Un article publié dans Biological Science par le Pr. Chungui Lu (Centre de Recherche, Rothamsted) conclut que les fertilisants azotés influencent l’expression de gènes dans une plante. Sur la base de quatre observations en champs sur des cultures de blés d’hiver recevant ou non des fertilisants azotés, les chercheurs ont établi que les gènes codant des protéines impliquées dans le métabolisme de l’azote étaient sujets à une expression différente selon la nature organique ou non du fertilisant mais également que d’autres gènes, dont la fonction est inconnue, étaient aussi stimulés différemment [1]. Un travail similaire, effectué par l’Institut de Biologie Végétale (Univ. de Zurich) et coordonné par le Dr. B Keller, est en cours sur l’influence d’herbicide sur l’expression des gènes [2].
Le Pr. Gregersen et son équipe de l’Institut danois pour les Sciences agricoles ont établi que des différences quantitatives d’expression de gènes existaient entre une plante transgénique et la même plante non transgénique [3]. Pour ce faire, les scientifiques ont étudié les protéines et ARN (molécule intermédiaire entre un gène et la protéine codée par ce dernier) produits par du maïs GM et du maïs non GM au cours du développement des graines. Le maïs transgénique avait été modifié afin d’exprimer une enzyme d’Aspergillus fumigatus. Selon les résultats obtenus, des différences d’expression apparaissent, principalement pour les gènes fortement exprimés sur une courte période au cours du développement des graines. Ces différences d’expression n’apparaissent plus au stade du développement tardif.
Des vaches génétiquement modifiées pour produire des hormones de croissance dans leur lait ont reçu l’autorisation du gouvernement argentin de séjourner en plein air, dans des conditions “strictement contrôlées” [4]. Cette autorisation exclut l’entrée des produits issus de ces animaux dans la chaîne alimentaire. Elle ne correspond pas non plus à une autorisation d’utilisation pharmaceutique de cette hormone, autorisation en cours qui dépend d’une autre instance.
Des programmes d’enseignement en biotechnologie ont été mis en place dans des collèges et lycées publics. En Arizona, l’établissement de Mesa propose aux étudiants un programme de deux années et un cours d’introduction aux biotechnologies à plus de 100 étudiants. D’après un rapport sur les besoins en main-d’œuvre dans le domaine des bio-sciences, les embauches liées aux biotechnologies augmenteront d’au moins 20% dans les prochaines années, autant pour des postes de chercheurs que pour des postes de techniciens de laboratoires.
Les Prof. Rainer Hedrich et Peter Ache (Université de Wurtzbourg, Bavière) ont réussi pour la première fois à visualiser les canaux par lesquels transitent les ions potassium dans le tissu du bois [5]. Ils avaient déjà prouvé que ces canaux jouaient un rôle important dans la croissance du peuplier. Ils se demandent donc si une modification génétique améliorerait la production des canaux : les peupliers croîtraient aussi rapidement mais en fabriquant du bois de bien meilleure qualité. Pour les chercheurs, c’est une question d’intérêt général car le bois est utilisé comme énergie renouvelable. Mais pour d’autres, une réflexion sur une diminution de la consommation de bois serait plus bénéfique (cf. dossier Inf’OGM n°70, Demain, des arbres transgéniques dans la forêt ?). Les chercheurs poursuivent leur recherche grâce au soutien financier de la DFG, agence allemande de financement de la recherche.
Des scientifiques du Centre John Innes ont identifié un gène d’orge contrôlant la réponse quotidienne de la plante au changement de saison [6]. Subventionné par le Conseil de Recherche en Sciences Biologiques et en Biotechnologies (BBSRC), le travail a établi que l’activité du gène Ppd-H1 est de contrôler l’activité d’un autre gène appelé CO. Ainsi, lorsque la durée du jour est suffisamment longue, le gène CO, sous contrôle du Ppd-H1, déclenche l’ouverture de la fleur. Selon le Dr D. Laurie, du fait du changement climatique, l’Angleterre connaîtra des jours plus longs et chauds. En conséquence, une orge à floraison contrôlée serait plus adaptée que les variétés actuelles. Le Pr. J. Goodfellow, directrice exécutive du BBSRC, considère que, “même si tous les efforts doivent être faits pour diminuer l’impact des activités humaines sur le climat, ce type de recherche est attendu de la science pour savoir vivre avec un climat modifié”. Les techniques d’hybridation ou de transgénèse pourraient donc être utilisées pour adapter les variétés d’orge aux nouvelles conditions climatiques.
Des scientifiques d’instituts de recherche publics et privés concluent que des zones tampons de 20 mètres entre des cultures de maïs limiteraient la dissémination des gènes à une valeur inférieure à 0,9%. A 30 mètres, la contamination passerait à 0,5%. Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé des variétés de maïs non transgéniques mais de couleurs différentes, les essais en champs de maïs GM étant interdits dans le nord de l’Italie. Ce travail a été soutenu par le Centre de Documentation sur les Biotechnologies Agricoles (CEDAB) d’Italie, organisme subventionné par Croplife, association dont sont membres BASF, Bayer, Dow AgroSciences, DuPont, Monsanto et Syngenta. Or, selon la Directive 66/402, un champ de production de semences conventionnelles de maïs doit être éloigné de 200 mètres de “sources voisines de pollen qui peuvent provoquer une pollinisation étrangère indésirable”.
Le gouvernement norvégien a décidé de construire une cave artificielle au sein d’une montagne gelée dans l’île de Svalbard de l’océan arctique. Cette cave, dont la température sera maintenue à -10/-20°C, accueillera des semences collectées par la Société pour la Diversité Globale des Cultures. Cette banque de semences devrait accueillir 3 millions de lots, contenant chacun plus de 100 semences par variété et il est prévu que l’accès soit public. Actuellement, il existe 1 500 banques de semences réparties dans le monde. Selon le site internet de cette société, le budget - 2,5 millions d’euro - est couvert par des dons venant de gouvernements nationaux, de fondations privées (fondation Syngenta), d’entreprises (Dupont/Pioneer HiBred, Syngenta) et de la Banque Mondiale.
Des pommes de terre ont été modifiées génétiquement pour résister au champignon appelé mildiou de la pomme de terre et seront cultivées par BASF dans le cadre d’essais en champs en Irlande, dans le comté de Meath pendant cinq ans, à partir d’avril 2006. La modification a consisté en l’introduction d’un gène issu d’une variété mexicaine de pomme de terre sauvage, naturellement résistante au champignon et d’un gène marqueur de résistance à un herbicide, l’imazamox, issu de la plante Arabidopsis. Selon le mouvement GM free Ireland, aucune étude de toxicité n’a été conduite, et aucune étude d’impacts sur l’environnement et la santé ne semble prévue [7]. Deux méthodes sont déjà utilisées pour lutter contre ce champignon : la rotation des cultures et l’enherbement des parcelles de production [8].
Dow Agroscience a obtenu la première autorisation de commercialisation d’un vaccin, lequel a été produit par fermentation de cellules de tabac transgénique en fermenteur. Le vaccin produit à partir de fragments de virus et non du virus entier, protégera les volailles de la maladie de Newcastle [9]. Selon Dow Agroscience, le vaccin ainsi produit ne sera pas commercialisé, sans expliquer pourquoi, mais cette autorisation confirme le développement des molécules pharmaceutiques par des cellules végétales plutôt que par des animaux ou des plantes entières. La première commercialisation d’un tel produit interviendra en 2009 ou 2010.