Pour la première fois, une variété de manioc résistante à Aleurotrachelus socialis Bondar (famille des Aleurodes), va être commercialisée par la Société colombienne pour la Recherche Agricole (CORPOICA) sous le nom de Natamia-31. Cette plante a été obtenue après un croisement entre deux plants de manioc parents, un d’Equateur et un du Brésil, sans modification génétique. Cette plante devrait permettre notamment aux agriculteurs du nord d’Amérique du Sud de reprendre cette culture, fortement handicapée par ce parasite.
D’après les travaux de l’équipe de séquençage du génome du riz à l’Institut de Recherche Génomique (TIGR), dirigée par R. Buell, le plus petit des chromosomes du riz, le chromosome 10, contient environ 3500 gènes et comprend environ 22 millions de paires de bases ADN alors que la première version du génome du riz n’attribuait qu’environ la moitié des gènes à ce chromosome. Ces travaux confirment que le génome du riz est très proche de celui d’autres graines de céréales comme le maïs et le sorgho. Le séquençage du chromosome 10 fait partie de travaux plus larges chapeautés par le Projet international de séquençage du génome du riz (IRGSP), qui vise à achever le séquençage de l’ensemble de ses 12 chromosomes totalisant 430 millions de paires de bases d’ADN. Les résultats de ces travaux sont gratuitement accessibles aux chercheurs du monde entier.
Suite au scandale des cochons transgéniques qui auraient pu entrer dans la chaîne alimentaire humaine (cf. Inf’OGM n°39), le gouvernement américain a décidé d’accroître son contrôle de la recherche en génie génétique. La Food and Drug Administration (FDA) a donc envoyé à 70 présidents et doyens d’université une lettre dans laquelle il est rappelé que tout chercheur modifiant génétiquement des animaux faisant partie de la chaîne alimentaire humaine doit en informer la FDA. Les laboratoires concernés dénoncent quant à eux l’absence de législation claire et précise définissant la marche à suivre. G. Jaffe, du Centre des Sciences dans l’Intérêt du Public (CSPI) explique que « bien que cette lettre soit utile puisqu’elle montre la volonté de la FDA de réguler ces activités, il n’existe toujours pas de législation ou de positionnement politique sur ce problème ». Il est à noter que cette lettre n’a pas été adressée aux petites entreprises de biotechnologie.
Dans un rapport, intitulé « The Case for a GM-Free Sustainable World », un groupe de scientifiques indépendants a synthétisé l’ensemble des connaissances scientifiques sur les OGM. Ce groupe entend contrebalancer le rapport officiel demandé par le gouvernement dans le cadre du débat public en cours (cf. page 4). « Les discussions publiques, organisées par le gouvernement, sont systématiquement menées par des scientifiques pro OGM, [...] assurant le grand public qu’il n’existe aucun risque à leur culture », explique Mae Wan Ho, de l’Institut de la Science pour la Société (ISiS). Ce rapport conclut à la nécessité d’un moratoire sur les cultures transgéniques. Les points soulevés sont, entre autres : des bénéfices promis non atteints, des contaminations, des utilisations d’insecticides / herbicides non diminuées, des cas de transfert de transgène vers des bactéries, des risques de cancer… Ce rapport sera envoyé au Président des Philippines, en soutien au Secrétaire Général du Parti Vert, R. Verzola, qui a entamé une grève de la faim pour protester contre l’autorisation donnée à Monsanto pour son maïs Bt (cf. Inf’OGM n°41).
Selon une étude de l’Institut de Recherche Géologique, la pollution des eaux souterraines due au Roundup serait plus importante que prévue. Cette étude révèle que le glyphosate s’infiltrerait dans le sol et polluerait les eaux souterraines à des concentrations jusqu’à 5 fois supérieures à la concentration maximale admissible pour les eaux de boissons. Ce fait serait en contradiction avec les théories de Monsanto qui prétend que les bactéries du sol dégradent le glyphosate complètement et rapidement, avant qu’il n’ait le temps d’atteindre les nappes d’eaux souterraines. La consommation de glyphosate a doublé dans ce pays au cours des 5 dernières années. A la suite de cette étude, le Ministre de l’Environnement Danois, H.C. Schmid, déclare qu’ « il n’est tout simplement pas acceptable qu’on retrouve cette substance à des concentrations aussi élevées dans nos eaux souterraines ». En France, le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures demande que le glyphosate soit systématiquement recherché dans les analyses d’eau souterraines en France (ce qui n’est pas le cas actuellement).
La biologie moléculaire repose sur le paradigme suivant : l’ADN est lu par l’ARN qui donne une protéine. Dans ce modèle, les pseudogènes n’ont pas de place. Au nombre d’environs 20 000 dans le génome humain, ces copies d’ADN sont considérées comme défectueuses et sans rôle dans le processus cellulaire de production de protéines. L’équipe japonaise du Pr. S. Hirotsune et son collègue américain A. Wynshaw-Boris ont pourtant mis en évidence le rôle d’un de ces pseudogènes dans ce processus et dont un dysfonctionnement résulte en une déformation du foie et des os de souris de laboratoire. « Ces découvertes sont d’importance dans la compréhension des processus de synthèse des protéines et les soins de maladies humaines », explique le Pr. Hirotsune. Cette découverte est le fruit d’une expérience aux objectifs différents, qui portait sur l’expression de gène étranger par une souris transgénique. La quasi majorité des souris transgéniques utilisées sont mortes de mal formation. L’analyse génétique des souris survivantes a montré l’implication d’un pseudogène dans ce processus de mal formation, implication due à un probable effet du transgène sur ce pseudogène.