Un rapport de Greenpeace (A Summary of Research on the Environmental Impacts of Bt-cotton in China) explique, après avoir suivi pendant 5 années l’expérience chinoise, que le coton transgénique Bt ne sera plus capable d’ici 8 à 10 ans de contrôler la prolifération d’insectes “nuisibles” (à l’instar du charançon du cotonnier) contre lesquels il a été mis au point. Cette variété de coton représente, en 2001, 35% de l’ensemble du coton planté en Chine. Des tests en laboratoire et en champ, conduits par 4 instituts scientifiques nationaux, démontrent qu’une résistance est apparue parmi ces insectes et que des ennemis naturels, parasites, sont en voie d’extinction. Le Professeur Xue Dayuan, de l’Institut Nanjing des sciences environnementales et consultant pour Greenpeace, et l’Administration nationale de la protection de l’environnement (SEPA estiment que le coton Bt a été lâché prématurément dans l’environnement sans réelle connaissance des impacts qu’il pouvait engendrer.
Des chercheurs de Celera genomics, issue de la corporation commerciale Applera, ont révélé le 30 mai 2002 les résultats de leurs analyses. 175 chercheurs de Celera ont identifié 731 protéines codées par les gènes du chromosome 16 de la souris et les ont ensuite comparées avec le génome humain (chromosome 21 avec lequel il a des gènes en commun) : l’humain partagerait 98% des gènes de la souris ; seulement 14 gènes de la souris n’ont pas d’équivalence avec ceux des humains. Cette ressemblance devrait à terme permettre de mieux comprendre la biologie et la santé de l’homme et mettre ainsi au point des traitements adéquats, a déclaré Mark D. Adams, Vice Président du Genome Programs.
Une étude, conduite par l’école médicale de l’Université du Michigan et de l’Université de l’Etat de la Louisiane, montre que dans des cellules de mammifères quelques éléments humains -LINE1 (L1) – peuvent “sauter” vers des chromosomes qui ont un ADN “cassé” ; s’y insérer et le réparer. “Ces L1 constituent 17% de notre ADN mais nous ne les connaissons que très peu” a déclaré le professeur John V. Moran. Jusqu’à présent tout le monde pensait que le L1 était juste un parasite intracellulaire de notre ADN (des restes de notre évolution passée). La principale question reste de savoir s’ils sont encore présents parce que nous n’arrivons pas à nous en débarrasser ou s’ils ont une réelle fonction. Le génome humain contient le plus de L1 parmi toutes les autres espèces. Moran, qui est l’un des principaux chercheurs spécialistes de L1, croit qu’ils ont joué un rôle primordial dans l’évolution humaine en diversifiant notre patrimoine génétique.
Des associations à l’instar des Amis de la terre (FoE) ont dénoncé les tests effectués sur le maïs T-25, qui ont permis d’en accorder la commercialisation en Europe. Pete Riley (FoE), Dr Knowles et Dr Stephen Keston (chercheur au département des sciences de l’école vétérinaire de Bristol) dénoncent de nombreuses lacunes. BBC Radio 4 – dans son émission Farming Today – a interviewé, le 27 avril 2002, le Professeur qui a avalisé cet avis, M. Alan Gray, directeur de l’Advisory Commitee on Release to the Environment. Il a reconnu que les recherches auraient dû être poursuivies ; les tests ne donnaient pas une vision complète des risques encourus, puisqu’il a été notamment démontré que les poulets nourris au T-25 avaient eu un taux de mortalité deux fois plus élevé que ceux élevés traditionnellement. A. Gray admet, concernant une 2ème étude réalisée sur des rats - elle aussi contestée -, que la principale lacune de cette dernière est due à son protocole expérimental : elle ne pouvait autoriser à tirer de conclusion, surtout en l’absence d’analyse sur l’alimentation du bétail.
Afin de lutter contre la prolifération d’une espèce européenne de carpe dans les cours d’eau, des chercheurs du CSIRO (Organisation australienne pour la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth) ont prévu de les modifier génétiquement. L’expérience a déjà été réalisée en laboratoire : l’introduction d’une seule copie du gène a permis la production d’une série d’œufs contenant 80% de mâles. En insérant le gène, nommé “daughterless” (sans fille) dans nombre de carpes mâles, ils espèrent ainsi réduire cette population. Ce projet issu de la commission gouvernementale du bassin de Murray-Darling doit maintenant subir encore sept années de tests afin de s’assurer de son innocuité pour l’écosystème. Arguant du “zéro retour”, Beth Burrows de l’institut Edmonds (Washington) souhaite voir se développer un véritable débat public sur la question.
En mai 2002, le professeur Avigdor Kahaner, de la faculté israélienne d’agronomie de Rehovot, a annoncé la naissance de poulets sans plumes. Selon le chercheur, “l’animal souffrira moins de la chaleur, sera moins gras et il n’y aura plus besoin de [le] déplumer avant sa mise sur le circuit agroalimentaire". Ce poulet rouge, héritant par manipulation génétique des caractères "d’un petit oiseau à la peau naturellement nue et d’une poule ordinaire", n’en est encore qu’à l’état de projet, puisque actuellement leur taille est encore trop inférieure à celle d’un poulet “traditionnel”.