L’équipe du Pr Shigeru Iida (National Institute for Basic Biology, Okazaki), vient de développer une nouvelle technique de délétion de gène chez une plante (rupture chromosomique avec perte de matériel génétique, provoquant une mutation). Cette méthode est basée sur le principe de la recombinaison homologue, l’utilisation d’une copie naturelle d’un gène par la cellule comme image à copier pour réparer une autre copie abîmée qui, jusque-là, était appliquée principalement aux bactéries et levures. Mr Iida considère que cette nouvelle technique permettra de comprendre la fonction de milliers de gènes encore inconnus chez les plantes.

Toray Industries a modifié génétiquement des vers à soie pour qu’ils produisent des protéines pharmaceutiques, en insérant directement le transgène dans les œufs. Cette méhode élaborée en collaboration avec le « National Institute of Agrobiological Sciences », permet de récupérer la molécule produite par les vers à partir du fils composant le cocon. Chaque ver produirait environ 50 mg de protéine, aisément extraite du cocon par simple dissolution dans l’eau. Les fruits de ces recherches font l’objet de plusieurs demandes de brevets. Cette entreprise produit déjà de l’interféron grâce à des vers à soie transgéniques. Mais dans ce cas, la protéine doit être extraite des fluides corporels du ver et les quantités obtenues sont faibles, car la transgénèse est réalisée au niveau des cellules.

Le groupe de de Réflexions sur les Manipulations Génétiques du Sierra Club affirme que les industries Pioneer Hi-Bred et Dow Agroscience ont refusé de publier les résultats d’une recherche qui démontre que les gènes modifiés dans le tournesol pourraient être intégrés par des plantes voisines et conduire à l’apparition de « super mauvaises herbes » (cf. Inf’OGM n°34). Les industries possédant le brevet sur ce gène n’autorisent pas la poursuite de ce travail de recherche. Le Sierra Club milite pour que soit élaborée une nouvelle législation qui définirait de façon stricte les limites de la propriété intellectuelle afin que le principe du brevet ne permette pas de contrôler la recherche. Ce Club avait déjà dénoncé le principe du brevetage du vivant. 80% des brevets sont détenus par 13 entreprises internationales.

Des scientifiques philippins, malais, thaïlandais, indonésiens et vietnamiens expérimentent en champ des papayes transgéniques résistantes au Virus en Taches Cerclées de la Papaye (PRSV) et développent des papayes à mûrissement retardé. L’objectif de ces recherches est de relancer la production de ce fruit, diminuée du fait des maladies et de problèmes post-récoltes.

Le Ministère de l’Agriculture a publié un rapport « Implications of Gene Flow for The Release of Genetically Modified Crops in Australia » sur la dissémination des gènes liée aux cultures génétiquement modifiées, à l’intention des industries et des organismes de contrôle du secteur. Le rapport s’insère dans un projet de trois ans qui se propose d’analyser toute la littérature existante sur le sujet pour rassembler les données permettant une prise de décision scientifiquement claire et transparente. L’Australie n’a jusqu’à présent autorisé que deux cultures génétiquement modifiées : le coton et une variété d’œillet.