Le Conseil Australien des Assurances (Insurance Council of Australia) a reconnu que l’industrie était peu enthousiaste à l’idée d’assurer le risque lié aux OGM, car ce risque “peut être trop grand”. Pour ce groupe de lobby, c’est aux agriculteurs utilisant ces technologies d’assumer le risque éventuel (cf. Inf’OGM 24).

Le 27 novembre, le Conseil d’Administration de Pharmacia a donné son accord pour se séparer de sa filiale Monsanto. Pharmacia, qui possède actuellement 85% de Monsanto, distribuera toutes ses actions en 2002. 15% des parts de Monsanto ont été introduits à la bourse de New York, le 18 octobre 2000. Cette cession s’inscrit dans un mouvement général des sociétés pharmaceutiques de recentrage sur leur métier.

L’ American Corn Growers Association (ACGA), syndicat qui représente 14 000 producteurs de maïs répartis dans 35 Etats estime que la chute des exportations vers l’Europe et le Japon entraîne un manque à gagner de 12,6 millions de m 3 de maïs depuis 1997/ 1998. Le Japon a, par exemple, réduit de 1,8 millions de m 3 ses importations de maïs entre 2000 et 2001. L’ACGA demande que les entreprises de biotechnologies comblent financièrement les pertes des agriculteurs. D’autre part, les ventes de pommes de terre déshydratées américaines en direction du Japon ont chuté de 37%, depuis mai 2001, suite à la découverte de pommes de terre transgéniques. Le National Potato Promotion Board (NPPB), un des syndicats interprofessionnels américains, a donc décidé d’investir 600 000$ pour tester la présence d’OGM et a recommandé aux producteurs de s’approvisionner en semences garanties non- transgéniques.

Alors qu’en 2001, la région du Lincolnshire (Grande- Bretagne) n’accueillait plus d’essais en champs d’OGM, du colza transgénique a pourtant contaminé des champs de colza. Ce colza transgénique a repoussé sur le site expérimental situé à Witham- on- the- Hill ; et du fait de conditions climatiques favorables, il s’est disséminé plus rapidement que prévu. Selon l’association Gaia Trust, Aventis n’a pas respecté les dispositions légales, imposant une surveillance d’un an après la récolte, afin d’éviter que les repousses ne parviennent à maturité.

Le Ministère de l’Agriculture annonce pour 2001 une récolte de 311 000 tonnes de soja. La surface a été multipliée par 1,5 par rapport à 2000. Cette progression s’explique par les incitations du programme de “soja de pays” (soja tracé non- OGM).

Monsanto répand l’histoire de M. Buthelezi, producteur de coton en Afrique du Sud, qui, grâce au coton Bt, a pu voir ses rendements augmenter de 170%. Cependant, certains chercheurs précisent que cette « prodigieuse croissance » est plutôt liée aux variétés de coton utilisées qu’à la modification génétique en tant que telle. En effet, la comparaison a été réalisée entre des variétés dites à « haut rendement », ayant en plus la caractéristique de produire l’insecticide Bt, et des variétés traditionnelles. Pour l’image, cela serait comme prendre une 2CV et une Mercedes, alimenter ces deux voitures avec des essences différentes et en conclure que l’essence utilisée dans la Mercedes est de loin meilleure.

sur les Européens, la Science et la Technologie”, publié début décembre, nous apprend que 66% des européens sont “insuffisamment informés sur la science et les techologies”, même si la science reste une valeur positive et que les Européens “veulent des décisions politiques appuyées sur les conseils des experts”. Sur la question des OGM, les demandes les plus fortes sont le droit de choisir (94,6%) et l’envie d’en savoir plus (85,9%). Cependant, 70,9% des sondés ne “veulent pas de ce type de nourritu re”. 59,4% pensent que les OGM peuvent avoir un effet sur l’environnement. Seulement 14,6% d’entre eux estiment que “ce type de nourriture ne présente aucun danger particulier”.
D’après cette enquête, la méfiance à l’encontre des OGM ne varie que peu selon le niveau de connaissance. En revanche, l’âge ou le sexe influent : les plus jeunes (15 à 24 ans) ou les hommes y sont moins opposés.