Une étude (1), réalisée dans l’Etat de l’Andhra Pradesh dans 87 villages des districts du Warangal, Nalgonda et Adilabadand Kurnool et conduite sur trois ans par le Dr. Qayum, ancien directeur de l’agriculture de l’Andra Pradesh, et K. Sakkhari, qui a travaillé pendant trois ans à l’ICRISAT (organisme de recherche, membre du CGIAR, qui promeut la recherche biotechnologique), conclut que le coton Bt est un échec et cela à tous niveaux : rendements, coût de culture, résistance aux insectes. L’étude démontre que la moyenne sur trois ans des rendements est inférieure de 8% pour le coton Bt alors que les coûts sont de 12% plus élevés. La moyenne des bénéfices pour l’agriculteur au final est donc pour le coton Bt de 60% moindre que pour le coton non Bt. Le directeur de Deccan Development Society, qui a financé l’étude, rappelle que Monsanto-Mahyco a commandé des études - réalisées par des agences commerciales et non par des scientifiques - qui affirment que les agriculteurs de l’Andra Pradesh ont quintuplé leur gain grâce au coton Bt. Une coalition réunissant 140 ONG indiennes a demandé au gouvernement de l’Etat de tout faire pour stopper la vente de semences de coton Bollgard (Bt - autorisé en avril 2002 en Inde) pour la prochaine saison qui commence, qu’il ordonne une enquête judiciaire sur le fait que des agences officielles ont masqué la vérité en faveur de Monsanto-Mahyco, que ces entreprises indemnisent les petits agriculteurs et qu’un moratoire de 5 ans soit décrété sur les cultures transgéniques.

L’hormone neurotrophine NGF intéresse beaucoup les scientifiques dans le cadre des maladies neurodégénératives, mais son administration reste problématique : trop grosse pour atteindre sa cible via la circulation sanguine, l’hormone est très mal tolérée quand on l’injecte directement dans le cerveau. M. Tuszynski et ses collègues de l’Université de Californie à San Diego ont modifié génétiquement des fibroblastes de peau de patients Alzheimer de manière à ce qu’ils expriment le facteur NGF. Les cellules transformées ont ensuite été implantées au niveau des lésions cérébrales des malades, placés sous anesthésie générale. Après 22 mois, aucun effet secondaire grave n’a été observé. Au contraire, les chercheurs ont mis en évidence un ralentissement du déclin cognitif (de 36 à 51% selon les cas) et une activité métabolique accrue des zones traitées. Ces résultats doivent être considérés avec prudence étant donné le faible nombre de sujets traités (8 au total) et la lourdeur de la procédure chirurgicale. Une équipe du Rush University Medical Center (Illinois) expérimente en ce moment la possibilité d’apporter NGF par le biais d’un vecteur viral qui, selon des tests sur l’animal, conduirait à une meilleure pénétration et à une plus grande production de NGF.

A la demande de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), la station fédérale de recherches Agroscope FAL Reckenholz a examiné les risques de contamination sur trois cultures (maïs, blé et colza), depuis la planification des rotations jusqu’à la livraison de la récolte par l’agriculteur. Les coûts d’une coexistence et la transformation ultérieure n’ont donc pas été considérés. Six mécanismes principaux sont susceptibles de conduire à des contaminations pour lesquelles les chercheurs ont envisagé des “solutions”. Selon l’étude, la contamination par la semence peut être minimisée par l’utilisation de semences certifiées. Les repousses peuvent être maîtrisées par un travail du sol optimal après la récolte et par des intervalles entre les cultures. Les chercheurs ont distingué le vol de pollen du croisement (fécondation), car “tout pollen disséminé ne conduit pas obligatoirement à une fécondation”. Selon l’étude, un “effet de bordure” est observé, avec un taux de croisement relativement élevé dans les bords de champ, taux qui diminue de façon exponentielle en fonction de l’éloignement croissant de la source de pollen. Or, minimise l’étude, “dans la pratique agricole conventionnelle, le produit des récoltes est mélangé sur toute la parcelle, ce qui atténue cet effet de bordure par dilution [...] malheureusement, cette dilution ne peut pas être quantifiée de façon générale car elle dépend de la forme et de la taille de la parcelle ainsi que du déroulement de la récolte”. Les chercheurs concluent que “les taux de croisements moyens dans les récoltes conventionnelles sont, du fait de l’effet de dilution, assurément inférieurs à 0,5% dans la récolte globale, même s’ils étaient supérieurs à cette limite dans les bords de la parcelle”. Pour le colza, une distance d’isolation de 50 mètres est suffisante pour abaisser le taux de croisement au-dessous du seuil de 0,5%, alors que curieusement une distance de 400 mètres, comme pour la production de semence hybride, est recommandée pour les variétés de colza dont les composantes mâles sont stériles. Pour les cultures de maïs, colza et blé, “une coexistence serait possible à condition que les agriculteurs respectent toute une série de mesures techniques et organisationnelles”. Suite à la publication de cette étude, la Coordination romande en faveur de l’initiative sans OGM a publié ses commentaires sous le titre “Des recommandations surréalistes pour le lobby OGM”. Pour la Coordination, l’étude, en voulant légitimer la culture d’OGM, “énumère toutes les raisons pour lesquelles la coexistence est impossible en pratique... sans en tenir compte” et écarte la question des coûts consécutifs aux mesures à prendre pour respecter la séparation des flux de marchandises OGM et non-OGM. Par ailleurs, la Coordination considère surréalistes les distances d’isolation proposées car des études similaires envisagent 1 km pour le maïs et 4 km pour le colza.

Après deux ans d’essais en champs et la participation de trois cents agriculteurs, l’équipe sino-américaine dirigée par le Pr. J. Huang de l’Académie chinoise des sciences, démontre qu’un riz produisant son insecticide Bt contre un insecte foreur de tige, permettrait d’améliorer les rendements (entre 6% à 9%) et de diminuer de 80% l’usage d’insecticide. Selon cette étude, ce riz transgénique serait bénéfique pour la santé des agriculteurs. La méthodologie utilisée par les chercheurs pour analyser ces impacts sur la santé a consisté en la distribution de questionnaire sur l’état physique des personnes exposées à ces cultures. Afin de considérer l’existence d’un tel impact, les chercheurs ont sélectionné les personnes ayant eu des troubles physiques persistants qui les ont amenées à être soignées dans un hôpital. Aucune analyse n’a été conduite et aucune étude commune avec l’hôpital sur les causes des maladies n’ont été présentées. Cette étude ne prend pas en compte le fait que les ravageurs sont capables de développer des résistances aux toxines qui les combattent, même si, selon J.C. Breitler de l’INRA Montpellier, “C’est vrai qu’on a peu de recul sur cette question. La résistance apparaît parfois au bout d’un ou deux ans, ou beaucoup plus tard. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Toute contrainte que l’on pose sur l’insecte produit une résistance, que l’on utilise des OGM ou des pesticides. En laboratoire, personne n’a réussi à susciter une résistance chez les foreurs de tige. Mais elle est inéluctable”. Greenpeace met en parallèle l’étude menée en Chine en 2000 par Y. Zhu, de l’université du Hunan, récompensée de la médaille d’or de l’année du riz en 2004 par la FAO. Cette étude a montré que le renforcement de la biodiversité, en multipliant les variétés de riz dans un même champ, permet de réduire de 60% l’usage de fongicides. L’Institut international de recherche sur le riz (IRRI, Philippines), travaille sur les deux tableaux : OGM et lutte biologique.

Le Dr Gruber (Centre de recherche Agriculture et Agri-Food Canada de Saskatoon, Saskatchewan) développe de nouvelles souches génétiquement modifiées de canola résistantes aux assauts d’insectes parasites, tels que des altises, en insérant des morceaux d’ADN d’Arabidopsis thaliana. Les altises sont de petits coléoptères de la famille des chrysomèles. Ces gènes sont responsables chez la plante du développement de trichomes, c’est-à-dire des “poils”. Les chercheurs envisagent de parvenir à une densité et à une couverture plus élevée du plant de canola, qui lui conférerait un tapis de “poils” protecteurs contre les insectes.