L’équipe du Pr. Helen Sange de l’Institut Roslin au Royaume-Uni a modifié génétiquement des poules afin qu’elles expriment, dans le blanc de leur oeuf, soit une protéine anticorps mIR24 contre le mélanome, soit une autre dite Interféron B1b contre la sclérose en plaques.

Le Comité exécutif de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) va proposer une résolution à l’Assemblée Mondiale de la Santé en mai 2007 demandant au Directeur général de l’OMS de s’assurer qu’aucune recherche impliquant une modification génétique du virus de la variole ne soit conduite. Cependant, sur pression des Etats-Unis, aucune date limite de finalisation de la destruction des stocks de virus restants n’est proposée. Par ailleurs, il n’est pas clairement établi que les travaux de génération synthétique de virus de la variole soient inclus dans cette résolution [1]. Depuis 2005, les associations Third World Network et Sunshine Project mènent une campagne auprès de l’OMS, lui demandant de rendre effective la destruction des derniers stocks de virus de la variole décidée en 1997. Pour cela, les associations demandent “d’arrêter toute distribution d’ADN de la variole hormis celle permettant de maintenir les travaux de diagnostic en laboratoire, et d’interdire toutes manipulations génétiques de ce virus, les deux créant des risques de sécurité et de biosécurité inacceptables et non nécessaires ; de retirer l’autorisation temporaire accordée pour conserver des stocks de virus de la variole en vue de séquençage, de tests de diagnostic et de recherches sur des vaccins, étant maintenant acquis que le virus actif n’est pas nécessaire pour ces travaux”. Elles reprochent également au Comité exécutif sur la Variole de “fonctionner depuis 1999 sans avoir établi ne serait-ce qu’un cadre de base pour évaluer et superviser les programmes de recherche, des standards pour évaluer les propositions, protocoles et procédures de recherche ; de ne pas avoir été capable de tracer la distribution des fragments d’ADN de la variole par le Centre de Contrôle des Maladies des Etats-Unis ; d’avoir demandé aux Etats-Unis et à la Russie une description de leurs recherches en cours, soulevant ainsi la question de savoir comment il a pu contrôler et superviser efficacement des recherches sur lesquelles il n’avait aucune information ?” [2].

Une équipe de chercheurs du Centre environnemental de St Laurence [3] s’est intéressée au devenir, dans l’environnement aquatique, des cultures de maïs Bt (avec le gène Cry1Ab). Selon leurs résultats, le gène Cry1Ab persiste plus de 21 jours dans les eaux de surface et 40 jours dans les sédiments de rivières. Les analyses sur le terrain montrent d’ailleurs que la quantité de gène Cry1Ab issu de maïs transgénique et de bactéries naturellement présentes est largement supérieure dans les sédiments que dans les eaux de surface. Enfin, les chercheurs ont établi que le gène Cry1Ab était détecté jusqu’à 82 km en aval du lieu de culture de maïs transgénique Bt, du fait soit de la présence de multiples sources le long de cette distance soit de son transport par le courant de la rivière. Dans les sédiments, la quantité de gène Bt issu du maïs transgénique tend à décroître avec l’éloignement du champ.

Pour l’Union européenne, 84 demandes d’autorisation d’essais en champs ont été déposées [4], demandes qui s’ajoutent aux essais ayant reçu des autorisations pluriannuelles les années précédentes. Les trois premiers pays sont l’Espagne (28), la France (15) et la Hongrie (9). La Lituanie enregistre ses deux premiers essais. Deux entreprises sont clairement en tête : Monsanto (25) et Pioneer (21). A noter la présence de plusieurs universités. Enfin, ces essais concernent du maïs (60), des pommes de terre, du colza, du coton, des pruniers, un citronnier, des pois, du soja et du tabac. A noter la reprise d’essais de pruniers GM en Roumanie, au lieu même où de précédents essais, illégaux, avaient été officiellement détruits (cf. Inf’OGM n°73). Enfin, pour la France, les 15 dossiers concernent du maïs (13), un tabac (1) et une pomme de terre et ont été déposés par Monsanto (7), Biogemma (3), Pionner (2), BASF, Syngenta et Librophyt. Le gouvernement français a refusé d’autoriser l’essai de pommes de terre GM demandé par BASF et Biogemma a retiré une demande.

Le Comité de biovigilance, créé en 1998, est l’organe officiel de surveillance des cultures transgéniques. Faute du décret fixant son organisation et ses missions précises, il est toujours provisoire.Selon le site interministériel sur les PGM, la directive européenne 2001/18 définit la biovigilance comme le travail visant à “confirmer les hypothèses émises lors de la phase d’évaluation des risques et identifier l’apparition d’effets de l’OGM sur la santé ou l’environnement, qui n’auraient pas été anticipés dans l’évaluation des risques”. En 1999, l’obligation d’une surveillance biologique du territoire a été introduite dans le Code Rural français. Il est précisé que “les actions relatives à la biovigilance conduites actuellement par les pouvoirs publics s’ajoutent à la biovigilance conduite par les titulaires d’autorisation de mise sur le marché d’OGM conformément à la directive 2001/18”. Suite aux essais en champ conduits en France et aux surfaces de cultures commerciales de PGM, le travail du Comité de Biovigilance est d’actualité. Interrogé par Inf’OGM, le Ministère de l’agriculture nous a répondu que le comité s’était réuni 3 fois en 2003, 1 fois en 2004, 2 fois en 2005 et aucune fois en 2006. Cette année-là, au minimum 5 500 ha de cultures GM commerciales ont été cultivés. Aucun compte-rendu validé n’est disponible.

Le maïs Mon863, produisant une protéine insecticide Cry3Bb1, a été autorisé commercialement pour l’alimentation humaine et animale en 2005. Pourtant, cette décision a été sujette à controverses quant à la bonne analyse des risques sanitaires liés à ce maïs. En juin 2005, un tribunal allemand décidait de rendre publique l’étude de toxicologie complète de Monsanto sur ce maïs. Pour certains, dont le Pr Séralini, cette étude [5] montre des impacts du maïs Mon863 sur la santé des rats. Ce chercheur et ses collègues sont donc repartis des données fournies par Monsanto dans son étude, en ajoutant des outils d’analyse statistique “appropriés” et en comparant les paramètres biochimiques des rats ayant mangé du maïs Mon863 avec ceux ayant mangé l’équivalent non transgénique. Leurs conclusions indiquent que la consommation de maïs Mon863 entraîne une légère variation dans la croissance des rats, proportionnelle à la quantité de maïs GM consommée. Les mesures chimiques révèlent des signes de toxicité au niveau des reins et du foie. Les taux de triglycérides sont différents chez les femelles et la quantité de phosphore et de sodium dans les urines le sont chez les mâles. Globalement, les chercheurs estiment donc que des études sur le long terme sont obligatoires afin d’évaluer la nature et l’importance des possibles pathologies et que les données actuelles ne permettent pas de conclure à l’absence d’impacts.