L’entreprise TranXenoGen, qui modifie génétiquement des poulets afin qu’ils produisent des médicaments dans leurs œufs, a annoncé son échec à mobiliser des fonds et une chute de 62,5 % de son action à la Bourse de Londres. Le mois dernier, PPL Therapeutics avait déjà annoncé n’avoir réussi à commercialiser aucun de ses produits.

Le US Public Interest Research Group révèle que 95% des 35 plus importantes entreprises agro-alimentaires ne se sont pas donné les moyens pour informer correctement leurs actionnaires des risques que posent les ingrédients issus de modification génétique et de l’impact financier sur les entreprises qui vendent ou achètent de tels ingrédients. Parmi ces risques cachés aux actionnaires, le rapport cite ceux de poursuite judiciaire liée à la responsabilité, de perte pour défaut d’assurance, d’atteinte à leur réputation, de rejet des consommateurs, de désaveu international, de contamination, et de perte économique due aux changements réglementaires imprévus. Or, la loi fédérale oblige les entreprises, via la Commission Securities and Exchange, à communiquer à leurs investisseurs tous les renseignements concernant l’entreprise dans laquelle ils ont des actions.

Les résultats d’un sondage intitulé “Rapport descriptif des attitudes et des pratiques culturales des producteurs québécois de grandes cultures sur les OGM”, commandé par le ministère de l’Environnement du Québec vient d’être rendu public par Le Devoir après avoir été tenu secret par le ministère. Mené en 2003 par le Centre de recherche en économie agroalimentaire de l’Université Laval auprès de 412 membres de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec, ce sondage montre qu’un tiers des membres de la fédération regroupant les producteurs d’organismes génétiquement modifiés (OGM) du Québec craignent de nourrir leur famille avec des aliments issus du génie génétique. 58% d’entre eux s’inquiètent de la contamination d’autres cultures par ce type de semences ; 66% sont incertains ou convaincus des effets néfastes de ces produits sur la santé humaine mais en feront tout de même pousser de plus en plus à l’avenir, et ce, même s’ils reconnaissent que les avantages des OGM par rapport aux cultures conventionnelles sont, dans le cas de certaines cultures, loin d’être aussi intéressants qu’on le laisse miroiter (plus de 50%). 70% des sondés pensent également que les consommateurs s’inquiéteront encore plus de l’innocuité de leurs aliments à cause des OGM. Par ailleurs, 67% reconnaissent leur dépendance aux OGM, 75% considèrent que le contrôle de l’agriculture est détenu par les fabricants de semences génétiquement modifiées et enfin, près de 62% dénoncent l’influence néfaste sur l’héritage génétique des plantes de ces multinationales qui détiennent les brevets sur les gènes. Greenpeace souligne que “certains des résultats plus favorables aux OGM de ce rapport ont déjà été rendus publics, entre autres, dans l’hebdomadaire “La terre de chez nous”“. Greenpeace et l’Union Paysanne n’ont obtenu les résultats complets de ce rapport qu’en octobre 2004.

Dans l’état d’Andhra Pradesh, les agriculteurs se sont mobilisés pour demander une compensation financière due aux échecs des cultures de coton Bt sur la saison 2003/2004. Missionné par le Ministère de l’Agriculture de l’Etat, le Centre pour une Agriculture Durable mentionne dans son rapport que malgré l’utilisation de différentes variétés de coton Bt (Mech12, Mech 14, Rch2, Mech184...), toutes se sont avérées sensibles au ver du coton (Helicoverpa zea). Dans certains champs, plus de 30% des plantes sont mortes. De plus, les plantes survivantes sont plus petites, avec peu de fleurs. Financièrement, les agriculteurs ont dépensé environ 8 000 roupies (137 euros) pour l’achat de pesticides et environ 1 600 roupies (30 euros) pour les semences. Pourtant, ces mauvaises performances agricoles sont apparues dès 2002. A l’époque, Mahyco, filiale de Monsanto, et le gouvernement affirmaient que les conditions climatiques étaient responsables de ces échecs. Le rapport indique que dans les villages voisins, pour les cultures non transgéniques et pour certaines sans utilisation d’insecticides et herbicides, les résultats étaient bons.

L’Inde et la Chine ont accéléré leurs investissements publics dans les biotechnologies. Concernant l’Inde, ce sont plus de 25 millions de dollars d’origine publique et privée qui sont investis dans les biotechnologies agricoles, centrées aujourd’hui sur 22 plantes dont le riz et l’arachide (que l’Inde espère commercialiser en 2007). En Chine, les investissements, d’origine gouvernementale, se montaient à 112 millions de dollars en 1999 et devraient augmenter de 400% en 2005.