Afin de répondre aux questions posées sur l’impact sanitaire des OGM dans l’alimentation humaine et animale, l’équipe du Pr. Biggiogera (Université d’Urbino, Italie) a présenté ses résultats d’études lors du 46ème symposium d’histochimie à Prague. Selon ces résultats, une alimentation à base de soja transgénique de quelques mois (1 à 5 dans l’étude) entraîne, dans les testicules de souris, une modification d’activités enzymatiques, une modification des cellules de Sertoli (impliquées dans le fonctionnement des testicules) ainsi qu’une forte activité de l’ADN témoignant d’une synthèse de protéine accrue. Les auteurs précisent toutefois que, dans cette étude effectuée avec du soja tolérant au glyphosate, les effets peuvent être dus non à la modification génétique de la plante, mais au glyphosate lui-même (1). Les résultats d’une autre étude du même laboratoire étaient également présentés. Elle se basait sur de précédents résultats qui montraient des effets secondaires d’une alimentation à base de soja transgénique sur les cellules du foie (modifications de composants du noyau de ces cellules, impliqués dans les processus de synthèse de protéine). La présente étude montre que ces effets secondaires s’avèrent potentiellement réversibles. Les auteurs reconnaissent ne pas connaître les mécanismes impliqués dans ces phénomènes (2).

L’équipe du docteur Xue Yongbiao, de l’Institut de Génétique et de Biologie expérimentale à Pékin, a identifié le gène pollen mâle stérile (pollen S mâle), responsable du mécanisme d’auto-incompatibilité des plantes. Ce phénomène naturel permet aux plantes d’éviter les croisements en rejetant un pollen qui possède le même génotype, c’est-à-dire une information génétique identique. La S-RNase qui a pour fonction de détruire l’ARN des tubes contenant les pollens identiques, avait été identifiée comme le déterminant femelle du phénomène d’incompatibilité. Il restait à découvrir le déterminant mâle, le gène pollen-S, et son rôle. Au cours de leur recherche, l’équipe du professeur Xue a isolé le gène AhSLF-S2 comme étant l’inhibiteur de la S-RNase et découvert qu’il s’agissait du gène pollen-S déterminant. Des résultats similaires ont été trouvés sur les pétunias. En inactivant ce gène, on pourrait faire se reproduire des plantes naturellement auto-incompatibles.

La revue britannique Nature a interrogé les deux candidats à la présidence des Etats-Unis sur leur future politique scientifique. Le “tête-à-tête”, publié dans l’édition du 16 septembre, repose sur quinze questions, auxquelles les deux présidentiables devaient répondre en 1500 mots. Le président sortant déclare faire confiance à “l’énorme potentiel de la science et de la technologie” pour améliorer les conditions de vie dans le monde entier. Pour son rival, protection de l’environnement et renforcement de l’économie ne sont pas antinomiques. Les intérêts de la santé publique et de l’environnement doivent primer sur ceux des pollueurs et, pour cela, il convient “d’aller à l’encontre des quatre années de négligence environnementale de l’administration Bush”. Sur la question des OGM, dont les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux - 63% des OGM cultivés -, les deux candidats adoptent des positions analogues. M. Bush rappelle qu’une étude sur l’impact de ces cultures a été lancée, “afin d’évaluer l’efficacité des réglementations”, ce qui devrait permettre de “mieux comprendre les risques et les bénéfices”. Quant au sénateur Kerry, il invite à “redoubler les efforts gouvernementaux pour s’assurer que les biotechnologies sont sûres pour la consommation humaine et l’environnement”.

Selon les informations obtenues par Greenpeace, le gouvernement fédéral, impliqué depuis les débuts avec la multinationale Monsanto, aurait investi environ 4 millions de dollars canadiens en recherche sur le blé transgénique.

La publication d’un rapport de la Commission nord-américaine pour une Coopération Environnementale (CEC) a été reportée. Ce dernier, en effet, indiquerait la nécessité urgente de contrôler les millions de tonnes de maïs exportées des Etats-Unis vers le Mexique, indiquant notamment explicitement le besoin de moudre ce maïs afin d’éviter tout risque de contamination par des semences transgéniques. Ce rapport, originellement prévu pour juin 2004, est aujourd’hui entre les mains des gouvernements américains, mexicains et canadiens qui doivent décider, sous soixante jours, de le rendre public ou non. “Cette situation est inacceptable mais il est sûr que les officiels américains ne doivent pas apprécier le contenu de ce rapport”, explique J. Sarukhan, professeur d’écologie à l’université nationale autonome du Mexique et membre du panel de scientifiques auteurs de ce rapport. Ce rapport recommanderait également que le Mexique renforce son moratoire sur le maïs transgénique et incite les agriculteurs à ne pas utiliser un tel maïs. Et ce, jusqu’à ce que des études scientifiques prouvent l’absence de risques sur la santé humaine et sur les ressources variétales mexicaines. Les quinze scientifiques auteurs du rapport (botanistes, généticiens...) avaient tous été agréés par les trois gouvernements. Les critiques apportées par les autorités américaines et canadiennes portent sur la méthodologie scientifique utilisée ainsi que sur le dépassement des objectifs dont fait preuve ce rapport, ce dernier ayant pour but d’évaluer les impacts possibles de l’exportation de maïs transgénique américain vers le Mexique. En 2004, les Etats-Unis auront exporté 6,3 millions de tonnes de maïs vers le Mexique.

Aux Philippines, parmi 7000 variétés de riz conservées dans une banque de gènes, des chercheurs ont sélectionné des espèces de riz locales, contenant du fer, qu’ils ont ensuite croisées avec des espèces au rendement élevé. La nouvelle variété est apparue robuste et son rendement est élevé ; elle contient en outre beaucoup de fer et de provitamine A (1).

En Australie, des chercheurs ont accompli un croisement entre du blé et de l’orge sauvage. L’herbe sauvage créée croît en milieu salé. L’objectif de cette recherche est la mise au point de variétés de blé résistantes à la salinité (2).

Au Bangladesh, dans le cadre d’un programme de recherche, 2000 cultivateurs ayant totalement renoncé à l’emploi de pesticides ont observé des rendements de culture équivalents à ceux de cultures avec pesticides. Les explications avancées sont que les pesticides tuent également des organismes utiles à la culture. En outre, les supposés parasites ne s’attaquent pas du tout aux parties de la plante qui produisent le riz (3).

Madagascar - Plus de riz grâce à un nouveau mode de culture - Lorsque les plants de riz sont repiqués à raison de un par trou (et non trois) en respectant un plus grand espacement, lorsque l’on maintient une humidité constante des champs sans toutefois les inonder, lorsque l’on utilise des engrais organiques et non chimiques, le rendement est accru de manière considérable. Grâce au “stress” auquel elles sont soumises, les plantes deviennent plus robustes et elles produisent davantage. Mise au point il y a quelques années à Madagascar, cette méthode, appelée Système d’Intensification du Riz (4) (SRI), concerne près de 100 000 agriculteurs à Madagascar et s’est exportée dans près de 20 pays tels que le Bangladesh et la Thaïlande. En mars 2004, une étude (5) produite par un groupe international de chercheurs a été finalisée et montre que les rendements entre cette méthode de culture et une méthode conventionnelle sont équivalents, à ceci près que la méthode SRI n’utilise pas de pesticides et que l’arrosage intensif est effectué plus tard.