HUITRES - Les huîtres triploïdes (ou « Quatre saisons »), créées par l’IFREMER à partir de l’hybridation d’huîtres naturelles avec une espèce tétraploïde, uniquement obtenue par voie chimique ou génétique en laboratoire, croissent plus vite. Bien que non strictement OGM, elles posent le problème de l’étiquetage et de l’information au consommateur. Non encore commercialisées, leur mise sur le marché pourrait relever de la réglementation sur les « nouveaux aliments ». Mais, pour la Commission Européenne ou la direction générale de l’alimentation, leur triploïdie n’a pas à être mentionnée. Des discussions sont pourtant en cours avec les professionnels. Que se passerait-il en cas de dissémination accidentelle d’une grande quantité de ces tétraploïdes dans le milieu marin. Le professeur Chevassus écarte ce risque dans un rapport de l’AFSSA au Ministère de l’Agriculture : « Même en poussant les hypothèses au maximum, on n’obtient qu’un nombre insignifiant de croisements viables ». Une autre objection est l’aspect « privatisation du vivant », car, avec une telle huître, les oetériculteurs devront payer pour acheter un naissain qu’ils ont toujours eu naturellement en le captant dans l’eau.
Le journal Libération a demandé aux rédacteurs en chef de six titres majeurs de la presse médicale et scientifique s’ils publieraient le premier clone humain. “Aucun n’a décidé de faire le seul acte de résistance en son pouvoir : refuser, par principe, son imprimatur au premier clone humain”. Tous envisagent que le clonage puisse, un jour, dans certains cas, résoudre un problème de stérilité totale. Le rédacteur le plus réservé est celui de Science ; le moins hésitant, celui du Lancet. Dans un éditorial publié le 9 janvier 1999, The Lancet estimait qu’ ”après tout, génétiquement, il n’y a pas de différence entre un vrai jumeau et un clone (vrai jumeau décalé dans le temps)” et concluait : “Rappelons-nous qu’un être humain, quel que soit son mode de conception, reste un être humain”.
La Commission européenne a publié le 9 octobre un rapport sur les résultats de recherches dans le domaine de la sécurité biologique qu’elle a financées au cours des quinze dernières années, avec un budget de 70 millions d’euros (460 millions de FRF). Les projets de recherche figurant dans le rapport couvrent les plantes, les parasites, le contrôle biologique, la bioremédiation appliquée à l’alimentation, les poissons et les vaccins. Ce rapport précise que la recherche menée sur les plantes génétiquement modifiées et les produits dérivés, n’a pas mis en évidence de risques nouveaux pour la santé humaine ou pour l’environnement, par rapport aux incertitudes habituellement associées aux techniques conventionnelles de sélection végétale. La Commission souligne également que s’il existe des effets imprévus sur l’environnement, aucun ne s’est encore manifesté et les systèmes de surveillance existants devraient permettre de les détecter rapidement.
Génoplante, organisme français d’analyse des génomes végétaux, créé en février 1999 par la recherche publique et des sociétés privées (Aventis CropScience, Biogemma, Bioplante), se dote d’une structure spécifique, sous forme de Société à Actions Simplifiées, pour gérer la propriété industrielle et la valoriser : “Génoplante Valor”. Cette nouvelle organisation vise à améliorer l’équilibre souhaité entre le libre accès aux connaissances fondamentales (diffusion publique des résultats de Génoplante sur les plantes modèles) et la valorisation, via des licences exclusives de 3 à 5 ans, des travaux appliqués sur les espèces cultivées. Elle permet d’autre part un portage commun des brevets générés par les programmes.
Selon le rapport d’activité de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) pour 2000, 42 dossiers de demande d’autorisation d’essais OGM ont été examinés l’an dernier par la Commission, contre 84 en 1999. Ce sont les demandes d’essais de plantes transgéniques qui sont en chute libre (33 en 2000 contre 60 en 1999 et plus de 120 en 1997), tandis que les demandes portant sur des thérapies géniques sont stables. Pour 2001, les dossiers concernant les plantes OGM sont au nombre de 23, chiffre qui ne devrait pas bouger d’ici la fin de l’année. Sur les 42 dossiers traités en 2000, la CGB a rendu 41 avis favorables. 80% des demandes d’essais portaient sur trois plantes : maïs, betterave et colza. La Commission a également donné un avis favorable à deux demandes d’autorisation de mise sur le marché, concernant le maïs génétiquement modifié GA 21, mais il n’a pas été autorisé par le ministère de l’Agriculture, en vertu du moratoire européen sur les OGM.
L’Institute for Social, Economic, and Ecological Sustainability (ISEES) de l’université du Minnesota a reçu 425 000$ de l’Agence Américaine pour le Développement Economique pour la réalisation d’une étude sur l’introduction du Tilapia génétiquement modifié en Thaïlande. Ce poisson est modifié pour croître plus rapidement. Le but de cette étude, de quatre ans, est d’évaluer l’impact de cette introduction sur la probabilité de transmission du matériel génétique modifié et sur la biodiversité, ce poisson n’étant pas naturellement présent dans ces régions. Le gouvernement thaïlandais a refusé plusieurs fois des demandes d’introduction de ce poisson, en raison de données insuffisantes sur les risques, et à cause de l’insuffisante capacité d’évaluation et de contrôle des OGM. Ainsi, les responsables de cette étude devront aussi apporter aux scientifiques et aux responsables politiques thaïlandais les moyens d’accroître leur capacité d’évaluation et de régulation de la sécurité environnementale des OGM.
GenVec, une entreprise de Gaithersburg (Maryland), qui développe des traitements issus du génie génétique, vient d’annoncer un résultat très positif obtenu lors d’un traitement consistant à injecter dans les tumeurs un virus recombiné porteur de gènes capables d’activer la formation du TNF (facteur de nécrose tumorale), en association avec une radiothérapie. Ces essais réalisés sur sept patients atteints de cancers différents, se sont révélés particulièrement efficaces - y compris contre un cancer du pancréas, en général très résistant aux traitements - puisque les tumeurs ont régressé ou ont disparu totalement.
« The Horticulture and Food Research Institute » pensait utiliser pour « nettoyer » les surfaces d’essai cultivées avec des OGM, de la chloropicrine. L’association Soil & Health demande l’arrêt de l’utilisation de ce produit qu’elle considère comme extrêmement dangereux (ce que conteste le centre de recherche) et la recherche d’autres solutions pour nettoyer les champs.
Au Zimbabwe, la chercheuse Marianne Bänziger a cultivé de nouvelles variétés de maïs, qui résistent à la sécheresse et dont le rendement est de surcroît très élevé, simplement en croisant des espèces locales. Ces nouvelles espèces vont être vendues sans droits d’exploitation.