Une étude de cinq ans du Centre d’Etude Agricole en Prairie Semi-aride dans le Saskatchewan, montre que l’herbicide glyphosate encourage la croissance de champignons pathogènes du blé (Fusarium graminearum et F. avenaceum).

Après avoir organisé un colloque “OGM et alimentation : peut-on évaluer les bénéfices pour la santé” (décembre 2001) qui visait à engager la réflexion sur ce thème, le comité “Biotechnologie” de l’AFSSA a entrepris d’analyser en détail quatre cas d’OGM susceptibles d’apporter des bénéfices en matière de santé au regard des produits conventionnels1. Il a choisi de considérer deux cas d’OGM, l’un déjà sur le marché (maïs Bt résistant à des insectes), l’autre proche de l’être (betterave tolérante au glyphosate), initialement conçus à des fins principalement économiques mais pour lesquels des bénéfices pour la santé ont par la suite été allégués ; et deux cas d’OGM en cours d’évaluation (riz doré et microorganismes GM, enrichis en vitamine A) conçus pour apporter des bénéfices pour la santé. Ce travail montre qu’en l’état actuel des connaissances, les avantages des OGM pour le consommateur sont, au mieux, extrêmement limités. L’AFSSA plaide pour la poursuite de la recherche, mais pas pour une culture à grande échelle. La réponse est un “oui, peut-être”, mais elle est assortie de tant de nuances qu’elle s’apparente à un “presque non, mais il faut continuer les recherches”. Ainsi, selon le rapport, même si la culture du maïs transgénique se généralisait, il faudrait toujours continuer à utiliser des insecticides : en effet, afin d’éviter que des résistances à la molécule produite par l’OGM apparaissent, il est nécessaire de conserver des “refuges”, zones de maïs non transgénique où l’on continue à utiliser des insecticides. Au total, le gain éventuel en produits chimiques permis par le maïs Bt, tel qu’il se traduit dans l’assiette du consommateur, “ne peut être démontré aujourd’hui”. Sur les autres cas examinés, l’Afssa est encore moins affirmative. Pour ce qui est de la betterave sucrière, “les procédés d’épuration et de cristallisation conduisent à une absence de résidus détectables d’herbicides dans le sucre blanc”. L’emploi d’une betterave transgénique ne changerait donc rien pour le consommateur. Le riz enrichi en vitamine A semble, en revanche, plus prometteur. Très intéressant sur le plan scientifique, il ne s’agit cependant que d’un projet de recherche : “L’étape franchie n’a pas permis d’aller au-delà de la preuve du concept”, regrettent les experts de l’Afssa. Quant aux micro-organismes transgéniques, il est trop tôt pour se forger un avis, note le rapport, pour qui l’inventaire de leurs bénéfices comme de leurs risques reste à faire2. Selon M. Schwartz, président du comité d’experts “Biotechnologie” de l’Afssa, "C’est une approche nouvelle que lance ainsi l’Afssa. Elle s’inspire du domaine du médicament où l’on établit toujours un bilan des bénéfices et des risques d’un nouveau produit, avant sa commercialisation. Ce type d’évaluation est totalement absent des procédures préludant à la commercialisation d’un aliment transgénique. Il serait pourtant intéressant de leur appliquer cette approche. Les plantes transgéniques actuellement commercialisées ont été conçues pour apporter un bénéfice économique au cultivateur et à l’industriel qui vend les semences et les phytosanitaires. Mais le consommateur exige aussi qu’on lui démontre le bénéfice de ces aliments qui lui semblent a priori “à risque” car ils sont issus d’une innovation technologique. Des questions, dès lors, s’imposent à l’expertise : ce bénéfice existe-t-il ? Peut-on ensuite établir un bilan du rapport bénéfice-risque pour chaque OGM ? »
Actuellement, l’expertise est focalisée sur l’évaluation des risques. Nous avons donc cherché à savoir s’il était possible de les évaluer. Nous avons compilé la littérature scientifique sur le sujet qui n’est pas nombreuse, d’ailleurs et étudié notamment le cas des OGM les plus courants. Globalement, ces OGM présentent des bénéfices potentiels, théoriques, mais ceux-ci ne sont pas entièrement démontrés, voire pas démontrés du tout. Il est donc important de faire plus de recherches.

Une équipe de chercheurs de l’Université du Michigan vient de mettre au point une variété de pomme de terre transgénique pour résister au mildiou, maladie causée par le champignon Phytophthora infestans. Cette manipulation a été effectuée en utilisant le gène Sbu1, présent dans une autre variété de pomme de terre, Solanum bulbocastanum qui pousse au Nouveau Mexique, un hybride issu de plusieurs générations de croisement. L’équipe de recherche du Michigan va maintenant conduire des tests afin d’évaluer le taux de résistance de cette pomme de terre transgénique au mildiou.

Le Conseil National de Recherche et l’Institut de Médecine ont publié un rapport sur l’innocuité des aliments transgéniques. Ce travail a été financé par la Food and Drug Administration (FDA), le Ministère de l’Agriculture (USDA) et le Ministère de l’Environnement (EPA). Selon les deux organismes auteurs du rapport, le gouvernement américain devrait vérifier l’innocuité de certains aliments avant leur mise sur le marché. L’approche recommandée par le rapport est basée sur un principe de cas par cas en analysant les composants des plantes transgéniques ou non transgéniques. La législation en vigueur aux Etats-Unis, basée sur le principe d’équivalence substantielle, n’exige pas de tests d’innocuité particuliers pour des aliments transgéniques lorsque ces aliments sont montrés équivalents en substance aux mêmes aliments non transgéniques. Le rapport conseille également au gouvernement de mettre en place un système de code-barre afin d’établir la traçabilité des aliments transgéniques. Cependant, il considère que ces risques ne sont pas propres aux plantes transgéniques et pourraient survenir dans des plantes issues de croisements. C’est pourquoi l’approche recommandée devrait être adoptée, selon les auteurs, autant pour les plantes transgéniques que non transgéniques.

Une étude menée par des scientifiques de l’EPA (National Health and Environmental Effects Research Laborator, à Corvallis) estime que le pollen du gazon transgénique résistant aux herbicides peut se retrouver jusqu’à 21 km de son lieu d’origine. Cette variété de gazon transgénique a été créée par Monsanto et Scotts pour être utilisée sur les golfs et n’a pas encore été homologuée. La scientifique Lidia Watrud et ses collègues ont conduit cette expérience dans des champs dans le centre de l’Oregon (nord-ouest), une zone climatique dans laquelle l’hiver est froid et où cette variété d’herbe est abondante. Les études réalisées précédemment avaient montré que la pollinisation de plantes sauvages par leurs cousines transgéniques n’avait pas dépassé environ 1,6 km.

Greenpeace a révélé que Monsanto continue à tester en champs son blé OGM malgré ses déclarations annonçant la suspension de ses essais1 suite à la campagne des écologistes, des organisations d’agriculteurs et des acheteurs de blé canadien. L’Agence canadienne d’Inspection des aliments (ACIA) a confirmé à Greenpeace l’existence de 16 champs d’essai de blé Roundup Ready en 2004. “Ces essais en champs posent un danger aussi bien pour l’environnement que pour les producteurs de blé”, déclare E. Darier, responsable de la campagne OGM. “Le fait que Monsanto prétend que les essais en champs sont interrompus, alors que l’ACIA affirme qu’ils continuent, est une raison supplémentaire pour laquelle les emplacements exacts des essais en champs devraient être rendus publics plutôt que d’être traités comme un secret d’État”.
Par ailleurs, Greenpeace note que Syngenta expérimente lui aussi du blé transgénique au Canada pour vérifier la résistance de la plante à la fusariose.