L’association coréenne des entreprises de transformation industrielle du maïs (Korea Corn Processing Industry Association - KOCOPIA) a acheté, le 28 mars 2002, 105 000 tonnes de maïs non transgénique en provenance de Chine et de Hongrie, pour la consommation humaine. Alors qu’habituellement la Chine et le continent américain se disputent ardemment le marché coréen, la Hongrie, au même titre que le Brésil, pourrait devenir un nouveau concurrent. Non touché par l’affaire Starlink, le marché hongrois apparaît comme une meilleure garantie de non-OGM.
Malgré un moratoire sur la culture de soja transgénique, de faibles quantités de semences génétiquement modifiées ont été saisies dans de petites exploitations. Les autorités de l’Etat du Parana ont décidé d’incinérer le soja transgénique saisi. D’après le secrétariat à l’Agriculture du Parana, le volume total de semences incriminées est d’environ 1,32 tonnes (22 sacs de 60 kilos) ensemencées dans 32 champs répartis dans tout l’Etat, mais ne totalisant pas plus de 0,02% des 3,3 millions d’hectares cultivés dans l’Etat.
Monsanto a annoncé à la presse, le 15 avril 2002, que ses "semences de colza, estimées à environ 750 000 hectares de colza (canola), sont susceptibles de contenir des traces d’OGM non autorisé aux Etats-Unis", à savoir le GT 200 tolérant au Round Up. Alors qu’au Canada des traces de ce colza génétiquement modifié ont effectivement été retrouvées dans plusieurs lots de semences, aux Etats-Unis, les tests n’ont pas encore été réalisés. Monsanto se défend “d’avoir fait courir le moindre risque au consommateur”. Si, en cas de contamination avérée, la Food and Drug Administration refuse d’autoriser ce colza incriminé, Monsanto ne sera pas pour autant contraint à retirer ses produits de la vente, car rien ne le prévoit dans la loi.
Pioneer Hi-Bred International Inc., filiale de Du Pont, a établi un accord commercial avec Monsanto qui, selon les termes de la firme, devrait permettre d’assurer « aux pays du Tiers-Monde un meilleur accès aux nouvelles technologies agricoles et pouvoir ainsi choisir les semences qu’ils préfèrent planter ». Pioneer détiendra pour cela une licence des nouveaux « montages » Roundup Ready de Monsanto pour le maïs et le soja et paiera des redevances sur ces produits.
Dans sa stratégie “en faveur du développement durable”, le Groupe Monoprix [1] s’est associé au journal Le Parisien, le 9 avril 2002, pour la sortie d’un numéro spécial "Apprenez à devenir un consomm’acteur". Ainsi, en ce qui concerne les OGM, le directeur Commercial des achats a précisé, dans un courrier à Greenpeace du 4 février 2002, que "Monoprix a développé une offre de produits répondant à des cahiers des charges interdisant l’utilisation d’OGM dans la nourriture des animaux destinés à la production de denrées d’origine animale ou entrant dans
la production de produits proposés à la vente".
La Cana (coopérative agricole) [2], qui affiche une progression de ses résultats de 2% par rapport à 2000, insiste sur sa démarche de qualité et de traçabilité. M. Kriegk, directeur scientifique, déclare que pour “gérer les risques de contaminations croisées” dans leur usine d’aliments pour bétail, ils ont mis en place un approvisionnement 100% non OGM pour leur bétail (lapins, vaches, bovins). Ils ont ainsi établi deux partenariats, l’un avec Carrefour, l’autre avec une coopérative brésilienne, pour du soja non OGM.
Les Groupes Coop, Migros, Starbucks, Mercure, Mövenpick se déclarent contre l’introduction du café OGM. Swissaid et la Déclaration de Berne avaient lancé en novembre 2001, lors de la Journée mondiale de l’Alimentation, une campagne contre le café génétiquement modifié : “Réveillez-vous ! Le café génétiquement modifié débarque !”. Arguant de la place des achats en café équitable, les grands distributeurs suisses ont clairement annoncé à la presse le 18 avril 2002 que "la demande en suisse, pour un tel café, est inexistante".