc de stériliser l’animal. Des tests vont être menés sur le terrain durant les deux prochaines années. En Espagne, des chercheurs ont développé un virus génétiquement modifié chargé de vacciner les lapins sauvages contre la myxomatose et l’ont déjà testé sur une île au large de l’Espagne. Reste à obtenir l’autorisation de l’Agence européenne d’évaluation des médicaments. Ce VGM auquel on a ôté sa capacité d’infection, a reçu un ou plusieurs gènes d’intérêt : son rôle consiste seulement à transporter des gènes dans un organisme. En effet, le virus a pour capacité naturelle d’introduire son patrimoine génétique au sein des cellules dans lesquelles il pénètre. Il se sert ensuite de son hôte pour se multiplier puis « contaminer » d’autres cellules.
Mais cette méthode soulève de nombreuses questions. En premier lieu, on sait que les virus voyagent de manière très rapide et incontrôlée, ils peuvent se transmettre de l’animal à l’homme et affecter les populations animales d’autres pays que ceux pour lesquels ils ont été conçus. En second lieu, du fait de leur grande capacité à muter, il est difficile de maîtriser la stabilité des informations génétiques que les virus transmettent. Or il est probable qu’un VGM mutant puisse atteindre une autre espèce que celle initialement visée... Comme l’explique J.M. Heard, directeur d’unité à l’institut Pasteur, « le génome d’un virus n’est pas stable, et quand un virus se réplique, c’est par millions. Lorsque les multitudes de copies d’un virus sortent d’une cellule précédemment infectée, les chances qu’au moins un des exemplaires soit différent de l’original sont proches de 100% ». Troisièmement, les chercheurs ne maîtrisent pas totalement le comportement des virus une fois lâchés dans la nature : « Si on sait à quoi ressemble le virus au moment où il touche sa cible, personne ne sait à quoi il ressemblera une fois en libre circulation. Et ce n’est pas parce qu’il fonctionne très bien dans un laboratoire qu’il fonctionnera à l’identique dans la nature », souligne J.L. Darlix, directeur d’unité à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. Il est donc possible que « la durée de vie [d’un VGM] soit très courte. Si on se réfère au cas des VGM expérimentaux créés afin de soigner les malades du sida, on se rend compte qu’ils ne sont pas suffisamment efficaces parce que le virus sauvage (VIH) finit toujours par prendre le dessus », précise J.L. Darlix. J.M. Heard rappelle « qu’il existe des méthodes plus simples et plus sûres pour contrôler les populations animales ».