M. Stevenson (Manitoba) a vu ses champs envahis par du colza transgénique de Mosanto [1]. La question de la responsabilité reste posée à Monsanto : non seulement M. Stevenson réclame une compensation pour la contamination de ses champs et la perte de ses récoltes, mais il réclame également des dédommagements supplémentaires car, déclare-t-il, les Européens n’accepteront jamais d’importer du colza contaminé.
Une étude de C. Benbrook (US Northwest Science and Environmental Policy Center), réalisée auprès d’agriculteurs ayant cultivé du maïs Bt entre 1996 et 2001, démontre que ces derniers ont perdu environ 92 millions de dollars. Cette perte est liée à la différence entre l’achat des semences Bt et le revenu des agriculteurs, et à l’opposition de l’Union Européenne à l’importation de ce maïs.
Réalisée à l’automne 2001, une enquête de l’Association des producteurs de maïs américain (ACGA) auprès de 1149 silos répartis dans 11 Etats du Midwest montre qu’une ségrégation entre maïs OGM et “non-OGM” est pratiquée (dans au moins 279 silos). D’autre part, 206 silos proposent des primes (jusqu’à 20 %) pour l’achat de variétés conventionnelles. Ainsi, les surfaces plantées en maïs OGM ont diminué de 10 millions d’ha en 1999 à 6,64 millions en 2001, même si les surfaces en OGM ont progressé.
Le professeur de toxicologie, Jean-François Narbonne (Université Bordeaux I) a découvert des concentrations de toxine Bt cinq fois plus élevées à l’embouchure de la rivière Richelieu et du Saint Laurent que dans les eaux de drainage et les sédiments des terres agricoles environnantes ont été découvertes. S’il précise que l’insecticide Bt se dégrade rapidement, contrairement aux pesticides chimiques, il montre en parallèle que les racines du maïs Bt transmettent la séquence génétique à d’autres bactéries du sol qui sécrètent à leur tour l’insecticide Bt. Parlant de transfert de gènes vertical, il a ainsi souligné qu’il sera désormais nécessaire de porter attention à cette possible pollution racinaire lors de l’évaluation des nouveaux OGM. Des chercheurs du Centre de l’Environnement du Saint-Laurent se sont dit surpris des conclusions du Professeur Narbonne et poursuivent leurs analyses, notamment les effets sur les espèces en milieu aquatique
De nombreux produits américains sont vendus sur le marché tchèque et contiennent a priori des OGM (ketchup, tofu, lait de soja, chocolat, etc...). Les détaillants, pour respecter les nouvelles lois sur l’étiquetage, ont demandé des certifications aux fournisseurs et importateurs, pour qu’ils garantissent l’absence d’OGM. Greenpeace a d’ailleurs d’ores et déjà identifié un certain nombre de produits douteux et en propose la liste sur www.greenpeace.cz. A partir de janvier 2002, l’Office gouvernemental de l’Inspection de l’Alimentation et l’Agriculture (en anglais CAFI) entreprendra des contrôles. S’il découvre un produit contenant des OGM et si le détaillant peut présenter un certificat établi par le fournisseur, c’est ce dernier qui payera l’amende et le produit sera retiré des étalages.
La Food Safety Authority (FSAI) a analysé 37 produits alimentaires afin de vérifier l’application de la législation sur l’étiquetage des OGM. Parmi eux, 18 contenaient du soja OGM autorisé au niveau européen et à un taux inférieur à 1%. Cependant, six d’entre eux ne respectaient pas la loi : 5 étaient étiquetés comme ne contenant pas d’OGM et un comme issu de l’agriculture biologique. La FSAI a prévenu les fabricants des produits incriminés qui en ont corrigé l’étiquetage.
Selon une étude de “60 millions de consommateurs” parue en janvier 2002, sur 103 aliments très courants à base de maïs et de soja, 36 contiennent des OGM. Des traces d’OGM ont ainsi été détectées dans 14 biscuits apéritifs (sur 18 testés), 3 sauces (sur 17), 4 biscuits sucrés (sur 15), 2 polentas (sur 2), 1 steak de soja, 2 céréales pour petit-déjeuner (sur 14 analysées), 9 aliments pour animaux domestiques (sur 9) et 1 plat cuisiné (sur 22). Sur les échantillons incriminés, un seul contenait plus de 1% de matériel génétiquement modifié (aliment pour animaux).
SUPERFICIE - L’augmentation des surfaces de cultures transgéniques entre 2000 et 2001 de 19% n’est pas corrélative d’une augmentation des pays qui en cultivent, ni des espèces cultivées (soja, coton, colza et maïs). 52,6 millions d’ha ont été ensemencés avec des OGM en 2001, soit environ 8,5 millions d’ha de plus que l’année précédente. Les Etats-Unis (68 % avec 35,7 millions d’ha), l’Argentine (22 %, avec 11,8 millions d’ha), le Canada (6 % avec 3,2 millions d’ha) et la Chine (3 % avec 1,5 millions d’ha) représentent 99% des surfaces cultivées en OGM en 2001.
Greenpeace a découvert des traces de colza génétiquement modifié SeedLink dans du “Miel de prairie” canadien issu de l’agriculture biologique et vendu en Allemagne. Au Canada, étant donné les superficies cultivées avec des OGM, il sera bientôt impossible de garantir des produits certifiés sans OGM si des mesures de ségrégations ne sont pas prises. Le colza SeedLink n’a pas reçu d’autorisation européenne.
ETIQUETAGE - La Food and Drug Administration (FDA) non seulement rejette l’étiquetage des OGM mais a écrit à 6 groupes agroalimentaires qui mentionnaient “sans OGM” sur leur produit pour dénoncer la confusion que ce label pouvait engendrer. En l’absence de réelle réglementation aux Etats-Unis, ces lettres servent surtout à intimider ces entreprises.