Sur suggestion de Monsanto, l’Agence états-unienne de Protection de l’Environnement (EPA) a décidé en septembre 2006 de faire passer de 175 mg/kg à 400 mg/kg la quantité autorisée de résidus de glyphosate présents dans la luzerne après utilisation d’herbicide [1]. La luzerne GM résistante au glyphosate est commercialisée par Monsanto aux Etats-Unis où elle fut autorisée en juillet 2005. Les plantes traitées avec du glyphosate peuvent retenir plus ou moins de résidus de cet herbicide. Et Monsanto vient de réitérer sa demande, cette fois sur le soja, en écrivant : “le taux combiné de résidu de glyphosate et d’AMPA (agent chimique présent avec le glyphosate) d’à peu près 40 mg/kg, présent dans le soja [transgénique] du fait de cette nouvelle utilisation [utilisation de l’herbicide directement sur les plantes] dépasse le seuil actuellement autorisé de 15 mg/kg. De ce fait, une demande d’augmentation du seuil de résidus présents dans une plante traitée sera émise” [2].
La Commission Fédérale d’Experts pour la Sécurité Biologique, dans une étude consacrée aux impacts écologiques de dix années de cultures expérimentales ou commerciales de PGM dans le monde [3], conclut que “pour s’assurer qu’une réglementation répond vraiment au principe de précaution, il faudrait peser le risque qui est pris en adoptant une technologie ou en y renonçant. Nous estimons qu’il serait utile de comparer les avantages et les risques des systèmes de cultures génétiquement modifiées avec ceux des pratiques culturales actuelles”. Ces comparaisons bénéfices - risques avaient été demandées par la Mission Parlementaire française sur les PGM de 2005. Aucune étude en ce sens n’a encore été conduite. L’appel à projet 2007 du Programme National de Recherches sur les OGM intègre un volet visant à “concevoir et évaluer les systèmes de production intégrant les OGM, dans une perspective de comparaison globale et multicritères des risques et bénéfices de systèmes de culture ou d’élevage alternatifs, OGM et non OGM...” [4].
Selon le Pr. Hofs, du Cirad (France), l’introduction du coton Bt dans les exploitations des Makhatini Flats fait que le coût d’achat des semences est devenu la dépense principale. En conséquence, “pour les paysans à faible rendement, l’utilisation du coton Bt n’a été ni justifiée ni rentable. L’utilisation du cotonnier Bt n’est donc pas pertinente si son espérance de rendement lors du semis n’est pas suffisamment élevée. Par conséquent, à terme, la diffusion des variétés transgéniques dans les exploitations les plus économiquement fragiles risque fortement de précipiter leur disparition. [...] Le deuxième volet de notre étude qui s’intéressait au flux de gènes a montré que le risque d’hybridation existe entre l’espèce cultivée et l’espèce sauvage, même s’il n’a pas encore pu être démontré en milieu naturel, ainsi qu’entre variétés cultivées. [...] Il est fort probable que la topographie des terroirs cotonniers et la structure de la filière en Afrique obligeront les exportateurs de coton à rassembler leurs produits sous le seul label OGM” [5]. Une autre étude avait déjà montré que le coton Bt avait les mêmes rendements que le coton non GM (cf. Inf’OGM n°80, AFRIQUE DU SUD - Succès douteux du coton GM).
Selon l’association états-unienne Sunshine Project, 113 universités, agences gouvernementales (dont le Ministère à l’Agriculture), hôpitaux et laboratoires privés (BASF, DuPont, Monsanto,...) ont refusé de rendre publiques leurs recherches pouvant déboucher sur des armes biologiques.
L’entreprise Felix Pets a annoncé pouvoir bientôt commercialiser aux Etats-Unis des chats génétiquement modifiés qui n’exprimeraient plus de protéines responsables d’allergies. L’entreprise japonaise Kirin Brewery et le Centre états-unien de maladies animales ont modifié génétiquement des vaches afin qu’elles n’expriment plus la protéine appelée prion. Cette protéine, sous sa forme anormale, serait la cause de la maladie de la vache folle ou Encéphalopathie Spongiforme Bovine [6]. Après deux années de croissance, les vaches seraient toujours en bonne santé. Enfin, en Chine, le Pr. Liu Zhonghua, de l’Université d’Agriculture du Nord-Est, a modifié génétiquement des porcs afin qu’ils expriment le gène de fluorescence de méduse [7].
BASF a déposé une demande d’essai en champ pour une pomme de terre modifiée génétiquement afin de résister au champignon Phytophthora infestans. Le dossier B/FR/06/12/15 couvre la période d’avril 2007 à octobre 2011. Après mise en ligne, en février 2007, des comptes rendus de réunions de la CGB de mars 2006 à février 2007, les communes concernées sont : Mont d’Origny et Septvaux (02), Duisans et Tilloy lès Mofflaines (62). Des essais en champ similaires seront conduits en République Tchèque et au Royaume-Uni.
Syngenta va tester du maïs transgénique en Roumanie. En mai 2006, le gouvernement roumain a délivré une autorisation pour des essais de maïs Bt11 de 2006 à 2009, sur cinq sites différents [8]. Une autre demande d’autorisation est en cours pour le maïs Ga21, sur une période allant de 2007 à 2010. En Roumanie, l’autorisation d’essais en champ doit être renouvelée chaque année. Ces essais seront les premiers officiels en Roumanie, en tant que pays membre de l’Union européenne. En 2006, Pioneer avait également reçu des autorisations d’essais en champ qui courent toujours, sous condition de renouvellement : soja RR de 2006 à 2008, maïs NK603xMON810 de 2006 à 2009 et maïs NK603 de 2006 à 2008.
Un avis positif de l’agence nationale (FSANZ) évaluant les demandes d’autorisations commerciales de PGM fait débat [9]. La Nouvelle-Zélande fonctionne avec une évaluation basée sur l’équivalence en substance. Ce principe implique que si une PGM a la même composition que sa contre-partie non GM, hormis le caractère transgénique, alors la PGM est sûre pour la santé. Cette politique implique évidemment que la contre-partie non transgénique soit une variété qui ait “un historique d’utilisation sans problème sanitaire”. Or, en décembre 2006, la FSANZ a répondu positivement à une demande de Monsanto pour la commercialisation du maïs LY038 destiné à l’alimentation animale et humaine, mais qui contient des quantités de lysine plus élevées qu’un maïs non GM [10]. Mais, selon le Centre de Recherche en Biosécurité (INBI), ce dossier ne contenait pas de comparaison à une contre-partie non transgénique. La FSANZ a alors justifié que, lorsqu’une contre-partie non GM n’existe pas, il est demandé d’effectuer la comparaison avec d’autres nourritures contenant le même taux de lysine, ce qui a été fait. Par ailleurs, l’INBI a demandé également que ce maïs soit analysé après avoir été cuit, condition dans laquelle il sera consommé par les humains et dans laquelle la digestibilité du maïs pourrait être différente du fait de la forte quantité de lysine. Sur ce point, la FSANZ a répondu que cela n’était pas nécessaire. L’entreprise a demandé une autorisation pour l’alimentation humaine et animale du fait de la difficulté à ségréger les filières.