Des chercheurs de l’Institut Israélien de Technologie (Technion), en collaboration avec une équipe de l’Université Hébraïque de Jérusalem, ont développé un nouvel herbicide et un anticorps capable de le détruire [1]. Les scientifiques ont ensuite inséré le gène codant pour cet anticorps dans le génome de la plante Arabidopsis thaliana. Leurs résultats montrent que les plantes transgéniques sont résistantes à l’herbicide créé. Les chercheurs ne font pas état de projet de recherche afin d’évaluer le comportement de cet anticorps dans les organismes consommant les plantes où il sera exprimé. Les anticorps sont des protéines constitutives du système immunitaire animal mais n’existent pas dans le monde végétal. Leur caractéristique est de pouvoir se lier spécifiquement à une protéine étrangère (de virus, bactérie...) et ainsi bloquer l’organisme étranger en mobilisant les globules blancs.

Dans l’Etat de l’Oregon, des scientifiques de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) ont mis en évidence [2] que du gazon transgénique s’était “échappé” et répandu jusqu’à 3,8 km du site de culture expérimentale. L’équipe du Pr. Reichman précise que ce gazon s’est disséminé suite à des pollinisations de gazon non transgénique et par dissémination de semences. Ce gazon GM tolérant au glyphosate n’est pas encore autorisé à la culture commerciale, mais Scotts Company en a fait la demande. Il a été mis au point afin de faciliter le travail de maintenance des greens de parcours de golf. Différentes voix s’étaient élevées afin d’appeler à la prudence quant à l’utilisation d’une plante à fort potentiel de dissémination (cf. Inf’OGM n°56, Dissémination du pollen du gazon transgénique).

Une équipe de l’Institut National de Santé Publique et de l’Environnement néerlandais a établi un lien entre la présence de résidus de maïs Bt et des impacts sur la population microbienne du sol [3]. Les chercheurs ont étudié les différences d’influence sur la respiration microbienne des sols dans trois situations : sols recouverts de résidus de culture de maïs transgénique exprimant la protéine Cry1Ab (Bt), sols recouverts de culture de maïs conventionnel et sols sans résidu de culture. Leurs résultats montrent que la protéine Cry1Ab influence la composition microbienne du sol. Afin d’effectuer leurs expériences, les chercheurs ont prélevé des résidus de paille dans des champs expérimentaux après la période de récolte. Leurs analyses de quantification de la protéine Bt indiquent que cette dernière est concentrée à 0,842µg/g de paille dans le cas de maïs Bt176 de Syngenta et à 3,859µg/g de paille dans le cas de maïs Mon810 de Monsanto. L’influence de la protéine Bt s’est traduite par une respiration du sol plus élevée en présence de résidus transgéniques, dès les premières 72 heures et durant trois semaines. Cette respiration plus élevée correspond à une consommation de carbohydrates plus importante. Par ailleurs, les colonies de micro-organismes étaient plus nombreuses en présence de résidus transgéniques.

L’équipe du Pr. Malatesta, de l’Université d’Urbino en Italie, a poursuivi son travail d’analyse des effets d’une alimentation de rats à base de soja transgénique. Cette équipe avait préalablement montré que la consommation de soja GM entraînait des modifications (augmentation d’activité) dans les cellules du foie et du pancréas chez les rats ainsi que dans les cellules des testicules des mâles, puis que ces effets étaient réversibles (cf. Inf’OGM n°57, Incidences du soja transgénique sur des rats et n°70, ITALIE - Conséquences sanitaires d’un soja transgénique). Concernant les effets du métabolisme sur les cellules du foie, un poster présenté en septembre 2006 [4] fait état de résultats indiquant que, après 24 mois d’alimentation à base de soja GM, l’activité des noyaux de ces cellules est déclinante ou déficiente. Les impacts sur le fonctionnement de ces cellules apparaissent donc persistants dans le temps et variables dans leur nature. Les auteurs précisent qu’aucune pathologie ou mortalité supérieure n’a été observée.

Un chercheur de l’Université du Michigan a mis au point un modèle animal sur souris qui permettrait d’évaluer le potentiel allergène d’une PGM avant commercialisation [5]. Actuellement l’allergénicité des PGM est évaluée en comparant la séquence des protéines transgéniques avec celles de protéines allergènes connues. Pour valider son modèle animal, V. Gangur a reçu une subvention de 356 500 euro de l’Agence de Protection de l’Environnement états-unienne (EPA). Selon le chercheur, le système actuel d’évaluation est “une erreur majeure. Une question critique de la procédure est : la protéine provoque-t-elle une réaction allergique chez l’animal ? Le problème est qu’aucun bon modèle animal permettant d’y répondre n’est disponible”.

Deux récents articles montrent des différences de comportement de larves parasitaires face à un maïs transgénique Bt ou non transgénique. Dans la première étude [6], en laboratoire, les chercheurs ont mis des larves de Diabrotica au contact de maïs Mon863 et observé leur comportement. Le maïs Mon863 produit une toxine Bt Cry3Bb1 capable d’éliminer ces larves. Deux types de comportement ont été constatés : des larves mangent les racines de la même manière qu’elles le font sur des maïs sensibles et meurent rapidement alors que d’autres échantillonnent des petites bouchées partout sur les racines en se déplaçant activement mais sans manger vraiment et finissent par mourir de faim au bout de 8 jours. Pour ces dernières, les auteurs font l’hypothèse qu’elles auraient la capacité de détecter des différences de concentrations de la toxine et donc de ne pas manger les tissus qui en contiennent. Au vu de leurs résultats, les auteurs considèrent donc que si certaines larves peuvent détecter des différences de concentration, un champ de plantes résistantes pourrait contenir, en lui-même, les zones refuges pour limiter l’évolution de la résistance. Dans la deuxième étude [7], les chercheurs ont analysé la capacité de répulsion de la protéine Bt et sa létalité sur des larves de Diabrotica également. Leurs résultats indiquent que la protéine Cry3Bb1 n’est pas toujours répulsive pour les larves et son ingestion n’affecte pas systématiquement leur durée de vie. Ces deux études indiquent donc des possibilités pour les larves de Diabrotica de s’adapter, au moins temporairement, à la présence de toxine Bt.

Pour 2006-2007, l’Agence nationale de biosécurité a accordé à Syngenta et Monsanto, l’autorisation d’importation et de mise en essai de six variétés de coton transgénique Bt. Quatre entreprises avaient proposé 14 variétés à expérimenter [8]. Par ailleurs, le Burkina Faso, avec l’aide de ces mêmes entreprises, a commencé à croiser les variétés GM américaines avec des variétés burkinabées (STAM 59, FK 290 et FK37, FK signifiant Farakoba). Le Ministre de l’agriculture, Salif Diallo, précise que la semence sera désormais produite au Burkina et “si un autre pays veut utiliser notre semence, il nous payera une certaine somme en guise de brevet. Tout comme nous avons payé de l’argent aux firmes américaines pour avoir la technique” [9]. L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina précise que 663 agriculteurs sont mobilisés par ces essais, représentant 316 hectares [10]. Madou Soulama, l’un des plus grands cotonculteurs de la région de l’ouest, constate que “le prix pour la variété de coton GM qu’on expérimente ici dépasse les 50 000 francs CFA (76 euro) par hectare, tandis qu’actuellement, les producteurs dépensent [pour les non-GM] en moyenne 37 000 francs CFA (56 euro) pour les pesticides. Il paraît alors évident que le coton Bt ne permet pas de lutter contre la pauvreté” [11].