L’Institut National de Recherche Agricole (KARI) a démarré un programme d’étude sur les cultures transgéniques. Les résultats de cette étude devraient servir de base à la future décision d’autorisation ou non des cultures d’OGM au Kenya.
Dans un rapport remis au gouvernement, l’Agriculture and Environment Biotechnology Commission (AEBC) préconise de mieux encadrer les pratiques autour des animaux transgéniques et du clonage et d’ouvrir un débat citoyen sur ce sujet. Sept recommandations importantes sont faites : 1- la mise en place d’un comité consultatif spécifique pour étudier les implications de l’utilisation de la génétique et des biotechnologies pour les animaux de ferme et pour les pratiques agricoles ; 2- l’implication du public dans la prise de décision concernant l’utilisation de la génétique dans le domaine des biotechnologies, avec la mise en place d’un financement dédié (cf. page 2) ; 3- la loi de 1911 sur la protection des animaux et les autres réglementations sur le bien-être animal doit être révisée et renforcée ; 4- la surveillance des animaux génétiquement modifiés et clonés, même après leur mise sur le marché, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes inattendus concernant leur bien-être ou leur santé à l’âge adulte ; 5- donner le choix au consommateur d’acheter ou non des produits issus d’animaux génétiquement modifiés, grâce à l’étiquetage et la traçabilité ; 6- interdire l’élevage de poissons transgéniques dans les fermes marines tant que les conséquences environnementales causées par leur possible « évasion » ne seront pas connues ou que les mesures de confinement strictes seront jugées inssuffisantes. 7- Mise en place d’une surveillance internationale du mouvement de ces animaux.
Un rapport publié par l’American Soybean Association, la National Cotton Council, la National Milk Producers Federation et d’autres associations interprofessionnelles favorables aux OGM conclut que les cultures tolérantes aux herbicides ont permis de diminuer le travail du sol, contribuant ainsi à une diminution de l’érosion des sols et de l’émission de gaz carbonique (carbone contenu dans le sol) impliqué dans le réchauffement de l’atmosphère.
Une équipe de chercheurs de l’université de Tokyo [1] vient de mettre en évidence un transfert horizontal de gènes d’une bactérie à un insecte, observant pour la première fois ce phénomène depuis longtemps soupçonné. Les chercheurs ont trouvé 11 gènes de la bactérie Wolbachia insérés dans un chromosome de l’insecte Callosobruchus chinensis, dont la bactérie est un parasite. Cette découverte amorce un travail d’étude plus précis sur la possibilité du transfert de gène de bactéries à l’homme, concluent-ils.
La lectine est une molécule utilisée comme agent de protection des plantes contre des insectes, comme Homoptera, résistants au Bt. Des plantes (pomme de terre, tabac, riz, blé) sont génétiquement modifiées afin qu’elles produisent cette molécule. Des études des effets directs ou indirects sur des organismes non ciblés ont montré que cette molécule pouvait être létale pour des parasites ayant un rôle de régulateur pour leur plante hôte. Couty a ainsi observé l’effet négatif de cette lectine sur la croissance et la fécondité d’un endoparasite de la pomme de terre, Aphelinus abdominalis, l’action de la lectine étant l’inhibition du processus de digestion alimentaire de ce parasite. Un autre effet constaté est la diminution de la quantité de glycoalcaloïdes produites par les pommes de terre modifiées. Les glycoalcaloïdes assurent l’amertume de la pomme de terre pour les herbivores, la sauvegardant de ces derniers.
Le Comité de Gestion des Risques Environnementaux a donné son accord pour des expériences d’insertion de gènes humains chez la vache. Ces expériences ont pour but de permettre la production de protéines impliquées dans le traitement de maladies comme la sclérose. Le marquage électronique des animaux et une interdiction formelle de sortie d’animaux de la zone de sécurité ont été imposés.
A l’hôpital Necker, le traitement par thérapie génique des 10 patients atteints de déficience immunitaire a dû être arrêté, un des dix patients ayant développé une leucémie. Le traitement avait commencé en 2000. Le principe de ce traitement était d’introduire dans des cellules de moelle épinière une copie saine du gène malade à l’aide d’un vecteur viral, tout cela ex vivo, c’est-à-dire hors du corps du patient (cf. Inf’OGM n°19). Les cellules transformées étaient ensuite réintroduites dans le corps du patient. Courant août 2002, un patient a développé une leucémie, c’est-à-dire une prolifération excessive de cellules liée à une expression aberrante d’un gène du chromosome 11. Cette expression aberrante était due à l’insertion accidentelle du vecteur viral dans ce gène du chromosome 11. Tous les programmes de thérapie génique utilisant cette technique ont donc été suspendus.
Phytophtora infestans est la cause d’une grave maladie de la pomme de terre, actuellement traitée par du cuivre, avec les risques écologiques que cela implique. 30 scientifiques de 13 instituts de 7 pays différents, au capital de 4,8 millions d’euros, élaborent des méthodes alternatives pour l’agriculture biologique, axées sur le mode de culture, le choix des semences utilisées, un diagnostic précoce, une protection physique des plantes ou encore la sélection de plantes naturellement résistantes. D’autres chercheurs travaillent sur des plantes génétiquement modifiées pour le gène R1, gène de résistance au pathogène. Une dernière approche est effectuée par l’équipe du professeur Xiao (Université du Michigan). Cette approche se base sur l’utilisation de Streptomyces, naturellement producteurs d’antibiotiques létaux pour le parasite. Pour ces deux dernières approches, l’apparition possible de résistances constitue la principale difficulté.