Selon l’Institut International de Recherche en Politiques Agricoles (IFPRI), la commercialisation des PGM doit être précédée d’études d’impact environnemental [1]. L’IFPRI considère que les politiques agricoles mises en place par le passé pour lutter contre la faim dans le monde, à l’image de la Révolution verte, ont montré qu’il n’est pas possible de s’affranchir des considérations environnementales pour s’assurer de la viabilité de ces politiques sur le long terme. L’IFPRI est une des 15 organisations de recherches environnementales et alimentaires composant le Groupe Consultatif International sur les Recherches Agricoles (CGIAR), alliance stratégique de pays, organisations régionales et locales, fondations privées... qui investissent dans des recherches communes.

L’Institut de Recherche Agricole (KARI) conduit actuellement des essais en champs de coton transgénique exprimant la protéine Cry1Ac pour résister à des insectes [2]. D’une durée de quatre mois, ces essais ont pour objectif d’évaluer l’impact économique de la mise en culture de ce type de coton. Selon les responsables, l’essai se trouve à 500 mètres du plus proche champ de culture non GM et l’ensemble du matériel végétal devrait être incinéré sur site. Des visites du Comité de Biosécurité national et du Service d’Inspection de Santé Végétale auront lieu au cours de l’essai.

Plus de cent ormes GM résistant à la maladie néerlandaise de l’orme (Dutch Elm Disease) sont cultivés à Dundee (Ecosse). Mais aucune information publique n’avait été publiée sur cette culture, comme sur celles des autres arbres GM. Une information publiée par The Independant, en avril 2006 [3], a obligé le Ministère de l’environnement à se contredire en admettant que des cultures d’arbres GM avaient eu lieu au Royaume-Uni, alors qu’il l’avait nié jusque là. Les ormes seraient les derniers arbres transgéniques encore présents dans les champs. Les arbres concernés par les essais précédents étaient des peupliers modifiés pour produire moins de lignine en vue de la production de papier, cultivés par Zeneca à la Station de recherche de Jealotts Hill à Bracknell (Berks), des eucalyptus modifiés pour tolérer des herbicides, cultivés par Shell à Sittingbourne et West Malling (Kent) et des pommiers modifiés pour résister à des insectes et des maladies dues à des champignons, cultivés par l’Université de Derby.

Une étude mathématique [4], réalisée par le Pr. Rigoutsos (Centre de Recherche Thomas J. Watson de l’entreprise IBM) indique que l’ADN appelé “poubelle” par des scientifiques le considérant comme sans utilité, remplirait un rôle important. L’équipe a identifié 128 000 “motifs” communs à l’ADN poubelle et l’ADN codant pour des protéines, suggérant un rôle fonctionnel du premier. Ces motifs pourraient être associés aux petites molécules d’ARN impliquées dans le phénomène d’extinction de gènes. Ce dernier est un phénomène utilisé parfois dans le cadre de la modification génétique de plantes afin de leur faire acquérir une nouvelle propriété comme pour les pruniers transgéniques en Roumanie (cf. dossier Inf’OGM n°73, Les tribulations de pruniers transgéniques en Roumanie ). Selon le Dr A. McCallion, de l’Institut de Génétique Médicale McKusick-Nathans à Baltimore, “jusqu’à maintenant, nous pensions que la majeure partie de l’information (ADN) présente dans le génome était contenue dans la partie de l’ADN codant pour les protéines. Nous commençons à comprendre que les mécanismes sont plus compliqués que cela”.

Le bureau fédéral pour la protection du consommateur et la sécurité alimentaire (BVL) a autorisé l’Université de Giessen à procéder au premier essai en plein champ d’orge GM [5] sur une surface de 12 m2. Cet orge, génétiquement modifié pour produire une enzyme permettant d’améliorer la qualité du brassage du malt issu de l’orge lors du procédé de fabrication de la bière, n’est donc pas destiné à la consommation animale et humaine. D’autres modifications génétiques ont pour objectif de rendre l’orge résistant à des maladies fongiques.

Un Réseau de biotechnologie agricole en Afrique (ABNETA) basé à Nairobi (Kenya) vient d’être créé, avec pour objectifs de faciliter l’échange d’information entre chercheurs, décideurs politiques, agriculteurs, media et public sur les biotechnologies agricoles et la conservation de ressources génétiques ; de renforcer les capacités nationales permettant le développement, l’amélioration et la conservation des ressources phytogénétiques ; de diffuser l’information sur l’actualité de la recherche ; d’être une source de données sur la biotechnologie en Afrique incluant les capacités existantes et nécessaires en termes d’équipement, de réactifs et de ressources humaines. Cette initiative est coordonnée par la FAO et mise en œuvre par l’African Biotechnology Stakeholder Forum. Les autres partenaires n’ont pas encore été présentés sur le site.

L’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire a renouvelé ses experts [6]. Le groupe sur les PGM (ci-contre) évalue les demandes d’autorisation de commercialisation. Douze personnes* sur 20 étaient dans le précédent comité. Le Bureau européen des Unions de Consommateurs dénonce l’absence de représentant des consommateurs, alors que l’article 25 du règlement de l’EFSA stipule que “quatre des membres retenus doivent disposer d’une expérience acquise au sein d’organisations représentant les consommateurs” [7].


- Andersson* H.C., National Food Administration, Suède
- Arpaia S., National Agency for New Technologies, Energy and Environment, Italie
- Bartsch* D., Bundesamt für Verbraucherschutz und Lebensmittelsicherheit, Allemagne
- Casacuberta J., Consell Superior d’Investigacions Científiques, Espagne
- Davies* H., Scottish Crop Research Institute, Royaume-Uni
- De Loose* M., Institute for Agricultural and Fisheries Research, Belgique
- Einspanier R., Institute of Veterinary Biochemistry, Allemagne
- Hendriksen* N.B., National Environmental Research Institute, Danemark
- Herman L.M.F., Ministry of the Flemish Community, Agricultural Research Centre, Belgique
- Kärenlampi* S.O., University of Kuopio, Finlande
- Kiss J., Szent Istvan University, Hongrie
- Kryspinsorensen* I., Danish Institute for Food and Veterinary Research, Danemark
- Kuiper* H.A., RIKILT Institute of Food Safety, University & Research Centre, Pays-Bas
- Nes I.F., Norwegian University of Life Sciences, Norvège
- Perry J.N., Rothamsted Research, Royaume-Uni
- Pting A., Federal Institute for Risk Assessment, Allemagne
- Schiemann* J., Federal Biological Research Centre for Agriculture and Forestry, Allemagne
- Seinen* W., Utrecht University, Pays-Bas
- Sweet* J.B., retraité, Royaume-Uni
- Wal* J.M., Inra, Labo. d’Immunoallergie alimentaire, France