Des chercheurs de l’Institut de recherche en physiologie végétale Max Planck ont découvert que les plantes mâles et femelles ne transmettent pas le même patrimoine génétique à leur descendance [1]. Ainsi, à la différence des plantes femelles, les plantes mâles ne transmettent, via le pollen, que le patrimoine génétique contenu dans le noyau et non celui contenu dans un organe de leur cellule, les chloroplastes. En conséquence, en modifiant par transgénèse seulement l’ADN des chloroplastes des plantes mâles, la modification génétique ne serait pas transmise aux plantes voisines sexuellement compatibles. Cette idée n’apparaît valable que pour les plantes dioïques, c’est-à-dire celles dont un plant est soit mâle soit femelle.

Le Centre de Recherche des Communautés Cotonnières indique que la maladie du sommet du coton en grappe (cotton bunchy top - CBT) s’étend dans la région du Queensland et surtout, qu’elle apparaît avec plus de netteté dans les champs ayant connu des cultures de coton transgéniques Roundup Ready [2]. Cette maladie est normalement maîtrisée par contrôle des repousses de coton grâce à des herbicides ou des rotations de cultures. Les herbicides couramment utilisés pour éliminer les repousses sont ceux à base de glyphosate. Dans le cas du coton RR, une telle pratique n’est évidemment pas possible, laissant tout l’espace aux repousses pour se développer. Des herbicides alternatifs s’avèrent efficaces mais leur utilisation nécessite deux applications, les rendant donc plus coûteux. Les repousses de coton dans un champ posent problème quant à la pureté des semences produites par la suite mais également quant à l’apparition de pathogènes du coton, ces repousses étant des vecteurs de ces pathogènes d’une année sur l’autre.

Le Centre de Développement des Cultures de l’Université du Saskatchewan a développé un orge, baptisée HB379, contenant de faibles doses de phytates. Les phytates sont des composants phosphorés des plantes qui ne sont pas digérables par les animaux d’élevage. Afin que ces derniers disposent de suffisamment de phosphore dans leur alimentation, les industriels doivent donc préalablement traiter l’orge avec une enzyme, appelée phytase, dont le rôle sera de dégrader ces phytates et donc relarguer le phosphore contenu dans ces molécules. La variété HB379 contient moins de phytates, donc plus de phosphore disponible pour être assimilé par les animaux. Mais pour pouvoir être commercialisé, cet orge HB379 doit d’abord être évalué quant à de possibles impacts sur la santé et l’environnement, comme l’exige la loi canadienne sur les nouveaux aliments [3]. A la différence des autres lois nationales qui ont restreint l’obligation d’une évaluation sanitaire et environnementale poussée aux nouvelles variétés obtenues par transgénèse, la loi canadienne exige ces évaluations pour toutes plantes disposant d’une nouvelle caractéristique, quel que soit le mode d’obtention de cette caractéristique. Mais le Pr Rossnagel, en charge du projet, conteste ce principe et a décidé de ne pas poursuivre les demandes d’autorisation. Selon l’université, cet orge a été obtenu par des techniques d’amélioration végétale classiques et non par transgénèse. Mais pour les autorités, la quantité supérieure de phosphore présent dans cette variété en fait un nouvel aliment qui doit donc être évalué selon la procédure définie.

Selon le Dr Elvira Dommisse, les cultures transgéniques n’ont pas tenu leurs promesses et les cultures conventionnelles devraient bénéficier de plus d’investissements. Ancienne chercheuse au Département “Cultures et Alimentation” de l’Institut Crown, elle a réagi aux demandes d’autorisations d’essais en champ de brocoli, chou, chou-fleur et chou frisé transgéniques déposées par l’Institut Crow. Selon elle, les scientifiques sont obligés de développer des lignées transgéniques viables commercialement. “La Nouvelle-Zélande a investi massivement dans le transgénique. En tant que scientifique, si vous vous êtes investi dans ce domaine, vous ne pouvez pas dire : « je n’aime plus cela, je vais faire autre chose ». Vous devez continuer à en faire la promotion”, chercher des subventions qui assurera le salaire [4].

L’entreprise internationale ArborGen et l’entreprise brésilienne International Paper do Brasil LTDA ont toutes les deux obtenu des autorisations de mise en culture expérimentale d’eucalyptus génétiquement modifiés pour produire moins de lignine [5]. La modification effectuée porte sur le gène contrôlant la production de lignine par l’arbre. Ce gène est extrait, modifié par mutagénèse puis réinséré dans des cellules germinatives de la plante. Cette innovation devrait permettre d’alléger les traitements préalables à la fabrication de papier ainsi qu’une plus grande production d’éthanol en facilitant l’extraction de la cellulose. Cependant des arbres produisant moins de lignine sont des arbres moins résistants aux conditions climatiques mais également aux attaques par des insectes, champignons ou bactéries (cf. Inf’OGM n°70). Et ces fragilités risquent de s’étendre aux autres arbres en cas de contamination.

La résistance aux herbicides à base de glyphosate peut se transmettre d’une espèce de plantes adventices (“mauvaises herbes”) à une autre, via le flux de gènes, selon des chercheurs de l’Université d’État de l’Iowa et Delaware [6]. Les taux d’hybridation et de transfert de la résistance aux herbicides entre les espèces C. canadensis et C. ramosissima montrent qu’environ 3% des ovules d’une espèce sont fécondés par le pollen de l’autre espèce et produisent des semences viables. Ces hybrides interspécifiques sont plus résistants que le parent déjà résistant (C. canadensis). Pour les chercheurs, la lutte contre les mauvaises herbes au moyen de l’herbicide à base de glyphosate devrait être alliée à d’autres stratégies de gestion pour freiner ces phénomènes d’acquisition de résistance. Des phénomènes de résistance au glyphosate parmi les plantes adventices sont de plus en plus observés aux Etats-Unis et dans d’autres pays (cf. Inf’OGM n°84).

L’entreprise argentine Biosidus a annoncé que quatre vaches transgéniques possédant dans leur patrimoine génétique le gène de l’insuline humaine et donc produisant du lait contenant de l’insuline, sont nées en Argentine [7]. L’entreprise espère donner naissance d’ici trois ans à un taureau transgénique ayant le même patrimoine génétique que ces quatre vaches afin de perpétuer la race. Aucune information n’a été communiquée par l’entreprise quant à une évaluation à venir de la santé des vaches transgéniques ni sur le confinement prévu des produits issus de ces vaches. Actuellement l’insuline humaine est fabriquée en fermenteur à partir de bactéries GM. Ce type d’animaux GM à finalité médicale est régulièrement décrit depuis 15 ans mais aucun n’a reçu d’autorisation commerciale.

Selon Greenpeace Allemagne [8], “les quantités de toxines produites par le maïs transgénique Monsanto Mon810, varient de manière considérable et inattendue entre les épis et au cours du temps”. Cette conclusion est issue d’analyses de 600 échantillons prélevés au champ, en Allemagne et en Espagne. Ainsi, dans un même champ, la quantité de protéine insecticide produite par la PGM varierait d’une plante à l’autre, d’un facteur de 1 à 100. Greenpeace précise que ces concentrations sont différentes de celles déclarées par Monsanto, soulignant que ce maïs a donc été autorisé sans avoir une connaissance précise de la quantité de protéine Bt synthétisée et donc présente dans les champs. Inf’OGM avait souhaité connaître cette quantité déclarée par l’entreprise mais le secret des dossiers n’avait pas permis à l’AFSSA de nous répondre (cf. Inf’OGM n°71). Pour Arnaud Apoteker, de Greenpeace, “On ne connaît pas les raisons des variations de la concentration en toxine insecticide. Et les variations de la quantité d’insecticide produit par le maïs GM peuvent évidemment avoir des conséquences environnementales majeures, comme le développement de résistances chez les insectes cibles ou les impacts sur les insectes utiles”. Le gouvernement allemand a décidé de suspendre la vente de semences Mon810 du fait des risques liés à sa mise en culture.