Une étude scientifique conduite sur 200 jours, a analysé les effets secondaires du maïs Bt sur les vers de terre « Lumbricus terrestris », qu’ils soient immatures ou de taille adulte. Les vers ont été nourris sur des plants de maïs Bt, la quantité de toxine à laquelle les vers de terre furent exposés ne variant pas dans le temps. Aucun effet mortel n’a été observé dans les deux cas et les phases de développement du ver de terre immature se sont avérées identiques. Cependant, dans le cas du ver de terre adulte, une perte de poids de 18% a été observée chez ceux nourris sur des plants de maïs transgéniques alors que ceux nourris sur des plants non transgéniques voyaient leur poids augmenter naturellement de 4%. Des approfondissements doivent être apportés afin de déterminer si cette perte de poids est due à la toxine elle-même ou à un changement dans la plante dû au transgène. Cette étude avait également pour objectif de développer une méthode d’analyse pouvant être utilisée pour étudier les effets secondaires de plants transgéniques sur les différentes espèces de vers de terre, en plein champs ou en laboratoire.

C’est le nom donné au Global Control Region (GCR), séquence d’ADN qui règle l’expression de plusieurs gènes en même temps. Selon les chercheurs de l’équipe de Denis Duboule, professeur au Département de zoologie et de biologie animale de l’Université de Genève, à l’origine de sa découverte, « la zone d’influence du GCR est plus étendue que prévue » car plusieurs gènes qui sont sous l’autorité de ce GCR, parfois situés à bonne distance de lui, n’ont a priori rien à voir les uns avec les autres. « Lorsque celui-ci « allume » les gènes impliqués dans la fabrication des doigts, il en fait de même avec les autres gènes qui ne jouent toutefois aucun rôle visible dans cette fonction - mais ce rôle pourrait bien être indirect », concluent les scientifiques. Ce gène se retrouve au moins chez la souris, l’homme et le poisson Tetraodon nigroviridis. Ainsi, cette étude remet en cause la certitude que chaque gène avait son propre « régulateur » situé juste à côté de lui et confirme donc que le contrôle de l’expression des gènes est plus compliqué que prévu. Selon les scientifiques, il se pourrait bien que l’ensemble du génome soit divisé en vastes territoires, gérés par des contrôleurs du type GCR.

L’équipe du Pr. Arnaud (Université de Lille) montre que le risque de dissémination des OGM est plus grand avec les semences qu’avec le pollen, du fait de leur transport. « Un accident de la route lors du transport de graines ou lors d’une manipulation mécanique classique de ces dernières en est l’explication », indique le Pr. Arnaud. L’étude a été menée par utilisation de marqueurs moléculaires pour tracer différents types de betteraves, hybrides et sauvages. Les espèces hybrides ont été retrouvées à 1500 mètres de leur champ de culture et se mélangeaient avec les espèces sauvages locales. Le Pr. Arnaud explique cette migration par un transport de terre présente sur le champ de culture initial ou par transport de poussière avec les betteraves manufacturées. « Ces résultats sont inattendus puisque toute étude sur la dissémination se focalisait uniquement sur le pollen » explique-t-il.

Une étude scientifique fait état de l’ensemble des qualités nutritionnelles obtenues par transgénèse chez les plantes. Ces modifications ont porté sur des teneurs en nutriments comme vitamine A, fer ou zinc ; sur la composition en acides gras ou encore le niveau d’antioxydants comme les caroténoïdes ou les flavonoïdes. L’ensemble des modifications a toujours été présenté comme bénéfique aux populations mais l’étude conclut sur le fait que les répercussions bénéfiques sur la nutrition humaine restaient encore toutes à démontrer.

Une étude de l’impact du maïs et du soja Roundup Ready sera menée pendant quatre ans au Canada, par l’équipe du Professeur Swanton (Université de Guelph) et soutenue à hauteur de 600 000 dollars par le gouvernement canadien. L’objectif est de déterminer si ces plantes transfèrent leurs transgènes aux micro-organismes présents dans le sol. « Si les cultures transgéniques doivent s’étendre au Canada, il est impératif que nous comprenions les conséquences environnementales ». Pour le scientifique, l’étude se justifie puisqu’aucune étude scientifique n’a étudié le risque que pourraient représenter d’éventuels transferts de gènes aux micro-organismes du sol. Pour K. Rubbin, agriculteur biologique d’Ottawa, ce comportement est aberrant : « Vous avez mis la charrue avant les bœufs. Vous n’avez donc pas de système d’approbation adéquat si vous ne connaissez pas les effets secondaires de ces cultures sur l’environnement. Vous examinez après coup des questions dont vous auriez dû connaître les réponses avant de délivrer des autorisations ».

Une équipe japonaise de recherches, conduite par S. Ogita, de l’Institut de Science et Technologie de Nara, a réussi à modifier génétiquement des plants de café « Coffea canephora » afin d’en réduire la teneur en caféine. Les chercheurs ont eu recours à la technique de l’interférence d’ARN pour réduire l’activité des gènes de fabrication de la caféine dans les caféiers. Selon les chercheurs, la réduction du taux de caféine obtenue est de l’ordre de 70% et la boisson obtenue plus parfumée et moins chère à fabriquer que le décaféiné industriel. La demande de café allégé en caféine est croissante.

La modification génétique d’une plante pourrait entraîner une modification de son métabolisme. Une revue met l’accent sur ces modifications non maîtrisées du métabolisme des plantes suite à l’insertion de transgènes. « Il n’est pas toujours facile de réorienter le métabolisme des plantes dans le sens souhaité par les semenciers, comme on le croyait dans les années 80. Sans parler des problèmes d’expression classiques ». L’auteur, H.L. Jenner du Centre John Innes au Royaume-Uni, conclut notamment que « les publications faisant état de rendements supérieurs chez les plantes GM n’ont jamais cherché à comprendre les mécanismes métaboliques responsables de ce gain de rendement […]. Notre incapacité à effectuer ces analyses précises montrent que nos spéculations sur les causes et les effets observés chez les plantes transgéniques sont prépondérantes dans nos études scientifiques ».